Lamon, Bernard-Henri (1876-1943)

1. Le témoin
Né à Hourc (Hautes Pyrénées) en 1876, cultivateur, part au front le 3 novembre 1914 avec le 12e régiment d’infanterie, blessé au combat de Vassognes, Aisne, le 26 janvier 1915, classé service auxiliaire à Tarbes le 26 août 1916.

2. Le témoignage
Bernard-Henri Lamon, Mes 120 premiers jours (campagne 1914), Tourcoing, Editions Chevalier, 1982.
La publication non paginée part de « la trouvaille d’un journal tenu par un simple soldat arraché à sa famille ; rédigé de la main d’un paysan bigourdan, il se trouve que l’itinéraire qu’il décrit suit les grands mouvements de la stratégie du début de cette guerre. Du front lorrain à la bataille de Charleroi et à celle de la Marne, il permet de saisir de façon vivante ce que l’histoire n’enseigne pas. Ce document relance l’intérêt et donne un éclairage nouveau sur un épisode que les politiques se sont efforcés de cacher. » (présentation de l’ouvrage – dernière page). Le document très sommaire est le carnet de route d’un soldat d’infanterie jusqu’au 30 novembre 1914. Une à trois lignes par jour, un itinéraire, des lieux, des remarques courtes. Des illustrations qui ne sont pas l’œuvre du témoin.

3. Analyse
G. Cazaux (né en 1943 et originaire de Tarbes) publie le carnet retrouvé de son grand-père. Ce court document a une prétention modeste (introduction G. Cazaux) : « celle, pour son auteur, de préserver une vie personnelle dans une troupe. Ce journal avait peut-être aussi le projet de relier l’homme à sa famille, dans le cas où la mort l’aurait couché sur la terre de quelque champ de bataille. Il est vraisemblable qu’il n’ait plus éprouvé le besoin de continuer ses messages quotidiens dès lors qu’il eut écrit son testament. (…) Ses dernières volontés ont été rédigées sur la page immédiatement après la journée du 30 novembre, et il n’a plus rien noté lorsqu’il est remonté aux tranchées. »
L’essentiel de l’ouvrage, réalisé par G. Cazaux plus de trente ans après la mort de B. H. Lamon, est constitué de reproductions de cartes postales et de photographies illustrant à chaque fois la ou les lignes quotidiennes du court carnet du fantassin. Cette iconographie est plus ou moins proche du lieu ou de la scène évoquée par le soldat, « tâche ardue, puisqu’il s’agissait de « coller » au texte dans le but de le mettre en relief avec un maximum de documents concomitants » (G. Cazaux – introduction).
L’intérêt iconographique (collection de cartes postales) est réel, l’intérêt historique faible.

Vincent Suard 10/05/2012

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