Un clip en hommage aux tirailleurs sénégalais et béninois

par le slameur béninois Djamile Mama Gao

Dans un carton du fonds du Ministère des Colonies, déposé aux Archives Nationales d’Outre-Mer, un dossier contient 122 lettres et cartes postales de tirailleurs originaires du Dahomey, « engagés volontaires », rédigées entre 1915 et 1917, et toutes adressées à Charles Noufflard, alors Lieutenant-Gouverneur du Dahomey.

Ces correspondances ont été le point de départ d’une performance documentaire menée par Cécile Van Den Avenne (directrice d’études à l’école des hautes études en sciences sociales de Marseille) avec le slameur béninois Djamile Mama Gao. Cet artiste, en résidence à Paris fin 2022, est venu se produire devant des collégiens de Noyon (Oise) dans le cadre de la première édition du festival Histoire et Mémoire au cinéma Le Paradisio.

L’idée de réaliser un clip ayant pour thème l’évocation de la mémoire de ces combattants venus d’Afrique s’est alors imposée. Le clip, co-réalisé par Djamile Mama Gao et quatre élèves de troisième du collège Paul Eluard de Noyon, a été tourné aux carrières de Montigny, à Machemont (Oise), qui servirent de cantonnement aux troupes françaises pendant la Grande Guerre.

Thierry Hardier, janvier 2023

Parution : Louis Chevrier de Corcelles un témoin et un intellectuel dans la Grande Guerre dans les Vosges

La maison d’édition Edhisto continue son travail de publication de témoignage sur la guerre dans les Vosges. Issu d’une famille de notables, il est incorporé au 133e régiment d’infanterie qui participe aux combats dans le secteur de La Fontenelle. Continue reading « Parution : Louis Chevrier de Corcelles un témoin et un intellectuel dans la Grande Guerre dans les Vosges »

Histoire d’un sacrifice : Robert, Alice et la guerre

Nicolas Mariot vient de publier la correspondance qu’a entretenue Robert Hertz avec sa femme Alice au cours de la guerre.

Mobilisé en août 1914, Robert Hertz a entretenu avec sa femme Alice une correspondance quotidienne où se lit la flamme d’un engagement sans limite. Pour se hisser à la hauteur de son idéal patriotique, Robert se porte volontaire afin de quitter sa première affectation, éloignée des combats, et rejoindre le front où il trouvera la mort quelques semaines plus tard. La guerre de ce jeune sociologue – l’élève préféré de Durkheim – n’aura duré que huit mois.

Les pages de ce livre constituent une longue promenade à travers la forêt de mots fébrilement jetés sur le papier par Robert et Alice Hertz. Elles donnent à lire le pas de deux d’un sacrifice, la fabrique épistolaire d’un martyre. « Aimée, ne crois pas que je gémis et que je doute. J’irai jusqu’au bout, si long que soit le chemin », écrit Robert à sa femme fin octobre 1914. Un mois avant d’être tué encore, le serment est répété : « Nous avons fait vœu d’aller jusqu’au bout. Ce sera encore très long, très dur. » La correspondance creuse un tourbillon de « si je ne reviens pas… »

Il s’agit de faire de cette radicalisation intime le cœur même du livre, de tenter de comprendre pourquoi, à chaque fois qu’il reçoit une mise en garde, Robert passe outre et choisit de franchir un pas supplémentaire dans l’engagement sans retour. Il s’agit de prendre à bras-le-corps ce que veut dire : mourir pour des idées.

Ce livre n’est pas seulement l’histoire d’un couple dans la Grande Guerre. Il est l’histoire d’une radicalisation intime, le pas de deux d’un sacrifice, la fabrique épistolaire d’un martyre. Pourquoi un sous-officier qui avait toutes les ressources pour échapper à l’hécatombe choisit-il la fuite en avant vers la mort ? Comment devient-on un fou de guerre ? La correspondance du sergent Hertz, dans sa singularité même, apporte des réponses à ces questions.

Les références du livre :

Nicolas Mariot, Histoire d’un sacrifice. Robert, Alice et la guerre (1914-1917), Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique », 2017, 434 p., ISBN : 978-2-02-134370-0.

Colloque international : En guerre avec les mots

L’Université de Gênes organise, avec la participation du CRID 14-18 et de plusieurs de ses membres, les 25-28 novembre 2015 un colloque portant sur les lettres, journaux et mémoires de soldats, de femmes et d’enfants durant le premier conflit mondial.

Il se tiendra au Palazzo Ducale, Salone del Minor Consiglio, Piazza Giacomo Matteotti, 9, 16123 Gênes.

En voici une présentation :

Quels sont les sentiments, les perceptions et les attitudes mentales des soldats, mais aussi des civils, des femmes, des enfants, durant la guerre ? Quelles sont leurs stratégies de résistance psychologique à cette déstabilisante expérience ? On peut tenter de répondre à ces questions en se tournant vers l’ample typologie de textes produits par les combattants et la population civile “mobilisée” : lettres, journaux et mémoires qui – encore en partie enfouis dans des tiroirs de famille ou conservés dans des archives d’écriture populaire – expriment des potentialités narratives considérables, mais revêtent aussi d’une part, un fort intérêt historiographique et linguistique. D’un côté, en effet, ils agissent efficacement comme sonde de profondeur et conduisent directement à l’intérieur de l’événement que constitue la guerre, de l’autre, ces textes dressent un instantané de l’état de la langue au début du XXe siècle en Europe. Ce colloque a pour but de se confronter aux questions méthodologiques encore ouvertes, présentant des textes particulièrement significatifs et des résultats de recherche dans ce domaine en croisant les approches scientifiques sur les écrits des soldats des divers fronts en Europe durant le conflit.

Le programme : 25 novembre

Cliquer sur l’image pour télécharger le programme

8.30  Ouverture officielle

  • Luca Borzani, Président de Genova Palazzo Ducale Fondation pour la culture
  • Olivier Brochet, Consul général de France à Milan
  • Francesca Imperiale, Surintendant des archives pour la Ligurie/ Archives d’État de Gênes

9.00-9.30 Conférence inaugurale de Antonio Gibelli (Archivio Ligure della Scrittura Popolare de Genova)

Il diario di guerra dei semicolti: un fiume carsico tornato alla luce

LE LABORATOIRE DE L’ÉCRITURE

Ière session

9.30 : Introduction, Quinto Antonelli (Fondazione Museo Storico del Trentino-Archivio della Scrittura Popolare de Trento)

Le scritture popolari italiane della guerra: il fenomeno, gli archivi, le ricerche

10.00 : Sybille Grosse, Lena Sowada, Université de Heidelberg

Les ego-documents de la Grande Guerre et l’analyse du discours historique : des questions méthodologiques

10.20 : Corinne Gomila, Université de Montpellier

Sur les traces de l’autocensure

10.40 : Teresa Bertilotti, Université de Milan-Bicocca

«Gentili incognite, sconosciuto soldato». Scritture dal fronte e sul palcoscenico

11.10 : Sylvie Housiel, Université de Tel-Aviv

Émotions et perceptions à l’épreuve de la censure et de l’autocensure: les poilus de 1915

11.30 : Chantal Wionet, Beatrice Dal Bo, Université d’Avignon

Correspondances intimes de femmes peu-lettrées pendant la Grande Guerre

IIe session

14.00 Introduction, Agnès Steuckardt (Université Paul Valéry – Montpellier 3)

L’avenir, dans les lettres des Poilus ordinaires

14.30 : France Martineau, Université d’Ottawa

Derrière les lignes : correspondances canadiennes de guerre

14.50 : Gérald Sawicki, Université de Lorraine

Ce que révèlent les mots : l’exploitation des lettres et carnets de notes des soldats allemands par les services de renseignement français (1914-1918)

15.10 : Loredana Trovato, Université d’Enna

Des Poilus et des Boches au miroir, ou de la représentation dans les journaux de tranchées

16.10 : Stefano Vicari, Université de Gênes

“Et alors c’est la vision, si vive qu’elle semble réelle, de vous tous dans les lieux que j’aime tant…” ou comment l’écriture permet aux poilus de s’enfuir de la réalité contingente

16.30 : Sonia Branca-Rosoff, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Discours autre et activité métadiscursive dans les lettres des peu-lettrés pendant la guerre de 1914-1918

17.30 Thierry Vissol, économiste et historien

Présentation du volume Toby, dalla pace alla guerra 1913-1918, Donzelli, 2014

Interviendra avec l’auteur Nancy Murzilli (Université de Gênes/Institut français Italia)

26 novembre AU CŒUR DE LA GUERRE

Ière session

9.00 : Introduction, John Horne (Trinity College de Dublin)

Publique ou privée ? La correspondance intime pendant la Grande Guerre

9.30 : Jean-Paul Pellegrinetti, Université de Nice

Patriotisme et insularité au miroir de la correspondance des Corses durant la Grande Guerre

9.50 : Simone Attilio Bellezza, Université de Trente

La scrittura come riflessione identitaria: diari e memoriali dei trentini prigionieri in Russia

10.10 : Jacopo Lorenzini, Université de Sienne

F-11, o della memoria obbligata. Gli ufficiali italiani di ritorno dalla prigionia e le loro testimonianze scritte di fronte alla Commissione Interrogatrice dei Prigionieri Rimpatriati.

10.40 : Arabella Hobbs, Université de Pennsylvanie

Shedding words not blood: Jacques Rivière’s Carnets de Captivité and the politics of heroism

11.00 : Francesco Frizzera, Université de Trente

Diari e memorie dei profughi trentini durante la Grande Guerra. Specchio del travaglio identitario di una popolazione costretta a riconsiderare il proprio paradigma di appartenenza

11.20 : Marie-Chantal Lhote-Birot, Université de Lorraine

Auguste Vonderheyden, l’écriture diaristique

IIe session

14.30 : Introduction: Gustavo Corni (Université de Trente)

Voci dalle terre invase. Friuli e Veneto orientale 1917/1918

15.00 : Graziano Mamone, Université de Gênes

Servizio postale e scrittura. Istituzioni, rappresentazioni, immagini

15.20 : Michel Paoli, Université de Picardie

Italophones de l’armée austro-hongroise sur le front russe: les tribulations d’un soldat entre écriture intime et reconstitution historique

15.40 : Alvio Patierno, Université Suor Orsola Benincasa de Naples

Survivre, entre humorisme et satire, dans le Journal de guerre illustré d’Eugène Birsinger, paysan du Sud-Alsace

16.10 : Antonio Petrossi, Université de Naples

Le forme di propaganda nei giornali per l’infanzia durante la Grande Guerra

17.30 : Antonio Gibelli (Archivio Ligure della Scrittura Popolare de Gênes)

Présentation du volume La guerra grande. Storie di gente comune, Laterza, 2014

Interviendront avec l’auteur : Claudio Bertieri et Luigi Giachino. Projection du film La Guerra e il sogno di Momi réalisé et produit par Segundo de Chomòn en 1917.

27 Novembre

Ière session

9.00 : Introduction Fabio Caffarena (Université de Gênes)

Sopra la guerra: testimonianze di aviatori oltre il mito

9.30 : Pierre Allorant, Université d’Orléans

Pont aérien: la Grande Guerre à tire d’ailes jusqu’à elles

9.50 : Andrea Zaffonato, Université de Padoue-Venise-Vérone

Il volto della Patria nei paesaggi di guerra

10.10 : Anna Grillini, Université de Trente

La guerra mentale. Scritture dal manicomi

10.30 : Giovanni Cavagnini, Scuola Normale Superiore de Pise

Parole di fede: voci di chierici dagli archivi del cardinale Pietro Maffi

11.00 : Chantal Dhennin-Lalart, Université de Lille 3

Au cœur de la Grande Guerre: le journal d’une religieuse destiné à sa supérieure

11.20 : Carlo Stiaccini, Université de Gênes

Parole al cielo. Le scritture di guerra inviate agli uffici notizie delle parrocchie e delle diocesi italiane

11.40 : Paola Valenti, Université de Gênes

«Grida d’allarme di un pittore»: la Grande Guerra nella prosa di Ludwig Meidner

IIe session

14.30 : Introduction, Rémy Cazals, Université de Toulouse

La place des femmes dans 500 Témoins de la Grande Guerre

15.00 : Augusta Molinari, Université de Gênes

La scrittura come pratica di assistenza. Un aspetto della mobilitazione femminile in Italia nella Grande Guerra

15.20 : Patrizia Gabrielli, Université de Sienne

La guerra vicina, la guerra lontana. Memorie di donne.

15.40 : Giuliana Franchini, Université de Gênes

La rappresentazione dei lutti di guerra nel Diario delle volontarie dell’Ufficio Notizie di Milano (1915-1919)

16.10 : Christa Hämmerle, Université de Vienne

However, I want the war to be at an end already.” War criticism and the longing for peace in diaries and letters of Austrian women and young girls (1914-1918)

16.30 : Alessia Vezzoni, Université de Sienne

In nomine Matris. Documento e «compromissorietà» nel carteggio bellico di Carlo Emilio Gadda con la madre (1915-1919)

16.50 : Anastasios Zografos, Université Paul Valéry – Montpellier 3

L’amour «occupe» les tranchées sur le front de l’Orient : la correspondance entre les soldats grecs et les marraines de guerre

18.30 : Castello D’Albertis, Musée des Cultures du monde de la Mairie de Gênes)

Présentation, avec projection d’images, du catalogue La collezione di cartoline della Grande Guerra nel Museo Francesco Baracca di Lugo, de Serena Sandri et Patrizia Tamassia avec la collaboration de Daniele Serafini, BUP, 2015. Intervenants : Daniele Serafini, Irene Guerrini et Marco Pluviano

19.00 : Présentation et projection : La I Guerra Mondiale attraverso le immagini inedite dell’Archivio Fotografico del Cap. E.A. D’Albertis

19.15-19.45 : Visite guidée de la demeure du Capitaine D’Albertis

28 novembre

APRÈS LA GUERRE

09.00 : Introduction, Manon Pignot (Université de Picardie)

La guerre après la guerre : les mémoires juvéniles du conflit

9.30 : Ugo Pavan Dalla Torre, Université de Turin

Rielaborare pubblicamente (e collettivamente) l’esperienza di guerra. L’Associazione Nazionale fra Mutilati ed Invalidi di Guerra e la scrittura della memoria della Grande Guerra (1915-1923)

9.50 : Nicola Maranesi, Archivio Diaristico Nazionale de Pieve Santo Stefano

La Grande Guerra. I diari raccontano. Un progetto editoriale in collaborazione tra Archivio diaristico nazionale di Pieve Santo Stefano e Gruppo l’Espresso

10.10 : Patricia Kottelat, Université de Turin

Les JMO, source méconnue de l’édification mémorielle de la Grande Guerre. Parcours diachronique 1918-2014

10.40 : Matthieu Quignard, CNRS de Lyon

«Ma Guerre 1914-1918», de Charles Bruneau. Les mots d’un linguiste sur le front

11.00 : Anna Tylusińska-Kowalska, Université de Varsovie

Ricordi della Grande Guerra di Michał Lityński, un legionario italofilo

11.20 : Piotr Podemski, Université de Varsovie

Un D’Annunzio italo-americano in guerra: mito bellico e success story nell’autobiografia di Fiorello La Guardia

11.40 : Débat

12.10 : Clôture du colloque

Le colloque a été organisé avec le patronage et le soutien de :

Università di Genova ; Dipartimento di Antichità, Filosofia, Storia (DAFIST) et Dipartimento di Lingue e Culture Moderne (LCM) – Università di Genova ; Institut français Italia (IFI) ; Fondazione Museo Storico del Trentino-Archivio della Scrittura Popolare di Trento ; Genova Palazzo Ducale-Fondazione per la cultura ; Institut Universitaire de France ; Castello D’Albertis. Museo delle Culture del Mondo del Comune di Genova ; École française de Rome ; Corpus 14 (Praxiling – Université Paul-Valéry Montpellier, CNRS) ; Laboratoire Framespa-Université de Toulouse 2; Soprintendenza Archivistica per la Liguria/Archivio di Stato di Genova ; Università di Trento ; Alliance Française de Gênes.

Et avec le patronage de :

Archivio Ligure della Scrittura Popolare (ALSP) – Università di Genova ; Centre de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre ; Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 (CRID 14-18) ; Conservatorio di Musica Niccolò Paganini di Genova ; Dipartimento di Scienze della Formazione (DISFOR) – Università di Genova ; Museo “Francesco Baracca” di Lugo; Università Italo-francese (UIF-UFI); Ufficio Storico Aeronautica Militare.

Les lettres de guerre du sergent Eugène Lasbleis : souscription et conférence animée


Thierry Hardier, du CRID 14-18, a mené avec ses collègues et des élèves du collège Eluard un très beau projet pédagogique dont voici l’aboutissement : la publication des lettres de guerre du sergent Eugène Lasbleis. La conférence aura lieu à Noyon, théâtre du Chevalet, salle de la Réception jeudi 28 mai à 15h15.

Présentation de l’ouvrage :

En avril 1915, à quelques jours de ses 19 ans, Eugène Lasbleis, originaire de Lamballe (Côtes d’Armor), rejoint la garnison du 6ème génie à Angers. Sa période d’instruction  terminée, il part sur le front, fin décembre 1915, d’abord dans le Pas-de-Calais puis dans l’Oise où il séjourne plus d’un an pour installer des réseaux de barbelés, construire des nids de mitrailleuse en béton, dessiner des plans d’ouvrages souterrains, réparer des voies ferrées ou encore empierrer des routes.

En mars 1917, il passe au 8ème génie dans une compagnie de télégraphistes. Il participe aux offensives d’avril-mai sur le Chemin des Dames (« la zone d’extermination », lettre du 23 juin 1917) et ensuite répare des lignes téléphoniques lors de la bataille des Flandres. De nouveau dans l’Aisne, à partir de novembre 1917, il est affecté à un petit  central téléphonique et échappe de peu aux Allemands lors de leur offensive qui débute le 27 mai 1918. A partir de la fin juillet 1918, toujours dans l’Aisne, son unité suit de près la progression des troupes alliées jusqu’à la signature de l’armistice.

Pendant la guerre, ce jeune combattant écrit en moyenne plus d’une lettre tous les deux jours, lettres destinées collectivement à ses parents, ses soeurs et son frère. Dans ses « preuves de vie », il tente de rassurer ses proches, décrit son quotidien, ses occupations, ses distractions et ses camarades. Il évoque sa fierté d’appartenir au génie et exprime  souvent son impatience de voir arriver la « perme ». Dans sa correspondance transparaît aussi le soutien moral que lui apporte sa famille, mais aussi un soutien matériel par  le biais des colis (particulièrement du beurre) ou par les « belles z’images » (des billets) glissés dans les enveloppes.

Ce livre publie dans leur continuité et sans aucune coupure les 526 lettres qui couvrent, en l’élargissant un peu, la période de guerre où l’auteur se trouve effectivement dans une unité combattante. Indépendamment de leurs contenus, ces lettres présentent déjà un double intérêt : assez peu de correspondances de combattants bretons ont été  publiées dans leur intégralité, tout comme celles de combattants servant dans le Génie.

La publication des lettres du sergent Lasbleis est l’aboutissement d’un projet pédagogique mené par des professeurs du collège Eluard de Noyon avec des élèves volontaires.
En avant-propos, André Lasbleis, l’un des fils de l’auteur, dans une notice biographique détaillée, croise le contenu des lettres avec ce que son père lui raconta de la guerre. Des annexes, contenant des données statistiques, mettent également en évidence la richesse de ces lettres.

Caractéristiques du livre : 16 x 23 cm, broché, 386 pages, 42 illustrations, un index des personnes et des lieux cités.