Parution: Inventaire des sources de la Première guerre mondiale. Préface par André Bach.

La BDIC annonce la parution d’un indispensable instrument de travail, préfacé par le général André Bach (lire la préface ci-dessous), qui complète le très riche dossier pédagogique et les numérisations de Journaux de tranchée, accessibles ici.
 
Aldo BATTAGLIA, Archives de la Grande Guerre. Inventaire des sources de la Première guerre mondiale conservées à la BDIC
Nanterre : Presses Universitaires de Paris Ouest / BDIC – 443 p.
Prix : 20.00 €
ISBN : 978-2-84016-061-8
4e de couverture :
Personne ne lit un catalogue d’archives du début à la fin. Heureusement ce guide des archives sur la première Guerre mondiale n’en est pas un.
Les matériaux, issus de quelque 150 fonds distincts conservés à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine – Musée d’Histoire Contemporaine y ont été découpés afin de permettre une lecture thématique d’une société en guerre totale. On la découvre ici en fonction d’un éloignement progressif du front, de l’avant à l’arrière, des zones de combat, à l’endroit où l’on produit les certitudes patriotiques.

Au fil des chapitres, consacrés à la guerre vue de près, aux zones occupées, à l’enseignement, à la politique et à la diplomatie, on découvrira des témoignages, des notes, des documents en tout genre qui pourront contribuer aux travaux des chercheurs sur la Grande Guerre, que ce soit dans le domaine de l’histoire politico-diplomatique, militaire ou de l’histoire des mentalités.
Commande :
Brigitte GRATIA (BDIC) : 01.40.97.79.98 / brigitte.gratia @bdic.fr
Préface, par le général André Bach

L’Avenir : L’Inventaire thématique

Il faut saluer l’apparition de cet inventaire mis au point par Aldo Battaglia et qui vise à permettre aux chercheurs de bénéficier  de la richesse des fonds de la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine. On peut s’interroger sur les raisons qui ont fait que la BDIC ne s’est attelée à cette tâche que si longtemps après s’être retrouvée dépositaire de fonds traitant du premier conflit mondial. La question n’a désormais plus d’intérêt puisque cette absence de réactivité initiale nous permet de découvrir un inventaire, qui outre sa richesse quantitative, bénéficie d’un saut qualitatif.

La pratique bien ancrée en matière de technique archivistique privilégie en effet traditionnellement la mise en inventaire en fonction des organismes producteurs de ces dernières, à savoir souvent les administrations. Par ce moyen, la neutralité des archivistes est préservée, puisque ces derniers, ce faisant, s’effacent totalement devant les institutions. Le procédé n’est pas mauvais et a permis à des générations d’historiens de pouvoir accéder aux archives dans de bonnes conditions, tâche leur étant laissée de mettre ensuite en questionnement les documents consultés issus de diverses origines. De plus en plus les archivistes s’enhardissent et sortent de leur confortable neutralité pour imaginer de produire des inventaires aptes à faire gagner du temps aux historiens. Pour cela, après avoir pris la mesure de l’ampleur et de la complexité des documents qu’ils sont chargés de faire connaître, ils procèdent, selon les méthodologies en vigueur dans la recherche historique, à une première opération qui consiste à discerner les lignes de force, les thèmes, qui sourdent de ces archives. Ceci étant, et heureusement cela ne les arrête pas, ils encourent le risque de se faire reprocher de sortir de leur cadre de travail et d’imposer aux chercheurs une lecture thématique de leur cru, propre à les influencer dans la construction de leurs champs de recherche. Le risque est minime au regard du gain escompté. Tout d’abord les archivistes ont une formation telle que leur incursion dans le travail initial des historiens est tout à fait légitime. La distinction entre archivistes et historiens n’a, en effet, pas beaucoup de sens dans la grande majorité des cas dans une profession confrontée en permanence au traitement des sources primaires de l’histoire. Elle l’est d’autant moins qu’elle est amenée très fréquemment à se poser le genre de questions auxquelles se heurtent les historiens,  et qu’elle est armée pour y répondre eu égard à la solidité de la formation scientifique initiale  de ses membres et au fait qu’elle intègre sans difficultés  en son sein du personnel qui a débuté sa carrière comme chercheur en matière historique.

Aldo Battaglia, responsable de l’établissement de ce riche inventaire, n’a pas reculé devant l’aventure thématique. Il a décelé, dans son vaste corpus,  comme lignes directrices quatre champs d’observation, qui, à mes yeux, sont très pertinents à singulariser quand on s’intéresse aux questions en rapport avec le conflit de 1914-1918.  Ces champs définis, il a regroupé sous ces différents thèmes les sources institutionnelles en les faisant voisiner avec celles collectées ou élaborées par les acteurs privés.  Ces quatre champs ont la particularité de se retrouver proches deux par deux.

Le premier regroupement renferme  deux sous-ensembles intitulés : «  La guerre vu de près » et «  Zones occupées ». Le chercheur intéressé pourra ainsi entrer rapidement dans l’univers archivistique qui traite de la vie de ceux qui ont subi la guerre sans pouvoir véritablement influer sur elle. Par opposition, le deuxième regroupement  traite de la superstructure étatique  au sens large du terme, de la minorité qui a eu à décider la guerre, la gérer, qui a contribué à s’assurer de l’adhésion  ou du non rejet des populations, populations  dont le ressenti et le vécu  apparaissent dans le premier regroupement. Cette dichotomie me paraît opérationnelle pour les chercheurs. Aldo Battaglia a subdivisé ce monde des décideurs,  en deux entités respectivement intitulées : «  Education, Enseignement, Université et questions intellectuelles » et «  Guerre, Politique et Diplomatie : les beaux quartiers ». Passons sur ce dernier qualificatif : «  les beaux quartiers », espèce de petite provocation facétieuse pour rendre moins austère ces têtes de chapitre et examinons le bien fondé de cette classification. Le thème «  Guerre, Politique, Diplomatie » est incontournable et tout chercheur se doit de prêter attention aux sources qui traitent de la gestion des guerres, qui sont des conflits interétatiques par essence en des périodes où l’Etat pèse énormément sur l’évolution du conflit et  sur les libertés publiques. Lui associer le thème » : «  Education, Enseignement, Université et questions intellectuelles » est d’une grande pertinence. Comme l’a démontré récemment et brillamment  l’historien Alan Kramer[1] ;

« La mobilisation des esprits a été essentielle pour résoudre et assurer la résistance au front et à l’arrière ».  Cette  œuvre a été orchestrée par les pouvoirs publics, qui ont veillé, en la couplant avec l’utilisation de la censure et à l’emploi d’une certaine dose de répression, à la diffusion des « bons » messages dans le système éducatif, tandis   que dans leur grande majorité les Intellectuels, sans incitation formelle étatique, ont anticipé et bien accueilli la guerre et joué un rôle moteur dans la mobilisation de la culture et des esprits.  Ils ont en effet rendu populaire l’idée de la guerre pour défendre la civilisation (Alliés) ou défendre une culture (Allemands), et, toujours selon Alan Kramer : «

La plupart ont maintenu jusqu’au bout les certitudes patriotiques de la mobilisation de temps de guerre, en particulier ceux qui ont joué un rôle dans la dissémination des valeurs culturelles (universitaires, clergé, académiciens) »

Ainsi Guerre sainte, croisade, guerre de défense, devoir moral, tâches qui plaisent à Dieu ont été parmi les principaux  thèmes  insufflés, surtout à l’arrière, durant toute la guerre.

Le regroupement de tout ce qui touche aux questions intellectuelles est donc non seulement pertinent mais aussi d’une grande aide pour permettre aux chercheurs  de mieux saisir les réalités de cette guerre où l’effort financier, économique, industriel a fait passer le conflit d’une lutte entre armées  à une guerre totale, à mort, entre peuples. Mobilisés physiquement les peuples ont été maintenus dans le conflit par le biais de leurs classes intellectuelles qui ont contre vents et marées proclamé  la nécessité d’aller jusqu’au bout.

On trouve donc dans ce sous inventaire des traces de cette action à l’œuvre ainsi que l’identification d’une partie de ceux qui ont concouru à cette entreprise.

L’élite intellectuelle s’est impliquée totalement dans la recherche de la victoire et le résultat de ses efforts se trouve recueilli ici.

Pour s’informer de ce que les combattants ont pensé de cette guerre, il faut changer de rubrique et dépouiller les sources décrites dans «  La Guerre vu de près »

Sans surprise, on y retrouvera des thèmes que Alan Kramer a énuméré sans affirmation d’exhaustivité : Entraînement militaire à obéir aux ordres, peur des punitions, des humiliations publiques, adaptation à une communauté solidaire, pression des pairs, aide aux camarades dont on dépend, fascination chrétienne de la souffrance, fatalisme, espoir de survivre, sens du devoir, acceptation de la mort, souffrance mais aussi désir d’avancer, de battre un ennemi invisible….

C’est faute d’avoir prêté assez peu d’attention aux témoignages des combattants de base et s’être focalisé sur les productions des intellectuels à l’arrière que certains chercheurs en sont arrivés à prendre les réflexions de ces derniers  pour celles des combattants. Il y a naturellement porosité entre ces sous parties de l’inventaire  et les opposer les unes aux autres n’a pas de sens  S’intéresser aux unes en négligeant les autres ne peut conduire  de même qu’à de fausses synthèses et à des conclusions, sinon totalement erronées, du moins à  valeur explicative insuffisante.

La constitution du sous-ensemble «  Zones occupées «  a elle aussi son importance. Si ce regroupement existe, c’est que les sources en rapport avec ce thème  sont fournies. En temps normal, noyées au milieu des archives institutionnelles, elles n’attirent pas de prime abord l’attention.
Pourtant la France est un des rares pays avec la Belgique et aussi la Serbie à avoir une la totalité ou une partie notable de son territoire occupé  et exploité par son adversaire.

Les populations qui l’ont subie ont mené durant quatre ans une vie misérable qui n’a pas été pour rien dans l’exode massif qui s’est produit en 1940. L’occupation a été très rigoureuse avec la volonté  de l’occupant de tirer du sol occupé tout ce qui pourrait servir l’effort de guerre germanique, le manque de docilité entraînant immédiatement des conséquences graves quant au déroulement des activités quotidiennes. Des travaux existent sur cette question mais l’abondance des sources doit inciter à approfondir la connaissance historique de la vie des populations sous la férule allemande. A un moindre degré l’amélioration de la connaissance de la vie des populations dans ce qui fut la zone de stationnement de l’armée britannique pourra se faire grâce à ces archives.

On peut admettre que ce dernier sous-ensemble constitue un regroupement un peu à part mais tout jeune chercheur qui débute  ses investigations sur la Grande Guerre doit naviguer  obligatoirement  au moins entre les trois sous-ensembles qui concernent respectivement l’activité étatique, l’activité de la strate intellectuelle et celle des combattants du front et s’obliger à des allers et retours entre ces trois gisements de sources regroupées par un effort intelligent d’analyse. C’est en croisant en permanence ce type de sources désormais regroupées en trois domaines incontournables qu’un garde-fou s’installera progressivement pour empêcher la surestimation ou la surexploitation d’archives ne relevant que de deux ou d’un seul domaine.

Ces conseils donnés, il ne reste qu’à souhaiter les recherches les plus fructueuses aux jeunes historiens attirés par l’approfondissement des connaissances sur le premier conflit mondial, recherches qui seront accélérées et facilitées par la décision de la BDIC de leur fournir des inventaires mûrement pensés et soigneusement élaborés.
Bonnes découvertes à tous

André Bach

Ancien chef du Service Historique de l’Armée de Terre


[1] Alan Kramer, Dynamic of Destruction, Culture and Mass Killing in the First World War, Oxford University Press, 2007, 414 pages. Voir en particulier le  chapitre 5 : «  Culture and War »

Parution: intégrale des articles de Jaurès dans La Dépêche

Les éditions Privat viennent de publier (septembre 2009) la totalité des 1312 articles écrits par Jean Jaurès dans le journal toulousain d’importance nationale La Dépêche, entre le 21 janvier 1887 et le 30 juillet 1914, la veille de l’assassinat du député de Carmaux au café du Croissant à Paris. C’est un livre de près de mille pages, avec textes de présentation des diverses périodes par Jean Faury, Alain Boscus, Georges Mailhos, Jean Sagnes, Rémy Pech et Rémy Cazals, avec index des thèmes, des noms de personnes et des noms de lieux. On peut trouver le livre dans toutes les bonnes librairies ou le commander aux éditions Privat (05 61 33 77 04).

Parution : Carnets de guerre d’un hussard de la République (Marc Delfaud)

Septembre 1914. « À celui qui trouvera le présent carnet, prière de le faire parvenir à Mme Delfaud, institutrice à La Barde par Saint-Aigulin, Charente-Inférieure. » Cette sobre phrase inscrite en tête du premier des 18 carnets de guerre de Marc Delfaud nous avertit : ce jeune marié, instituteur dans le civil, parti à la guerre sans même avoir pu embrasser sa femme, tient à lui laisser une trace de son passage dans cette machine à broyer les hommes. C’est pour elle, avant tout, qu’il tient son journal. Tel le miroir que Stendhal promenait au bord du chemin, son témoignage est toujours minutieux, spontané mais documenté. Et Marc Delfaud est un observateur digne de confiance : pacifiste, il est aussi un
patriote que l’on ne peut soupçonner d’aucun secret défaitisme. S’il a tenu à partager les misères de la piétaille des tranchées alors que son niveau d’études lui aurait permis de prendre du galon, ses opinions progressistes ne l’aveuglent en rien. Il n’y a nul sectarisme chez cet observateur lucide, qui sait que le peuple n’est pas exempt de tares et de vices, au front comme ailleurs. Delfaud, affecté au peloton des téléphonistes, est en permanence au contact du commandement, dont il observe la conduite sans complaisance. Il rend hommage à la valeur et l’humanité de nombreux officiers, mais il est révolté par l’arrogance de certains gradés et les brimades stupides infligées à des hommes qui ont les plus grandes chances de finir déchiquetés par les obus. On n’oubliera pas de sitôt ces portraits au vitriol : le colonel qui force les hommes à passer dans les mares de boue sous prétexte qu’ils sont déjà sales, cet autre qui lève sa cravache sur le soldat qui ne se dérange pas assez vite. Cet autre encore qui expédie chez lui, par malles entières, le butin pillé dans les villages évacués…
Marc Delfaud vérifie ses informations et les recoupe. Et quand elles ne sont pas de première main, il cite ses sources. Témoin intelligent, il sait lire entre les lignes les ordres et les bulletins, et en tire souvent des conclusions exactes. Le front, il le montre bien, est aussi le reflet d’un monde en pleine évolution. Face aux sous-officiers et officiers de carrière, encore empreints de routine bureaucratique et de préjugés de classe, les mobilisés sont désormais des citoyens, formés par l’école publique de la IIIe République ; ils veulent bien accepter de sacrifier leurs vies, mais non d’être insultés, combattre, mais non crever comme des cloportes dans des trous fangeux et puants.
Il ne faudrait cependant pas croire que Marc Delfaud n’est qu’un observateur froid à force d’être lucide. S’il absorbe toutes les informations, son œil demeure sensible à ce qui reste de beauté dans cet univers de feu et de folie : le ciel et ses nouveaux oiseaux de métal, dont on peut oublier, quand on les voit de loin, qu’ils sont aussi des moyens de destruction ; les bribes de paysage, les objets miraculés, l’indestructible aptitude de l’homme à créer la beauté jusqu’en
enfer. En témoigne sa rencontre avec ce curieux musicien, en mars 1915, qui « sort de son sac un archet fait avec un morceau de bois et des crins de cheval, et un violon dont une boîte à cigares et un manche à balai ont fait tous les frais », et qui en tire des sonorités insoupçonnées qui font oublier aux Poilus, l’espace d’un instant, la guerre et la mort qui rôde.
Frappé par la finesse et la qualité littéraire du récit de Marc Delfaud, le général André Bach, ancien chef du Service historique de l’Armée de terre qui, depuis plus de dix ans, réfléchit sur le premier conflit mondial à partir des archives militaires et de son expérience d’officier, voit en ce livre l’un des très rares documents mis au jour récemment qui soit capable de changer notre vision de
la Grande Guerre, Les notes et l’apparat critique très complets qu’il a rédigés pour cette première édition en font bien davantage qu’un témoignage : une source historique à part entière.

(Présentation de l’éditeur)

Marc Delfaud, Carnets de guerre d’un hussard noir de la République, éditions italiques, 2009. Ouvrage édité par André Bach et préfacé par Antoine Prost.

Parution: Actes du Colloque d’Agen/Nérac – 14, 15 novembre 2008 La Grande Guerre aujourd’hui : Histoire(s), Mémoire(s).

En quelques décennies, grâce à l’apport de recherches nouvelles et à l’étude de témoignages de combattants, le regard porté sur la Grande Guerre a considérablement changé : un temps présentés comme « les résidus d’un monde qui avait failli » (Maurice Genevoix), les poilus jouissent aujourd’hui d’une image positive. Le conflit de 1914-1918 est massivement commémoré et devenu un objet historique fascinant. La vigueur des débats actuels entre historiens nous montre d’ailleurs qu’il n’a pas encore fini de nous interpeller.

Quels enjeux se cachent derrière cette évolution ? Quelles questions posent l’écriture et la transmission de l’histoire de la Première Guerre mondiale ? À partir de quelle(s) mémoire(s) ? Et pourquoi, quatre-vingt-dix ans après les faits, ce conflit suscite-t-il un tel engouement ?

C’est à toutes ces questions que le colloque « La Grande Guerre aujourd’hui : Mémoire(s), Histoire(s) », organisé à Agen et à Nérac en novembre 2008 par l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Agen et la société historique des Amis du Vieux Nérac, a tenté de répondre en mettant au cœur de la thématique les diverses représentations de 1914-1918 : mémoires dominantes ou oubliées, individuelles ou familiales ; mémoires artistiques investies par le cinéma, la gravure, la littérature jeunesse ; perception du conflit par les historiens, les programmes et les manuels scolaires… Et comme l’histoire et la mémoire ne peuvent plus être cantonnées dans une seule réflexion franco-française, certaines contributions donnent au colloque un caractère ouvert et international.

Les auteurs proposent par conséquent des sujets originaux présentant « les destins des combattants », « les mémoires oubliées et/ou conflictuelles », « la Grande Guerre dans les productions artistiques » et « la Grande Guerre comme enjeu pédagogique ».

Plusieurs membres du Crid 14-18 ont contribué à l’organisation et aux riches interventions publiées ici, mettant l’accent sur une approche sociale et « pédagogique » de l’histoire de l’événement Grande Guerre et des mémoires qui lui sont liées.

– Autour de la publication :

Présentation officielle des actes au Conseil général de Lot-et-Garonne le mercredi 21 octobre 2009 à 18h à l’hôtel du département, en présence de plusieurs intervenants du colloque.

– Questions et discussions autour des actes lors des 2e Journées du livre d’histoire de Nérac, samedi 24 octobre 2009, Nérac, Caves du Château, 17h, entrée libre.

Prix : 18 euros (chèque à l’ordre des « Amis du Vieux Nérac ») sans frais d’envoi.

Contact : Céline PIOT, Chemin des Aiguillons 47230 Lavardac,  celine.piot@netcourrier.com

Parution : Archives inédites des communes de l’Aisne

Qu’elles aient été situées dans la zone occupée par les Allemands, dans la zone de front ou dans la zone restée libre, les communes de l’Aisne ont été très durement touchées par la Grande Guerre.

C’est à travers des documents d’archives issus des fonds communaux qu’est présentée la vie quotidienne dans l’Aisne pendant la guerre et l’immédiat après-guerre. On y découvre les soldats à l’heure des exercices de cantonnement, prisonniers, blessés mais aussi publiquement honorés par la Patrie pour leur sacrifice. On y voit les civils en butte aux difficultés de ravitaillement ou de circulation, à la merci de l’occupant puis tentant, après guerre, de relever les ruines pour reprendre une vie normale.

Destiné à faire connaître la richesse des archives communales, cet ouvrage richement illustré met en valeur des documents issus des fonds communaux des Archives départementales de l’Aisne ou encore conservées dans les communes.

Collectif (S. Rembert, A. Roelly dir.), 90 ans après. Archives inédites des communes de l’Aisne dans la Grande Guerre

Postface d’Antoine Prost.

Archives départementales de l’Aisne, 2008, 248 p.

Mallette virtuelle – « 1914-1918 : Une Grande Guerre »

Mallette virtuelle – « 1914-1918 : Une Grande Guerre »

Le service éducatif des Archives départementales de Lot-et-Garonne propose aux enseignants plusieurs parcours pédagogiques (séquences en classe, évaluations) autour d’une grande variété de documents issus de ses fonds:

http://www.cg47.fr/archives/service-educatif/Mallette-virtuelle/Grande-Guerre-14-18/accueil.htm

Mis en contexte, ceux-ci peuvent être étudiés pour eux-mêmes ou, associés à d’autres, faire l’objet d’une mise en perspective thématique. L’essentiel étant d’approfondir les approches « classiques » de la guerre, notamment en travaillant autour de la « représentation de l’autre ».

Signalons que des réflexions sur la masse des sources disponibles et la ou les « mémoires » de la Grande Guerre peuvent être également envisagées.

Alexandre Lafon

Parution: guide des sources 14-18 du Service Historique de la Défense

Texte de présentation communiqué par le SHD :

A l’occasion du 90e anniversaire de l’Armistice de 1918, le SHD met en ligne un guide des sources destiné à répertorier l’ensemble des archives conservées par le SHD sur la Grande Guerre.

La Première Guerre mondiale est sans doute le conflit de l’histoire de France qui a laissé le plus d’archives. Conscientes dès l’enlisement des opérations à la fin de 1914 de vivre un événement majeur de l’histoire du monde, les autorités civiles et militaires attachèrent un soin particulier à la collecte et la conservation des documents produits pendant la guerre. Le Service historique de la Défense est aujourd’hui le dépositaire de l’énorme production administrative des institutions militaires d’un pays engagé dans une guerre d’une ampleur et d’une intensité sans précédent.

Confronté à la masse de ces archives, le chercheur dispose pour s’y diriger d’instruments de recherche publiés, au premier rang desquels l’inventaire des archives de la Guerre, le guide des archives et des bibliothèques de l’armée de terre ou les états des fonds privés de l’armée de Terre et de la Marine. Ceux-ci sont toutefois loin d’épuiser la richesse des sources sur la Première Guerre mondiale conservées au SHD. De nombreux fonds, peu connus du public, ne sont pourvus que d’inventaires provisoires ou disponibles seulement en salle de lecture. Le besoin se faisait donc sentir d’un instrument de recherche recensant de manière synthétique l’ensemble des archives conservées par le SHD, tant dans ses centres de Vincennes et de Châtellerault que dans ses antennes portuaires (Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon) et de Caen.

Organisé selon une logique institutionnelle, ce guide présente, après les fonds émanant des organismes interalliés, ceux des organismes ministériels (Guerre, Marine et Armement) et des états-majors de l’Armée et de la Marine. A ces archives administratives répondent les archives opérationnelles issues du Grand Quartier général et des unités dont ils dirigent les opérations, qu’elles soient terrestres, aéronautiques ou navales. Place est également faite aux archives techniques, qu’elles traitent des infrastructures militaires, du matériel ou de l’armement, de sa conception à sa production et à sa mise en œuvre. La gestion, administrative et comptable, mais aussi sanitaire ou judiciaire, des millions de combattants enrôlés dans l’armée française ou des civils employés par l’industrie d’armement a par ailleurs généré des collections de fichiers, de dossiers individuels et de registres collectifs : leur présentation s’élargit aux sources complémentaires conservées par les autres services d’archives du ministère de la Défense ou les services d’archives départementales.

Etroitement liées aux fonds publics, des archives privées ont été remises au Service historique par des acteurs du conflit, du généralissime au simple combattant. Présentant les principaux fonds, le guide propose une sélection d’exemples parmi de nombreux dons aux contenus analogues. Une place à part est réservée aux mémoires et témoignages que le SHD a reçus en très grand nombre, sous des formes variées : témoignages oraux, mémoires imprimées ayant connu une diffusion plus ou moins large, témoignages manuscrits sur un épisode particulier, journaux de guerre ou encore correspondance. Une même variété caractérise les documents iconographiques, car à côté des photographies conservées par milliers, affiches ou gravures, dessins ou peintures mettent également en image le conflit. Enfin, ce guide ne serait pas complet s’il n’évoquait les sources imprimées conservées par les bibliothèques du SHD : journaux de tranchées, périodiques contemporains du conflit ou historiques d’unités.

A tous les niveaux, l’accent est mis sur la complémentarité de ces fonds, quels que soient le lieu de leur conservation, leur support ou leur origine, publique ou privée.

Voir ou télécharger le guide (format pdf)

Parution: « Aimer et travailler ». Léonie Bonnet, une infirmière militaire dans la Grande Guerre

Publication :

Alexandre Lafon, membre du CRID 14-18

Céline Piot, doctorante à l’Université de Bordeaux III – Michel de Montaigne

« Aimer et travailler ». Léonie Bonnet, une infirmière militaire

dans la Grande Guerre

Les infirmières, ou les « anges blancs » comme elles furent rapidement surnommées, au nombre de 200 000, jouèrent un rôle très important pendant le conflit de 14-18. Et si aujourd’hui, les témoignages des acteurs majeurs du conflit que furent les combattants retrouvent une place prépondérante, participant ainsi à la construction d’histoire de la Grande Guerre, ès peu de témoignages émanent d’infirmières ou de médecins au front ont été jusqu’à présent publiés.

C’est le parcours de la Néracaise Léonie Bonnet – née Bellot – (1892-1972), infirmière à l’arrière et dans la zone des armées, que nous vous proposons de suivre à travers son journal, sa correspondance et de nombreuses photographies inédites.

Incroyable trajet qui l’amena de Nérac à Montbéliard et à Belfort, en passant par l’hôpital Grand Lebrun à Bordeaux, et qui lui permit de travailler avec plusieurs célébrités : Marie Curie, le professeur Bergonié, le professeur Monod… Incroyable détermination aussi à vivre sa vie pleinement, même dans la guerre. Après la fin du conflit, Léonie revint à Nérac  et comme assistante sociale dévouée, elle consacra sa vie au service des autres et créa un dispensaire antituberculeux.

A travers la publication de ce témoignage multiforme de Léonie Bonnet, nous pouvons approcher de plus près une expérience de guerre, et par ricochet, comprendre mieux ce qu’elle a pu entraîner comme bouleversement dans les existences qui y furent confrontées. Tout en rendant hommage à ces anonymes « semeuses de courage ».

Date de sortie : 10 novembre 2008.

Prix : 15 euros (chèque à l’ordre des « Amis du Vieux Nérac ») sans frais d’envoi.

Contact : Céline PIOT, chemin des Aiguillons 47230 Lavardac, celine.piot@netcourrier.com

Parution : Images de l’arrière-front, Raoul Berthelé

Présentation de l’éditeur
Un corpus photographique, accompagné des éléments possibles de compréhension des clichés, peut s’avérer comme un véritable témoignage, aussi complet qu’un récit. C’est le cas des photographies réalisées par le lieutenant Raoul Berthelé pendant la Première Guerre mondiale, prises dans cette zone, située à quelques kilomètres des lignes de feu, que l’on peut dénommer  » l’arrière-front « , une zone où sont localisées l’intendance et les ambulances. La situation particulière dans cet entre-deux, qui fait partie de la zone des armées sans être constamment exposé, permet assurément à un officier, amateur de photographies dès avant la guerre, de livrer un témoignage visuel abondant et précieux. Ce remarquable ensemble de photographies, réalisées par un homme curieux de ses semblables et des événements qu’il côtoyait et vivait, se regarde avec un intérêt renouvelé à chaque vision. II permet de mieux saisir la Première Guerre mondiale dans ses diverses dimensions et sa complexité.

Voir la notice de Raoul Berthélé sur le dictionnaire des témoignages.

Voir l’exposition et le fonds Berthelé aux archives de Toulouse.

Matériaux pour l’Histoire de notre temps

La revue de la BDIC, Matériaux pour l’histoire de notre temps publie un numéro coordonné par André Bach et préparé par le Crid 14-18.

La table des matières ci-dessous montre la variété des approches mises en œuvre: réflexion théorique et critique, histoire sociale des combattants et de l’arrière, histoire des représentations, prise en compte de l’archéologie et de la photographie, histoire économique, regards sur les troupes coloniales..

Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 91, juillet-septembre 2008