Chroniques – Brefs souvenirs 1/12 Jean Jaurès

Avertissement : Le CRID 14-18 est en pleine réorganisation. Une nouvelle équipe va être officialisée en octobre 2020 et le site lui-même reconfiguré. Il est demandé aux lecteurs de ne pas tenir compte de la composition de l’ancien bureau qui se trouve encore sur le site jusqu’à ce que la nouvelle équipe puisse disposer des codes d’accès permettant d’opérer les modifications nécessaires. « Chroniques » prendra alors sa place dans une nouvelle rubrique à créer sur le site.

 

Brefs souvenirs 1/12 Jean Jaurès

L’année 2009 avait marqué le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Jean Jaurès, le 3 septembre 1859 à Castres, Tarn. Dans le cadre des manifestations du CRID 14-18 à Craonne, le 7 novembre 2009, j’avais présenté une conférence mettant en scène le grand homme politique de la Troisième République. Un auditeur, membre du personnel de la mairie de Craonne, était venu m’apporter la version originale de 1898 du livre de Jaurès, Les Preuves, en me disant : « Ce livre était dans la bibliothèque de mon grand-père ; je suis heureux de vous l’offrir. » Certes, ce livre qui démontre magistralement l’innocence du capitaine Dreyfus n’a pas un rapport direct avec la Première Guerre mondiale. Encore que… C’est bien en entrant dans les combats de l’Affaire que Jaurès a été conforté dans l’idée que la haute armée française n’était guère nationale et républicaine, et que, bornée dans sa discipline et ses préjugés, elle était incapable de rétablir la justice.

L’autre grand livre de Jaurès, L’Armée nouvelle, fait le point de ses réflexions : les cadres de l’armée doivent se rapprocher de la Nation ; l’armée française ne doit pas être une armée de conquête, mais celle de la défense d’un pays à la politique extérieure pacifique, acceptant l’arbitrage international en cas de litige ; le recrutement proche du local favorisera le rôle du regard des autres sur le comportement de chacun.

On connait aussi l’action de Jaurès contre la loi des 3 ans de service militaire, une loi inutile, néfaste pour la vie économique du pays, dangereuse par son caractère belliqueux. On connait aussi ses efforts en faveur de la paix au sein de l’Internationale socialiste. Son assassinat, le 31 juillet 1914, fut perçu par beaucoup de Français comme la disparition du dernier espoir de maintien de la paix.

Parmi les biographies de Jean Jaurès, celle de Gilles Candar et Vincent Duclert, Jean Jaurès, Paris, Fayard, 2014, 686 pages, fait autorité. L’édition des œuvres de Jaurès est prévue en 17 volumes (14 parus à ce jour, 2020, aux éditions Fayard, représentant un total de l’ordre de sept mille pages). L’édition intégrale des articles de Jaurès dans le journal toulousain La Dépêche compte dix millions de signes et 940 très grandes pages sur trois colonnes. Le quotidien créé par Jaurès en 1904, L’Humanité, est numérisé sur le site Gallica de la BnF.

Pour ceux qui préfèreraient commencer par une approche plus accessible, dans le cadre des activités de l’association des Amis de Jaurès à Toulouse j’ai publié en 2017 un Jean Jaurès, Combats pour l’humanité, Éditions midi-pyrénéennes, 318 pages. Particulièrement motivé par l’histoire de la Première Guerre mondiale, j’ai montré tous les efforts de Jaurès pour l’empêcher ; et, dans une dernière partie, ma familiarité avec les témoignages publiés ou inédits m’a permis de rassembler les opinions des combattants sur celui qu’ils désignent avec déférence comme « le grand Jaurès ». Et je tiens à ajouter un aspect jusque là ignoré, que j’ai développé dans mon étude biographique : cet homme très sérieux, qui étudiait les dossiers avec rigueur, savait aussi manier l’humour léger et même l’ironie mordante comme arme politique. Mais jamais de sarcasme chez Jaurès.

Ceux qui croient se situer dans le domaine de l’humour en produisant du sarcasme à jet continu se trompent lourdement.

Rémy Cazals

Prochaine chronique : Brefs souvenirs 2/12 Jean Norton Cru

Pour partager cet article

2 thoughts on “Chroniques – Brefs souvenirs 1/12 Jean Jaurès”

  1. Bonjour je suis l’auteur de l’ouvrage mentionné dans la dernière chronique Rozet et Relachon par Vincent Suard. Je souhaiterais contacter l’auteur pour le remercier et poursuivre la discussion sur son article. Mais je n’arrive pas à laisser un commentaire. Merci de transmettre ce message à l’intéressé. Cordialement. MN Gougeon

Comments are closed.