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Lexique des termes employés en 1914-1918 (C-D)

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Prisons et prisonniers militaires, par Valériane Milloz


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Cabot

En argot des combattants, désignation familière d’un caporal.
Bibliographie : Albert Dauzat, L'Argot de la guerre, d'après une enquête auprès des officiers et soldats, Paris, A. Colin, 1918.
Citations :

  • « Je demandai naïvement à mes voisins ce qui m’était arrivé ; ils me regardèrent de travers, croyant que je me moquais d’eux, puis comprenant mon ignorance de bleu. Mon cabot Hipp m’expliqua que c’était trois obus de 150 ou de 10, aux effets souvent terribles et d’où on se garait difficilement, à cause de leur rapidité d’arrivée. » (André Mestrallet, Souvenirs et feuilles de route d’un poilu de la grande guerre, 1914-1918, Paris, La Pensée universelle, 1987, p. 37)
  • « Actuellement, sur les 17 dont était composée l’escouade à notre départ de Troyes le 4 août 1914, il en reste encore 1 seul et unique : c’est moi avec le cabot. » (Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, p. 263, 21 décembre 1915)

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Cafard

Dans l’argot des combattants, désigne un mauvais état psychologique. Le « cafard », fréquent avant une offensive ou au retour d’une permission, prend des sens différents selon les individus : énervement, tristesse prolongée, dépression, peur ou angoisse de la mort.
Citations :

  • « Et pendant cette soirée du 19 [mai 1916] (soirée d’angoisse et de tristesse), l’on nous a distribué à chacun 4 boîtes de singe, 48 biscuits et 300 cartouches, tout un fourbi qui nous donnait le cafard; ça commençait à sentir mauvais car les munitions que l’on donnait, ainsi que les vivres, n’étaient sans doute pas pour aller au grand repos. » (François Barge, Avoir vingt ans dans les tranchées, St-Pourçain-sur-Sioule, C.R.D.P., 1984, p. 17)
  • « J’ai un gros cafard ; c’est peu plaisant un retour de permission ; celui-ci encore plus dur que les précédents car cette fois, on sait qu’il y a quelque chose dans l’air et qu’est-ce qu’il va se passer, hein ! »(Contrôle postal,SHDT 16N1388, Rapport du 24/3/1917, 279 e RI)
  • « Aujourd’hui 15 août, pas de messe ni d’office religieux, la vie de brute qui continue toujours. Cafard plus renforcé à cause des souvenirs que ce jour évoque : fête de Marie [sa femme], ouverture de la chasse, pèlerinages, etc. Quand donc la fin de cette triste vie et le retour à la vie de famille ? » (Joseph Bousquet, Journal de route 1914-1917, Bordeaux, Editions des Saints Calus, 2000, p. 64, 1916).

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Cagna

Abri léger, dans la terre ou fait de boisages, où peuvent se tenir les combattants en cas de bombardements ou d’intempéries par exemple. Les abris de première ligne peuvent être dénommés cagnas mais c’est relativement rare, le terme s’applique davantage aux secondes lignes et en deçà. Le mot est d’origine indochinoise, sans doute transmis par des troupes coloniales.
Renvois : Abri, Gourbi, Guitoune
Bibliographie : Albert Dauzat, L'Argot de la guerre, d'après une enquête auprès des officiers et soldats, Paris, A. Colin, 1918.
Citation :

  • «L’obus est tombé juste sur la cagna ; tout a cédé : les poutres, les étais, les rondins sont en poudre. La terre a comblé tout ça. Les malheureux ont un mètre de débris au dessus d’eux ! ». (Carnet de Raoul Pinat, in Paroles de Poilus. Lettres et carnets du front, Radio France/Librio, 1998, p. 52.
  • « La position est très mal aménagée. Les abris paraissent dater du début de la campagne et n’avoir jamais été consolidés. Nous avons quitté des canhas larges et profondes recouvertes de deux couches de troncs d’arbres. Nous ne trouvons ici que des trous où il faut pénétrer en rampant, dont une simple rangée de branchages forme la toiture misérable. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 74, 19 mars 1915)
  • « Je t’écris d’une petite cagna en planches, élevée sur une pente de gazon, seule au milieu des bois et d’où l’on voit la ligne marmitée des tranchées allemandes. » (Abel Ferry, Carnets secrets 1914-1918, Paris, Grasset, 2005, p. 373, lettre du 9 mars 1916)

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Caillebotis

dessin de Pierre Dantoine

Élément (généralement en bois) à claire-voie placé au fond des tranchées et boyaux afin d’affermir celui-ci et de permettre la circulation malgré les intempéries et la boue.
Renvois : Boyau
Citation :

  • « Le fond de nos tranchées et boyaux est le plus souvent recouvert de caillebotis (ou spardeck ou échelles japonaises), sortes de claies en lattis et en planches posées à même le sol ou sur des piquets pour recouvrir les fondrières. » (Émile Morin, Lieutenant Morin, combattant de la guerre 1914-1918, Besançon, Cêtre, 2002, p. 33).

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Calibres

La nature et la puissance d’une pièce d’artillerie se mesure en 1914-1918 avant tout à son calibre (diamètre à l’embouchure), exprimé en millimètres. Les combattants apprennent à reconnaître (à leur son ou à leur impact) ces différents calibres et évoquent ainsi des « 75 », « 77 », « 150 », « 210 » etc.
Renvois : Départ, Fusant, Percutant
Bibliographie : André Loez, « "Le bruit de la bataille." Le paysage sensible du combattant sur le Chemin des Dames », in Nicolas Offenstadt (dir.), Le Chemin des Dames. De l’événement à la mémoire, Paris, Stock, 2004, pp. 212-223.
Citations :

  • « Le bombardement depuis notre pays est d’une violence extrême qui, finalement, fait cesser le tir ennemi complètement. Tout les calibres y sont, depuis le 75 jusqu’au 400 qui battent eux aussi la mesure. » (Paul Mencier, Les cahiers de Paul Mencier, Guilherand, La plume du temps, 2001, p. 170)
  • « Quelques marmites non éclatées nous révèlent leur respectable calibre : 150 et 210. Chaque obus arrive précédé d’un bruit sourd. Le départ vient donc de loin. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 40)

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Camouflet

(guerre des mines) Contre-mine destinée à détruire sous terre une mine adverse et ne produisant pas d’entonnoir.
Bibliographie : Coll., La Butte meurtrie. Vauquois. La guerre des mines, 1914-1918, Verdun, Les Amis de Vauquois et de sa région, mai 2004.

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Cantonnement

Désigne à la fois le lieu où sont stationnés les troupes hors des lignes, et la situation de celles-ci. En ce sens, c’est un synonyme partiel de « repos ». Les cantonnements sont le plus souvent des villages légèrement en arrière du front ; ils peuvent aussi être provisoires et faits de tentes ou de baraques Adrian. Le verbe « cantonner » désigne le fait d’être ou de s’installer au cantonnement.
Renvois : Descendre, Monter
Citations :

  • « L’état d’aménagement des cantonnements occupés par le premier bataillon du 90 e R.I. m’est signalé comme particulièrement défectueux. Les moyens de chauffage feraient défaut, la paille serait trop usagée et pleine de vermine, les paillasses dans un état de saleté repoussant. » (Rapport cité par Jean Nicot, Les poilus ont la parole : dans les tranchées, lettres du front, 1917-1918 , Bruxelles, Complexe, 1998 , p. 42 )
  • « J’ai changer de cantonnement encore une fois : je suis dans le département de la Somme. J’ai eu la veine de tomber sur une brave femme qui fait tout pour m’être agréable. Nous mangeons ensemble. » (Joseph Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, p. 88, 10 février 1915)
  • « Nous cantonnerons ce soir à Jeanménil, d’où nous sommes partis il y a peu. (…) Chacun s’affaire activement à une nouvelle installation dans des demeures bombardées ou pillées. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 49)

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Capote

Vêtement enveloppant et chaud constitutif de l’uniforme français, destiné à protéger des intempéries. La capote connaîtra plusieurs modèles, droits et croisés, au cours de la guerre.
Renvois : Bleu horizon
Citations :

  • « Quand la pluie cessait pour quelques instants, bien vite nous allumions des feux ; nous brûlions nos capotes et nos souliers, à force de les faire sécher. » (Marc Bloch, « Souvenirs de guerre », L’Histoire, la Guerre, la Résistance, Paris, Gallimard, coll. « Quarto, 2006, p. 133)
  • « La capote humide et boueuse pèse lourdement ; ses pans entravent la marche. Il y a lieu de se demander si, dans le temps d’attaque, la vareuse ne devrait pas remplacer la capote qui gêne les mouvements et ne protège pas efficacement de la pluie. Les Allemands attaquent d’ordinaire en vareuse. » (Rapport du Lieutenant-Colonel Auvergon commandant le 72 e RI, 7 novembre 1916, cité dans Marc Bloch, L’Histoire, la Guerre, la Résistance, Paris, Gallimard, coll. « Quarto, 2006, p., 262)
  • « Il paraît que nous aurons une nouvelle tenue. On nous enlèvera nos capotes bleues pour nous donner des espèces de pardessus gris comme les boches. » (Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, p. 348, 28 octobre 1917)

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Caviarder

Rendre illisible par raturage certains passages d’une lettre. Cette opération est effectuée par les commissions de contrôle postal.
Renvois : Contrôle postal
Bibliographie : Bruno Cabanes, « Ce que dit le contrôle postal », in Christophe Prochasson et Anne Rasmussen, Vrai et faux dans la Grande Guerre, Paris, La Découverte, p. 55-75.

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Cervellière

Calotte de métal diffusée au début de la guerre pour protéger la tête du soldat sous un képi, qui servit souvent pour la cuisine. Elle fut remplacée ensuite par un casque métallique.
Renvois : Adrian (casque)

Bibliographie :  Liliane et Fred Funcken, L’uniforme et les armes des soldats de la guerre 1914-1918, 1, Paris, Casterman, 1970, p.20.

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Char

Le terme « char d’assaut » apparaît durant le conflit. Leur première utilisation est l’œuvre des Anglais, sur la Somme, le 15 septembre 1916, sous le nom de « tanks ». En France, on crée en 1917 « l’artillerie spéciale » (A.S.) sous les ordres du général Estienne. Les chars français sont utilisés pour la première fois le 16 avril 1917 au Chemin des Dames où ils subissent un échec. Ils jouent ensuite un rôle militaire décisif en 1918 (Chars Renault). Leur nom ne s’impose que progressivement face aux termes « tank » et « cuirassé terrestre ».
Bibliographie : André Loez, « Le baptême du feu des chars d’assaut », in Nicolas Offenstadt (dir.), Le Chemin des Dames, de l’événement à la mémoire, Paris, Stock, 2004, pp. 94-103 ; Michel Goya, La chair et l'acier. L'armée française et l'invention de la guerre moderne (1914-1918), Paris, Tallandier, 2004, pp. 333-369.
Citations :

  • « Mon char fonce lentement mais sûrement, les fils éclatent, les piquets craquent, broyés ; sur les flancs des files entières entraînées s’arrachent. La lourde masse de mon engin écrase, aplatit, détruit tout devant elle. » (Maurice Gagneur, Marcel Fourier, Avec les chars d’assaut, Paris, Hachette, 1919, p. 104, le 5 mai 1917 à Laffaux.)

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Chauchat

Fusil-mitrailleur 1915 dit Chauchat du nom de l’ingénieur qui l’adapte à partir d’un modèle destiné à l’aviation.
Renvois : Lebel, VB

Bibliographie : Jean Huon, Les armes françaises en 1914-1918, Chaumont, Crépin-Leblond, 2005, p. 35-36.

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Citation

Terme militaire qui désigne le fait de signaler un acte valorisé (bravoure, respect des consignes, attaque réussie, attaque ennemie repoussée, exemple donné…) en « citant » le combattant ou l’unité dans l’ordre du jour. La citation peut être individuelle ou collective, et peut être faite à plusieurs échelles : citation à l’ordre du régiment, de la division, du corps d’armée, de l’armée, du G.Q.G.
Renvois : Croix de guerre, Fourragère, Ordre du jour
Bibliographie : Marie-Anne Paveau, « Citations à l’ordre et croix de guerre. Fonction des sanctions positives dans la guerre de 1914-1918 », dans Cazals Rémy, Picard Emmanuelle, Rolland Denis, La Grande Guerre. Pratiques et expériences, Toulouse, Privat, 2005, pp. 247-257.
Citations :

  • « Ma proposition de décoration a été transformée en citation à l’ordre de l’armée. Je commence à en avoir assez de risquer ma peau pour que tous les larbins des Etats-Majors obtiennent des croix et des galons (…) » (extrait d’une lettre du 4 septembre 1916, citée dans Gérard Baconnier, André Minet, Louis Soler, La plume au fusil, les poilus du Midi à travers leur correspondance, Toulouse, Privat, 1985, p. 147)
  • « Tu as vu ma citation à l’ordre du jour de la 3 e armée. Elle est belle et j’avoue franchement ma satisfaction. Je crois d’ailleurs, ce jour-là, l’avoir bien méritée. » (Abel Ferry, Carnets secrets 1914-1918, Paris, Grasset, 2005, p. 353, lettre du 22 novembre 1914)

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Civelots/Ciblots

En argot des combattants, désignation des civils.
Bibliographie : Albert Dauzat, L'Argot de la guerre, d'après une enquête auprès des officiers et soldats, Paris, A. Colin, 1918.
Citations :

  • « Et le cœur bien gros, comme dans un sanglot, on dit adieu aux civelots » (Chanson de Craonne)

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Classe

Terme de l’administration militaire passé dans le langage courant et qui désigne l’année prévue d’incorporation d’un homme appelé sous les drapeaux. La « classe 1915 » est ainsi formée des hommes nés en 1895 et dont l’incorporation est prévue au cours de l’année 1915, etc.
Renvois : Bleu/Bleuet/Bleusaille
Citations :

  • « [J’ai vu] un camarade complètement désemparé. Il était resté derrière la colonne, assis sur sa caisse de grenades en pleurant comme un gosse qui suppliait sa mère (...) Ne m’en voulez pas trop mon adjudant, je suis un pauvre gars de la classe 17 arrivé en renfort cet après-midi. » (Paul Tourigny, Le carnet de grand-père. A travers deux guerres pour l’Europe, Paris, La pensée universelle, 1976, p. 102)
  • « La classe 17 va être recensée (...) mais je leur souhaite de tout coeur de ne jamais venir à ce spectacle, car vraiment, les commotions sont trop cruelles et l’on est témoin de choses atroces ». (lettre d’avril 1915 citée dans Alain Jacobzone, Sang d’encre: lettres de normaliens à leur directeur pendant la guerre 1914-1918, Vauchrétien, I. Davy, 1998, p. 52)
  • « La plupart de mes camarades de la classe 1915 y sont morts et de quelle façon! C’est inouï d’avoir sous les yeux un tel spectacle et de rester insensible malgré tout. » (lettre de mai 1915 citée dans Alain Jacobzone, Sang d’encre: lettres de normaliens à leur directeur pendant la guerre 1914-1918, Vauchrétien, I. Davy, 1998, p. 52-53)

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Colis

Les combattants peuvent recevoir des colis de l’arrière (généralement de leurs familles, parfois des marraines) qui contiennent principalement des effets chauds et des produits alimentaires permettant d’améliorer l’ordinaire. Ces colis peuvent donner lieu à des partages entre camarades mais aussi à des vols et des jalousies entre soldats.
Renvois : Vaguemestre
Citations :

  • « Je reçois à l’instant un colis de papa avec une lettre du 16 (…) La ouate est une excellente idée, je ne vous dis rien du chocolat ! Ne vous plaignez pas que le colis ne soit pas assez gros ; je suis chargé comme un mulet, je n’ai de place nulle part, et vous voyez que la rapidité des communications me permettra de vous prévenir au besoin, sans que vous vous préoccupiez d’avance. » ( Étienne Tanty, Les violettes des tranchées. Lettres d’un poilu qui n’aimait pas la guerre, Paris, France bleu/Italiques, 2002, p. 109)
  • « J’ai bien reçu ce matin le colis annoncé, il était en bon état, le sanglier était excellent. Moreau en a goûté ; il part toujours en permission le 17. » (Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, p. 286, 15 février 1916)

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Colon

En argot des combattants, désignation du colonel. Celui qui est nommé le « colon » est généralement le colonel commandant le régiment.
Renvois : Cabot
Bibliographie : Albert Dauzat, L'Argot de la guerre, d'après une enquête auprès des officiers et soldats, Paris, A. Colin, 1918.
Citations :

  • « Ma perm approche. Je vais à Vauxcastille, où est le 6e bataillon, pour la faire déposer chez le colon » (Lucien Laby, Les carnets de l’aspirant Laby. Médecin dans les tranchées 28 juillet 1914-14 juillet 1919 , Paris, Bayard, 2001, coll. « Hachette Littératures/Pluriel », p. 256)

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Compagnie

Subdivision d’un bataillon qui comprend 150 hommes environ, commandée généralement par un lieutenant.
Renvois : Brigade, Bataillon, Division, Escouade, Régiment, Section
Citation :

  • « A 3 heures, l’artillerie [française] cesse le feu, et une compagnie commence la descente du bois. Mais, à peine est-elle sortie qu’une grêle de balles arrive de toutes parts. Il fallait traverser un pré pour prendre le village qui se trouvait devant nous. Des mitrailleuses ennemies tiraient sur la compagnie qui venait de descendre. Mais elle n’était pas allée bien loin. Elle était là, à quelques mètres de nous, fauchée complètement par les balles. » (Fernand Tailhades, « Souvenirs », dans Eckart Birnstiel et Rémy Cazals éd., Ennemis fraternels 1914-1915, Toulouse, PUM, p. 163, Vosges, septembre 1914).

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Compagnie Hors Rang

Compagnie unique qui se trouve au niveau du régiment et regroupe ce qui touche au fonctionnement administratif, logistique et au commandement du régiment. On y trouve le secrétariat du colonel et de son petit état-major, les cellules traitant de l’approvisionnement en matériel, habillement, nourriture, un peloton de pionniers pour les travaux de protection, la section de brancardiers qui est en même temps la musique du régiment. Pour commander, il faut assurer les liaisons vers les supérieurs et les subordonnés, et naturellement une équipe de téléphonistes y a sa place.

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Conseil de Guerre

Tribunal militaire prévu par le Code de Justice Militaire de 1857, destiné à juger les crimes et délits commis par des militaires. Il est formé de cinq juges, tous officiers, et ses séances, publiques, durent généralement moins d’une journée. Il existe des Conseils de Guerre d’Armée, de Corps d’Armée, de Division et de Place. Au début de la guerre sont mis en place des Conseils de guerre spéciaux improprement nommés « cours martiales ».
Renvois : Cour martiale
Bibliographie : Nicolas Offenstadt, Les fusillés de la grande guerre et la mémoire collective, 1914-1999, Paris, Odile Jacob, 1999 ; A ndré Bach, Fusillés pour l’exemple, Paris, Tallandier, 2003.
Citations :

  • Un sous-officier dit de trois hommes introuvables durant une attaque : « Salauds! Gibier de Conseil de guerre! » (Jean-Pierre Biscay, Témoignage sur la guerre 1914-1918 par un chef de section, Montpellier, Causse, 1973, p. 90.)
  • « La séance du Conseil de guerre s’est bien passée. Sur 13 malheureux, une dizaine ont obtenu le bénéfice de la loi du sursis... » (André Kahn, Journal de guerre d’un juif patriote 1914-1918, Paris, J.C. Simoën, 1978, p. 265, 16 février 1917)

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Contrôle Postal

Ce terme désigne à la fois le système de contrôle du courrier des soldats et l’organisme qui en était chargé, à partir de juillet 1915. La proportion des lettres lues varie en théorie entre 1/25 e et 1/80 e, et augmente lors des périodes (comme les mutineries de 1917) où les besoins de surveillance s’accroissent, en réalité elle est bien moins importante. Les combattants connaissent l’existence d’un contrôle de la correspondance et pratiquent fréquemment l’autocensure, le langage codé ou le contournement pour transmettre des informations sans se compromettre.
Renvois : Caviarder
Bibliographie : Bruno Cabanes, « Ce que dit le contrôle postal », in Christophe Prochasson et Anne Rasmussen, Vrai et faux dans la Grande Guerre, Paris, La Découverte, p. 55-75 ; Jean Nicot, Les poilus ont la parole : dans les tranchées, lettres du front, 1917-1918 , Bruxelles, Complexe, 1998 .
Citations :

  • « Je suis bref ce soir par prudence, si Madame Censure fonctionne (comme maman a écrit un jour qu’elle fonctionnait dans cette région !) » ( Étienne Tanty, Les violettes des tranchées. Lettres d’un poilu qui n’aimait pas la guerre, Paris, France bleu/Italiques, 2002, Tanty Etienne, Les violettes des tranchées, 26 mai 1915 p. 431)
  • « Des censeurs sont créés, à raison d'un par bataillon ou par groupe. Ce sont des officiers qui recevront tout le courrier envoyé à l'arrière et devront en prendre connaissance. Ils auront le droit de détruire les lettres compromettantes ou imprudentes. Les délinquants signalés par eux seront punis. À l'annonce de cette mesure, c'est un véritable tollé. Certains, outrés, se promettent de ne plus écrire du tout. Un de ces réfractaires, un maréchal des logis de réserve, reste muet pen­dant plusieurs semaines. Ses parents, inquiets, doivent s'adresser au généralissime pour être ras­surés sur le sort de leur fils. Tancé par le com­mandant de batterie, le sous-officier envoie alors chaque jour une carte postale avec sa seule signature. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 99)
  • « Tu sais que la correspondance venue du front doit être désormais ouverte. Cette mesure déprime plus les poilus que la prise de Varsovie. » (Abel Ferry, Carnets secrets 1914-1918, Paris, Grasset, 2005, p. 368, lettre du 11 août 1915)

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Corps / Groupes Francs

Les corps francs ou compagnies  franches étaient des unités de volontaires mises sur pieds  souvent  au sein  d'une brigade  en vue d'une attaque particulière  et dont un officier  volontaire prenait le commandement. Elles bénéficiaient de certains avantages: pas de garde, pas de corvées, etc. Le groupe était constitué de plusieurs compagnies  franches.
Renvoi : Nettoyage/Nettoyeur de tranchées
Bibliographie : Frédéric Rousseau, « Abordages. Réflexions sur la cruauté et l’humanité au cœur de la bataille », in Nicolas Offenstadt (dir.), Le Chemin des Dames, de l’événement à la mémoire, Paris, Stock, 2004, p. 188-193.
Citation :

  • « Il avait gagné palmes et étoiles à commander un groupe franc. Ceux qui le connaissaient assuraient que ce gars placide, qu’on imaginait si bien devant une bolée, avec des sabots et un petit chapeau rond à rubans, exécutait des coups de main d’une audace terrifiante, et que ses cinquante terribles types lui obéissaient mieux qu’au bon Dieu. » (Roger Vercel, Capitaine Conan, Paris, Albin Michel, 1934, rééd. Omnibus, 2004, p. 695)

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Corps (d'armée, de cavalarie, ...)

Regroupement d’au moins deux divisions sous un même chef avec en plus des moyens supplémentaires en artillerie, génie et logistique. C’est normalement le niveau d’engagement minimum en opérations. Ils sont normalement regroupés au sein d’armées pour assurer leur coordination et leur collaboration sur le terrain.

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Corvée

Désignation générale de tous les travaux pénibles susceptibles d’être effectués par les combattants, au front comme au cantonnement. Les corvées peuvent être de nature très diverse : de cuisine, d’eau, de feuillées, de réparation, de barbelés… Le terme désigne enfin les hommes qui sont chargés de les accomplir.
Citations :

  • « On organisa une corvée d’eau qui fit beaucoup de chemin sans rien trouver. Son retour provoqua une alerte, et je crois bien qu’elle essuya quelques coups de fusil. » (Bloch 2006 p. 128, septembre 1914)
  • « Les corvées de nettoiement, d’enlèvement des ordures et de fumier doivent être terminées pour six heures. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 57)

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Coup

Dans l’argot des combattants, désigne une grande opération offensive prévue.
Citations :

  • « Il se prépare un coup pour ces jours-cis. Ca vas barder. J’espairre toujours en revenir, ça dépan comme ça va se passé. Le grand coup sera terminé le 26 » (Lucien Papillon « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004 , lettre du 23 septembre 1915 [évoquant l’offensive de Champagne], p. 209)
  • « Il me semble que dans la région où je me trouve, il se prépare quelque chose: le canon tonne violemment et de nombreuses divisions se concentrent. Ce sera peut-être le commencement du coup final. » (lettre de février 1917 citée dans Alain Jacobzone, Sang d’encre: lettres de normaliens à leur directeur pendant la guerre 1914-1918, Vauchrétien, I. Davy, 1998, p. 124)

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Coup de main

Opération restreinte et le plus souvent nocturne dans la tranchée de première ligne adverse, destinée avant tout à faire des prisonniers.
Citations :

  • « 24 septembre 1916. Le 256e a fait un coup de main ; ils ont eu un tué, un blessé grièvement et un blessé légèrement, et un sergent alsacien, qui était de la patrouille, n’est pas revenu. On prétend qu’il n’a pas été tué, mais qu’il y est resté volontairement. » (Léopold Noé, Nous étions ennemis sans savoir pourquoi ni comment, Carcassonne, FAOL, « La Mémoire de 14-18 en Languedoc », 1980, p. 60, Somme).

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Cour Martiale

Le terme désigne des tribunaux militaires exceptionnels à la procédure simplifiée, notamment ceux créés par le gouvernement de défense nationale en 1870. Il est utilisé de manière impropre, y compris par les acteurs de l’époque) pour qualifier les conseils de guerre spéciaux, au fonctionnement accéléré, établis au début de la guerre par le commandement pour renforcer sa gestion disciplinaire des troupes.
Renvois : Conseil de guerre

Bibliographie :
Nicolas Offenstadt, Les fusillés de la grande guerre et la mémoire collective, 1914-1999, Paris, Odile Jacob, 1999 ; André Bach, Fusillés pour l’exemple, Paris, Tallandier, 2003, p. 270-271

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Couverture (Division de)

Lors de la déclaration de guerre, certaines divisions sont destinées à rejoindre sans délai la frontière pour parer à toute attaque brusquée adverse pendant que la mobilisation du reste de la Nation est en cours, ce qui demande un certain nombre de jours. Désignées dès le temps de paix, ces dernières ont un créneau géographique déterminé à l’avance avec tout leur déploiement planifié : horaire de chemins de fer pour l’acheminement, répartition sur le terrain, etc. La priorité est la vitesse et ces divisions n’attendent pas leur complément de réservistes pour se déployer. Elles assurent la « couverture » de l’armée jusqu’à ce que cette dernière ait achevé sa « concentration », c’est-à-dire sa mise en place sur pied de guerre dans des zones de terrain planifiées elles aussi par avance.

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Crapouillot

Dans l’argot des combattants, désigne les différents types de mortiers de tranchée et leurs projectiles, dont l’utilisation est croissante au cours de la guerre, leur tir courbe étant adapté à la guerre des tranchées. Par extension sont créés le verbe « crapouilloter » et le substantif « crapouillage » pour désigner le fait de bombarder avec un crapouillot. Enfin, Le Crapouillot est le titre du journal de Jean Galtier-Boissière dans l’entre-deux-guerres.
Renvois : Eclat, Marmite, Minen, Fusant, Percutant
Bibliographie : Pierre Waline, Les Crapouillots : 1914-1918, naissance, vie et mort d'une arme, Paris, Charles-Lavauzelle, 1965.
Citations :

  • « Mais si on les embête de trop [les Allemands] – brrrrrraoum – Voilà un crapouillaud » (Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, 5 mai 1915, p. 138)
  • « Pour le moment nous sommes assez tranquilles à part quelques petits quart-d’heures de crapouillage. » (Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, 28 décembre 1916, p. 318)
  • « Nous avons des armes plus redoutables : les «  crapouillots », ainsi appelés parce que, par leur aspect, ils rappelaient le crapaud, lourd et trapu, portant de grosses glandes autour du cou. Les premiers furent des mortiers de 15 cm, datant de Louis-Philippe, dénichés dans les forts et arsenaux. Ces «  crapouillots » étaient servis par des « artilleurs de tranchées » qui, surtout au début, n’étaient pas bien vus des fantassins qui les enguirlandaient copieusement et s’opposaient parfois à leur tir parce qu’il attirait invariablement et presque instantanément des tirs de représailles des « minenwerfers » ou même de l’artillerie, auxquels nos vaillants «  crapouillots » échappaient en quittant précipitamment les lieux. » (Émile Morin, Lieutenant Morin, combattant de la guerre 1914-1918, Besançon, Cêtre, 2002, p. 37).

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Cratère

Élément caractéristique du paysage du front, et en particulier du No Man’s Land, un cratère est provoqué par l’explosion d’un obus. Il peut constituer un abri provisoire au cours d’une attaque ou d’une patrouille.
Renvois : Entonnoir
Citation :

  • « Ténèbres opaques. Chaos lunaire de cratères d’obus. Au fond des cratères ou chevauchant sur leurs crêtes, mêlée confuse et cruelle de souches et de troncs rompus » (Daniel Mornet, Tranchées de Verdun, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1990, p. 25)

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Créneau

Ouverture aménagée dans le parapet d’une tranchée de première ligne et qui permet l’observation ou le tir sur la tranchée adverse.
Renvois : Banquette, Parapet
Citations :

  • « Avant de descendre, un sous-officier qui venait de nous quitter, me montra au créneau, en face de l’abri dans lequel nous nous abritions, la tranchée allemande avec ses occupants sur un intervalle de 5 mètres environ et sur lequel il tirait quand l’occasion se présentait. » (Roger Darzacq, cité dans: Michel Devert, Poilus landais et autres dans la tourmente, Mezos, Michel Devert, 1994, second carnet, p. 19-20. Oise, début 1917.)
  • « Je regarde par le créneau. A cinquante mètres, au-dessus de la muraille de sacs qui est le petit poste ennemi, une tête coiffée du calot gris se montre librement. » (Lieutenant E.R. (Capitaine Tuffrau) [Paul Tuffrau], Carnet d’un combattant, Paris, Payot, 1917, p. 171.)
  • « C’est cela la guerre que nous allons faire ? Rester des heures interminables devant un mur de terre couronné, face à l’ennemi, par un parapet percé de créneaux, où reposent les fusils des sentinelles, prêtes à tirer à la moindre alerte… » (Émile Morin, Lieutenant Morin, combattant de la guerre 1914-1918, Besançon, Cêtre, 2002, p. 34).

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Creute

Nom donné dans Le Soissonnais et au Chemin des Dames aux carrières souterraines creusées par les carriers afin d’extraire de la pierre calcaire servant à la construction de maisons et d’édifices publics ou cultuels. Les creutes sont nombreuses dans le Soissonnais, le Noyonnais, le Massif de Saint-Gobain et au Chemin des Dames. Durant la guerre, les creutes peuvent servir d’abri ou de cantonnement aux combattants. Une des plus célèbres est la Caverne du Dragon (Aisne).
Bibliographie :
Thierry Hardier, « Une guerre souterraine. Creutes et tunnels » p 104-108 et « La Caverne du Dragon » p 402-410, in Nicolas Offenstadt, Le Chemin des Dames. De l’événement à la mémoire, Stock, 2004, 494 p.

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Croix de Guerre

Dès 1914, certaines personnalités, hommes politiques ou officiers à l’image de Driant, député de Nancy et commandant de bataillon, imaginent afin de récompenser de manière visible, les actes de courage des combattants, de créer un nouvel insigne accompagnant la citation individuelle. La Croix de Guerre est ainsi instituée par la loi du 8 avril 1915 et les décrets d’application sont publiés le 27 du même mois. Destinée à « commémorer les citations individuelles pour faits de guerre à l’ordre des l’armées de terre et de mer, des corps d’armée, des divisions, des brigades et des régiments », elle se décline en plusieurs modèles, avec palmes ou étoiles par exemple, selon la valeur de la citation accordée. Elle fut élargie aux unités (v. fourragère) et même à des villes (Dunkerque en octobre 1917). Les combattants, récipiendaires ou non, ont développé deux attitudes opposées face à la Croix de guerre : elle était perçue soit comme un réelle récompense estimée au regard du « devoir » accompli alors que certains, brocardent cette récompense jugée « ridicule » ou « mensongère ». Plus de deux millions de croix de guerre individuelles ont été attribuées pendant la Grande Guerre.
Renvois : Citation, Fourragère
Bibliographie : Croix de guerre, valeur militaire : La marque du courage, SHD, éditions LBM, 2006. [très complet sur la naissance de la croix de guerre] ; Marie-Anne Paveau, « Citations à l’ordre et croix de guerre. Fonction des sanctions positives dans la guerre de 1914-1918 », dans Cazals Rémy, Picard Emmanuelle, Rolland Denis, La Grande Guerre. Pratiques et expériences, Toulouse, Privat, 2005, pp. 247-257.
Citations :

  • « (…) et il n’y eut pas un décoré qui eut le courage , la pudeur de refuser avec le plus grand dédain ces croix de guerre ridicules, ces citations mensongères, ces félicitations burlesques » (Louis Barthas, Les carnets de guerre de Louis Barthas, Toulouse, Privat, édition 2003, p. 80).
  • « (…) on nous avise que le lieutenant P. et le maréchal des logis G. ont reçu la croix de guerre comme survivants de l’attaque du 1 er octobre [1914]. Mais les morts, eux, n’ont pas été cités ! Cet oubli nous attriste et nous écoeure. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 71)

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Decauville

voir : Voie de 0,60.

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Départ

Le terme « départ » désigne fréquemment dans les témoignages contemporains le coup de départ d’un obus, a distinguer bien sûr du coup d’arrivée, et dont le son signale, pour les combattants aguerris, la provenance et le délai du danger à venir lorsque les « départs » sont ennemis.
Renvois : Calibre, Fusant, Percutant
Citations :

  • « L’on ne fait que faire attention si les coups de canon sont des arrivées ou des départs. A cela on ne s’y trompe pas, et quand même on ne les écoute pas, on perçoit si les coups sont nôtres ou boches. » (Mathieu Escande, Le journal de Mathieu. La Guerre de 14 vécue par un Charpentier de Labruguière Sapeur au 2eme Génie, Castres, Jean Escande, 1986, p. 52.)
  • « Sur notre gauche se sont établis des 120 longs. Je compte dix-sept secondes de la lueur du coup de départ à l’éclatement. J’essaie de situer ces lueurs, mais je ne puis y parvenir car c’est toute une trace de ciel qui s’illumine à chaque coup. » (Ivan Cassagnau, Ce que chaque jour fait de veuves, journal d’un artilleur 1914-1916, Paris, Buchet-Chastel, 2003, p. 57-58)
  • « Un tel concert de choses qui hurlent, des Minen dans le ravin, des éclatements à droite et départs rageurs du 75 en arrière » (Abel Ferry, Carnets secrets 1914-1918, Paris, Grasset, 2005, p. 377, lettre du 13 mai 1916)

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Descendre

Dans l’argot des combattants, désigne le fait de quitter les premières lignes pour l’arrière-front ou le cantonnement.
Renvois :
Boyau, Marcher, Monter

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Division

Unité de base de la stratégie militaire, la division comprend en 1914 environ 12.000 hommes répartis dans 4 régiments. Durant la guerre, on passe de 4 à 3 régiments par division en France. Par extension, on nomme les généraux qui les commandent les « divisionnaires ».
Renvois : Brigade, Bataillon, Compagnie, Escouade, Régiment, Section
Citations :

  • « Il me semble que dans la région où je me trouve, il se prépare quelque chose: le canon tonne violemment et de nombreuses divisions se concentrent. » ( lettre de février 1917 citée par Alain Jacobzone, Sang d’encre: lettres de normaliens à leur directeur pendant la guerre 1914-1918, Vauchrétien, I. Davy, 1998, p. 124)

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Dragon

Troupes de cavalerie, à l’origine infanterie montée. Les escadrons de dragons, pendant la Grande Guerre, furent adjoints à des divisions d’infanterie et des escadrons à pieds furent formés, qui participèrent à la guerre des tranchées.
Bibliographie : André Corvisier (dir.), Dictionnaire d’art et d’histoire militaire, Paris, PUF, 1988, p. 242, ; on trouve le témoignage d’un dragon, Joseph Papillon, dans Marthe, Joseph, Lucien, Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère ». Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004.
Citations :

  • « Nous avons fait jonction avec une division indépendante de cavalerie, 3 régiments de Dragons et une batterie du 8e volant, sous le fort du camp des Romains et nous avons cantonné à Saint-Mihiel, rue du Calvaire chez un médecin » (Marcel Papillon, « Si je reviens comme je l’espère » Lettres du front et de l’arrière 1914-1918, Paris, Grasset, 2004, p. 83, 30 janvier 1915.

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