Les Journaux de guerre d’Ernst Jünger paraissent dans la Pléïade, accompagnés d’un important appareil critique. Saluée par les littéraires, cette parution permet de (re)découvrir des textes importants et parfois difficiles d’accès comme Orages d’acier, Le Boqueteau 125, et de nombreux autres courts textes méconnus. Personnage ambigu, Jünger illustre une des solutions adoptées par les anciens combattants pour faire sens de leur expérience: l’esthétisation de la violence et l’exaltation de l’honneur ou de l’héroïsme.
Parution: soldats franco-canadiens
• Signalons la publication au Canada de « Lettres de tranchées », présenté par Claude de Moissac. Cahiers de la société historique de Saint-Boniface, Editions du blé 2007. Il s’agit des échanges épistolaires de trois frères installés au Canada depuis 8 ans (au Manitoba) et qui reviennent en France pour la guerre.
Journée d’étude: « Relire les témoins », 12 décembre 2007
Relire les témoins :
la mémoire de la Grande Guerre
Dans la France de ces dernières années, une place importante a semble-t-il été accordée aux témoins directs de la Grande Guerre (publication de carnets de combattants, de lettres…). Cette tendance éditoriale est peut-être un effet de mode ; elle est en tout cas concomitante de la disparition des témoins directs (le « dernier poilu ») et elle pourrait être une façon de conjurer la fatale relégation dans l’oubli d’une évènement déjà ancien, et, de bien des manières, déjà dépassé. Cette tendance semble par ailleurs témoigner d’une volonté de renouer avec une mémoire « humaine », vécue, immédiate, par delà les récits nationaux, les re-présentations des historiens — voeu pieux, quand on sait ce que cette guerre doit au mythe, à la fiction, dès ses débuts? Il ne s’agit pas ici de ranimer les querelles sur les témoins, mais bien plutôt d’interroger la mémoire de cette guerre dans le présent. Cette journée d’études voudrait réunir des spécialistes d’histoire, de littérature, de cinéma, d’histoire de l’art afin de voir si le témoignage a le même sens (la même valeur?) dans ces champs divers : il voudrait aussi s’ouvrir à une perspective comparatiste.
Journée d’études organisée par le département Littérature et langages de l’École normale supérieure
Mercredi 12 décembre 2007
École normale supérieure – 45, rue d’Ulm- 75005 PARIS
Salle d’Histoire (escalier D, premier étage)
Matinée
9 h Accueil par Michel Murat, directeur du département.
Introduction par Déborah Lévy-Bertherat (ENS) et Corinne François-Denève (University of Liverpool)
9 h 30 Rémy Cazals (Université de Toulouse II-Le Mirail / Crid 14-18)
« Chercher, publier, exploiter les témoignages de 1914-1918 »
10 h Luc Rasson (Université d’Anvers)
« Quand l’animal témoigne »
10 h 30 Discussion
11h 20 Carole Matheron (Université de Paris III-Sorbonne nouvelle)
« Témoins juifs de la Grande Guerre en Europe orientale »
11h 50 Christophe Mileschi (Université de Grenoble III-Stendhal)
« Le témoignage des « grands » écrivains italiens de la Première Guerre mondiale: silence, enthousiasme et remords. »
12h 20 Discussion
Après-midi
14 h 30 Philippe Dagen (Université de Paris IV-Sorbonne)
« Photographie de guerres : de la preuve au pieux mensonge. »
15h 00 Clément Puget (Université Bordeaux III (ARTES))
« D’Abel Gance à Bertrand Tavernier. (Re)lire les témoignages filmiques/filmés ».
15 h 30 Corinne François-Denève (University of Liverpool)
« Blackadder goes forth, Ben Elton, Anne Perry : témoignages de la Grande Guerre et culture populaire anglaise »
16 h 00 Discussion
16 h30 Conclusion de la journée (Corinne François-Denève et
Déborah Lévy-Bertherat)
Contacts :
Corinne François-Denève : c.francois-deneve@tiscali.fr
Déborah Lévy-Bertherat : levybert@ens.fr
Parution: un chirurgien dans la Grande Guerre
Parution du témoignage de Prosper Viguier, chirurgien, présenté par Rémy Cazals, aux éditions Privat. voir la présentation détaillée et les autres ouvrages des membres du Crid 14-18.