Ilovayskaya, Sophie (1889-1953)

Dans une bibliographie principalement en russe, un article en français a servi de base à la présente notice : Ludmilla Evdokimova, « Journal de Sophie Ilovayskaya : à la guerre pendant l’année 1917 », dans Écrire en guerre, 1914-1918, Des archives privées aux usages publics, sous la direction de Philippe Henwood et Paule René-Bazin, Rennes, PUR, 2016, p. 71-87.
Née à Saint-Pétersbourg le 4 février 1889 (nouveau style) dans une famille aux racines cosaques, dans la partie la plus conservatrice de la société russe. Études à l’Institut Catherine II pour jeunes filles nobles. « Elle partage les convictions et les préjugés de son milieu : le monarchisme, le patriotisme chauviniste grand-russien, la conviction que ses privilèges nationaux et sociaux sont dus à la supériorité de sa caste. L’antisémitisme et la xénophobie aggravés par les bouleversements sociaux de l’époque font naturellement partie de cet ensemble d’idées et d’émotions » (L. Evdokimova).
Une copie de son journal de la Première Guerre mondiale et de la guerre civile russe, 1916-1921, est conservée dans des archives privées en France. Le texte n’est pas dépourvu de fautes de style et d’orthographe ; il est parsemé de mots de français et d’anglais.
Attachée à la Croix Rouge de la Division sauvage en mai 1917, elle décrit principalement des soirées mondaines (bonne nourriture, thé, champagne, jeux…) au milieu de représentants de la noblesse, dans des wagons salons, les blessés occupant les wagons de 4e classe. Elle écrit sans hésitation que le peuple n’a pas besoin de « libertés » D’un ministre du gouvernement provisoire, elle dit qu’il a « trahi sa patrie au profit des slogans ». Elle évoque des différends entre officiers et soldats, des pillages, des combats entre troupes loyalistes et déserteurs.
Réfugiée en France, elle est décédée à la fin de 1953 ou au début de 1954.
Rémy Cazals, février 2017

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