Aribaud, André (1896-1989)

1. Le témoin

Né à Montolieu (Aude) le 27 décembre 1896 dans une famille de cultivateurs, fils de Joseph Aribaud et de Marguerite Combettes. Le lendemain de son succès au certificat d’études primaires en 1909, il entre au travail dans une usine textile (où, à partir de 1915, on produit du drap bleu horizon). Engagé volontaire pour quatre ans dans l’artillerie en 1916. Brigadier le 17 mars 1918. Maréchal des logis le 26 août 1919. Rengagé en 1920. Marié le 14 mars 1922. Sous-lieutenant en 1933. Commandant de réserve en 1953, puis lieutenant-colonel. Médaille interalliée, médaille militaire, chevalier de la Légion d’Honneur en 1950. André Aribaud est mort à Carcassonne le 31 mars 1989.

Photo d’André Aribaud dans 500 Témoins de la Grande Guerre, p. 37.

2. Le témoignage

André Aribaud, Un jeune artilleur de 75, Carcassonne, FAOL, collection « La Mémoire de 14-18 en Languedoc », 1984, 72 p., illustrations.

Texte rédigé en 1984, à l’âge de 87 ans, en suivant de près ses carnets de notes de l’époque et sans ajouter de commentaires anachroniques.

3. Analyse

Le premier chapitre raconte brièvement son enfance et son adolescence à Montolieu, petite ville d’industrie textile proche de Carcassonne, puis la période des classes au 3e RAC. Il arrive sur le front à Verdun en mai 1917, au 273e RAC (97e division), participe à la reprise de la cote 304 et du Mort Homme, puis à la défense face à l’offensive Ludendorff dans l’Aisne en mai 1918 (seule occasion de pointer à vue sur l’infanterie ennemie). En septembre 1918, le régiment est employé dans la reconquête de la poche de Saint-Mihiel et dans la poursuite jusqu’à l’armistice.

Le récit d’André Aribaud suit de près le contenu de ses carnets originaux, sans prise de position pour ou contre la guerre, mais avec des descriptions concrètes utiles pour illustrer l’accueil des bleus par les anciens, l’angoisse sous les obus à gaz, l’horreur du champ de bataille, la compassion pour les blessés, même allemands… Un chapitre explique précisément le fonctionnement de l’artillerie au front. André Aribaud montre, lui aussi, ce que Jean Norton Cru avait tiré de son expérience personnelle et de ses lectures : l’infanterie allemande sans défense contre un barrage par les batteries de 75, et celles-ci, à leur tour, victimes de l’artillerie lourde ennemie (Témoins…, p. 27). Les derniers chapitres de l’ouvrage portent sur l’occupation en Allemagne, les troubles en Haute Silésie en 1920-21, dans la Ruhr en 1923.

4. Autres informations

– Registre matricule, Archives de l’Aude, RW 642.

– Notice dans Les Audois, dictionnaire biographique, sous la dir. de Rémy Cazals et Daniel Fabre, Carcassonne, 1990, p. 39.

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