Un clip en hommage aux tirailleurs sénégalais et béninois

par le slameur béninois Djamile Mama Gao

Dans un carton du fonds du Ministère des Colonies, déposé aux Archives Nationales d’Outre-Mer, un dossier contient 122 lettres et cartes postales de tirailleurs originaires du Dahomey, « engagés volontaires », rédigées entre 1915 et 1917, et toutes adressées à Charles Noufflard, alors Lieutenant-Gouverneur du Dahomey.

Ces correspondances ont été le point de départ d’une performance documentaire menée par Cécile Van Den Avenne (directrice d’études à l’école des hautes études en sciences sociales de Marseille) avec le slameur béninois Djamile Mama Gao. Cet artiste, en résidence à Paris fin 2022, est venu se produire devant des collégiens de Noyon (Oise) dans le cadre de la première édition du festival Histoire et Mémoire au cinéma Le Paradisio.

L’idée de réaliser un clip ayant pour thème l’évocation de la mémoire de ces combattants venus d’Afrique s’est alors imposée. Le clip, co-réalisé par Djamile Mama Gao et quatre élèves de troisième du collège Paul Eluard de Noyon, a été tourné aux carrières de Montigny, à Machemont (Oise), qui servirent de cantonnement aux troupes françaises pendant la Grande Guerre.

Thierry Hardier, janvier 2023

Autour de la tombe du Soldat inconnu français : un débat engagé

Autour de la tombe du Soldat inconnu français : un débat engagé

Jean-François Jagielski

Nous allons, ce 11 novembre, commémorer le centenaire de l’arrivée du Soldat inconnu à Paris. Il fut amené jusqu’au 28 janvier 1921, date de son inhumation définitive, dans une partie haute de l’Arc de Triomphe de l’Etoile pour y être honoré, bien qu’initialement ce n’est pas ce lieu mais le Panthéon qui avait été pressenti par les autorités de la République française. Ce qui aurait pu être un moment d’apaisement et de pur recueillement, lié au deuil de la nation française, ne le fut pas. Des divergences de points de vue entre une partie de l’extrême-droite (soutenue par certaines associations d’anciens combattants) et le gouvernement Leygues sur le choix du lieu d’inhumation furent à l’origine de nombreux débats polémiques dans la presse, à la Chambre et au Sénat, qui firent durablement de ce tombeau un point de cristallisation des querelles idéologiques franco-françaises. Les Anglais, assurément plus consensuels, firent de même, à la même date, inhumant leur Tommy anonyme à l’abbaye de Westminster. En cela, ils précédèrent les Français puisque l’inhumation définitive du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe n’eut lieu au final que le 28 janvier 1921. Les deux pays précurseurs furent suivis par de nombreux autres États qui leur emboitèrent le pas1, parfois tardivement puisque l’idée d’inhumer un soldat anonyme prévalut jusque dans les années 2000 au Canada.

Le présent article s’appuie sur une étude du cas français que nous avions publiée en 20052. Il vise à montrer les différentes et laborieuses étapes de construction d’un concept né en 1916 et qui ne s’acheva, côté français, que cinq ans après son initiation.

1François Cochet, Jean-Noël Grandhomme (dir.), Les soldats inconnus de la Grande Guerre. La mort, le deuil, la mémoire, SOTECA, 2012.

2Jean-François Jagielski, Le Soldat inconnu. Invention et postérité d’un symbole, Imago, 2005.

1 François Cochet, Jean-Noël Grandhomme (dir.), Les soldats inconnus de la Grande Guerre. La mort, le deuil, la mémoire, SOTECA, 2012.

2 Jean-François Jagielski, Le Soldat inconnu. Invention et postérité d’un symbole, Imago, 2005.

Pour lire la suite et l’intégralité de l’article de Jean-François JagielskiSi débat engagé JFJ

Le Crid 14-18 présente ses travaux

Samedi 3 novembre, les chercheurs du CRID 14-18 proposent un moment de rencontres et d’échanges, ouvert à tou.te.s à Craonne. Ces conférences sont courtes, gratuites, libres d’accès et suivies d’un temps de questions. Bref, ce qui va être présenté, c’est de la recherche menée par un collectif et ouverte  au débat : l’identité même du CRID. Continue reading « Le Crid 14-18 présente ses travaux »

Appel à souscription : Craonne, 100 ans de batailles inachevées (1914-2018)

L’actualité éditoriale du CRID 14-18 est riche en cette rentrée : parallèlement à la publication des Mises en guerre de l’État, le collectif publie un ouvrage collectif sur le village de Craonne, célèbre pour sa bataille en 1917, mais encore plus pour sa chanson, associée aux mutineries de mai-juin 1917.

Vous trouverez ici le bon de souscription à télécharger. Continue reading « Appel à souscription : Craonne, 100 ans de batailles inachevées (1914-2018) »

Journée d’étude : Les troupes « étrangères » dans les conflits en Europe au XXème siècle

Troupes « étrangères » dans les conflits en Europe : mémoires, histoire et fiction au XXème siècle

Journée d’étude organisée par le laboratoire ERIAC à l’Université de Rouen, le jeudi 16 novembre 2017 en salle des associations (MDU). Continue reading « Journée d’étude : Les troupes « étrangères » dans les conflits en Europe au XXème siècle »

Retour du corps de Kalépo Wabète en Nouvelle-Calédonie

Le 11 novembre 2017, les restes mortuaires du tirailleur Kalépo Wabète vont rentrer en Nouvelle-Calédonie et seront inhumés dans son île natale de Tiga (Loyauté) entouré des autorités civiles, religieuses et militaires.

Kalépo était parti en France en juin 1916 comme tirailleur 2e classe et il a été tué à Vesles et Caumont ‘Aisne) le 25 octobre 1918.

Ce tirailleur a suivi le parcours du bataillon des tirailleurs des îles du Pacifique de sa formation à Nouméa jusqu’à sa transformation de bataillon d’étapes en bataillon de marche sous le nom de bataillon mixte du Pacifique comprenant des créoles calédoniens et tahitiens, des Canaques (Kanak) et des Tahitiens.

D’abord ouvrier sur le port de Marseille, Kalépo a ensuite participé à des travaux d’entretien à l’arrière du Chemin des Dames (1917) puis aux combats de la bataille du Matz (ou bataille de Champagne) de juillet à octobre 1918.

Le corps de Kalépo sera le second à retrouver sa terre natale, le premier étant Saïené de Lifou en 2006. Dans les années 1920, 22 Calédoniens avaient pu être inhumés en Nouvelle-Calédonie et un en 2004.

Parution : dernière livraison de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps. n° 121-122

La commémoration en pratique : usages et appropriations du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Matériaux, pour l’histoire de notre temps, BDIC, n°121-122, 2e semestre 2016.

Couverture et sommaire de la revue ci-joint.

Vous trouverez l’intégralité de l’actualité des publications de la BDIC sur son site.

Couverture du n° 121-122 de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps

Sommaire du n°121-121 de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps

Parution: N. Offenstadt, La Grande Guerre aujourd’hui

14-18, un sujet de savant ? Bien au contraire !Depuis une dizaine d’années, nombre de romans ont été publiés avec pour toile de fond la Grande Guerre, Un long dimanche de fiançailles a attiré plus de quatre millions de spectateurs, et même la chanson et la musique s’y mettent. D’innombrables associations animent aussi la zone de l’ancien front. Bref, 14-18 donne lieu à des pratiques sociales et culturelles d’envergure. Quant aux hommes politiques, ils ne sont pas en reste et s’emparent des hauts lieux de la guerre pour parler du présent.

D’où vient cet intérêt ? Que nous révèle-t-il quant à la mémoire de cette guerre, à notre rapport au passé et au rôle que joue l’histoire dans notre société ?

Auteur notamment des Fusillés de la Grande Guerre et du Chemin des Dames, Nicolas Offenstadt est maître de conférences à l’université Paris-I.

Nicolas Offenstadt, 14-18 aujourd’hui. La Grande Guerre dans la France contemporaine, Paris, Odile Jacob
ISBN 978-2-7381-2534-7, octobre 2010, 145 x 220, 208 pages. (21.90  €)

Journée colloque « Quel avenir pour le patrimoine 14-18 ? » à Vic-sur-Aisne

Le 6 novembre prochain, au Château de Vic-sur-Aisne

9h30 – Ouverture du colloque.

10h00 – Début de la matinée sous la Présidence de Noël Genteur, maire de Craonne.

– Soissonnais 14-18 : Introduction par l’association: 25 ans au service du patrimoine 14-18.

– Jagielski Jean-François, Professeur des écoles : Monuments commémoratifs de la Grande Guerre érigés après 1918 dans le Soissonnais et le Noyonnais.

– Chanoir Yohann, université de Reims : Champagne Ardennes : maintenir la mémoire du patrimoine en milieu scolaire.

– Prouillet Yann, Directeur d’édition : Les projets mémoriels dans le Massif des Vosges.

– Flucher Guy, INRAP : Les sépultures des combattants, bilan des recherches archéologiques et perspectives.

12h30 – Fin de la matinée.

14h00 – Reprise des débats sous la Présidence de Jeffrey Aarnio, surintendant de la commission des monuments militaires américains (Seringes et Nesles).

– Bellouin Anne, responsable du musée de la Caverne du Dragon : Du site historique de la Caverne du Dragon au musée du Chemin des Dames.

– Harlaut Yann, Université de Reims : Champagne Ardennes : le devenir des stigmates de la guerre 14-18 sur les monuments historiques.

– Bonnard Jean-Yves, Directeur du CDDP de l’Oise : Mémoire et conscience patrimoniale de la Grande Guerre dans le département de l’Oise.

– Rolland Denis, Président Société historique de Soissons : Un patrimoine condamné ? classement, financement et problèmes juridiques.

– Offenstadt Nicolas, Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne : Les enjeux du patrimoine de la Grande Guerre aujourd’hui. Points de vue d’un historien.

– Hertzog Anne, Université de Cergy Pontoise : Les enjeux du patrimoine de la Grande Guerre aujourd’hui. Points de vue d’une géographe.

17h00 – Conclusion et synthèse de la journée par le Colonel Henri Ortholan, ancien conservateur du musée des Armées.

17h30 – Fin

Dimanche 7 novembre : visites sur le terrain : nécropoles militaires, carrières , souterrains.