Actualités & Agenda
Espace scientifique
Bibliographie
Charte
Espace pédagogique
Forum
A propos du
CRID 14-18












Collectif

de Recherche

International

et de Débat

sur la guerre
 
de 1914-1918








À propos de Jean Norton Cru , par Rémy Cazals 

            Dans le livre collectif, publié à l’issue d’un colloque, Les narrations de la mort, sous la direction de Régis Bertrand, Anne Carol et Jean-Noël Pelen (Presses Universitaires de Provence, 2005, 296 p.), la communication de Marie-Françoise Attard-Maraninchi (p. 123-135), intitulée « Récits de morts au front : du mythe à la réalité » a été préparée à partir des lettres écrites à sa famille pendant la Grande Guerre par Jean Norton Cru. Certaines de ces lettres avaient déjà été citées dans la biographie de J.-N. Cru rédigée par sa sœur Hélène dans l’édition 1967 de Du témoignage par Jean-Jacques Pauvert (1). Il semble que Marie-Françoise Attard-Maraninchi ait l’intention de publier l’ensemble de la correspondance. Ici il s’agit seulement de l’utiliser pour apporter une contribution à la problématique du colloque tenu à Aix-en-Provence en novembre 2003.

            Si le thème de la mort a déjà été largement abordé dans des ouvrages portant sur la Première Guerre mondiale, il est toujours utile de donner à lire les condamnations par J.-N. Cru des clichés sur « la mort héroïque », du bourrage de crâne par la presse, ou encore des effets littéraires de certains romanciers : « Je considère comme sacrilège de faire avec notre sang et nos angoisses de la matière à littérature », écrit J.-N. Cru à sa sœur Alice le 22 janvier 1917.

            Surtout, ces pages disent, documents à l’appui, que le grand livre de 1929 exprime une pensée née de la guerre, déjà exposée à ses proches pendant la guerre. Nous étions quelques-uns à défendre cette opinion et il est toujours intéressant de la voir confirmée (2).

Rémy Cazals, Janvier 2006

 

(1) Le grand livre de J.-N. Cru, Témoins, a été édité en 1929. Pour toucher un public plus large, l’auteur en a donné une version allégée en 1930, sous le titre Du témoignage, chez Gallimard. Cette édition comprend, sur 100 pages, une synthèse par JNC lui-même, et une anthologie de textes de combattants, sur 130 pages. L’édition Pauvert de 1967 ne reprend pas l’anthologie mais inclut une biographie de J.-N. Cru par Hélène Vogel. Diverses éditions récentes ne donnent ni l’anthologie, ni la biographie. Si l’on recule devant la lecture des 727 pages très denses de Témoins, si l’on se contente de survoler les 100 pages d’une édition amputée de Du témoignage, on court le risque de rétrécir la pensée de JNC, surtout si, en outre, on y apporte quelques présupposés.

(2) Voir Rémy Cazals et Frédéric Rousseau, 14-18, le cri d’une génération, Toulouse, Privat, 2001, particulièrement p. 97-109 ; Rémy Cazals, « 1914-1918 : oser penser, oser écrire », Genèses, n° 46, mars 2002, p. 26-43 ; Frédéric Rousseau, Le procès des témoins de la Grande Guerre, l’Affaire Norton Cru, Paris, Seuil, 2003.

 




Contacter l'association
Retour à l'accueil
Contacter les webmestres