10e journée du livre de Craonne, le 11 novembre 2012

L’Histoire de la Grande Guerre  a rendez-vous à Craonne (Aisne) le dimanche 11 novembre 2012 en Mairie de Craonne

10h    Ouverture de la 10ème JOURNEE DU LIVRE par Noël Genteur,  Maire de Craonne

Matinée : L’actualité du témoignage  …

10h15 : 1914-1918 Le temps de nous aimer, Thierry Secrétan, Editions de la Martinière, 2012.

En septembre 1914 un père (62 ans) et son unique fils (26 ans) s’engagent comme simples soldats pour la durée de la guerre. Ils servent au même canon dans l’Aisne, en Champagne, en Argonne, dans la Somme, en Alsace. Thierry Secrétan, leur petit-fils et arrière petit-fils, a retrouvé intacts dessins, photographies, et correspondances.

11h : Reviens vite : La vie quotidienne d’une famille française pendant la guerre de 14, Marie Favre.

Le dimanche 2 août 1914, le mari, capitaine d’artillerie, est mobilisé. Commence alors avec sa femme une correspondance régulière qui va durer 4 ans et demi. Chronique d’une famille industrielle de l’Est de la France, notamment des Vosges. Marie Favre fait partie des 28 petits-enfants de ce couple.

11h30Écrire sa guerre : Témoignages de soldats canadiens-français, 1914-1919. Michel Litalien, Outremont, Athéna éditions, 2011

Mon journal. France-Belgique, 1915-1916 Francœur Georges-Ulric. Texte inédit, établi et annoté par Michel Litalien, Outremont, Athéna éditions, 2011.
Gestionnaire du réseau des musées des Forces canadiennes à la Direction Histoire et Patrimoine, Michel Litalien fait œuvre utile d’historien  avec ces livres présentant de rares et souvent inédits témoignages de soldats canadiens-français.

12h Un ouvrier-artisan en guerre. Les témoignages de Gaston Mourlot. 1914-1919. Moyenmoutier, Collectif CRID 14-18 Rémi Cazals, Jean-François Jagielski, Alexandre Lafon, Marie Llosa, Philippe Olivera, Yann Prouillet, Editions Edhisto, 2012.

Témoignage original d’un artisan-ouvrier parisien, qui donne à « lire » « sa » guerre à travers différentes productions : carnets, lettres, photographies, dessins et … un herbier.

Après-midi : Coup de projecteur sur un récit …

14h La bataille d’occident, Eric Vuillard, Actes sud Littérature, 2012 .

L’auteur revisite à sa manière historique, politique et polémique le premier conflit mondial: « un livre stimulant et au langage étincelant »  Le Magazine littéraire, juin 2012.

L’actualité du livre d’histoire de 14-18…

14h30 La première guerre d’Hitler, Thomas Weber, Perrin, 2012

Professeur d’histoire contemporaine (Universités d’Aberdeen et d’Harvard), l’historien britannique Thomas Weber bouscule la vulgate selon laquelle le premier conflit mondial serait la matrice de l’idéologie d’Hitler et du nazisme. Il nous invite à une relecture complète de la personnalité du Führer et de son ascension au pouvoir. Un ouvrage très documenté, un appareil scientifique irréprochable. Décapant !

15h30 Nivelle, l’inconnu du Chemin des Dames, Denis Rolland, Imago, 2012.

Présentation – Débat

Denis Rolland s’attache à retracer le parcours et la psychologie du Général Nivelle, considéré comme le responsable du désastre du Chemin des Dames. Spécialiste de la Grande Guerre et historien des mutineries de 1917, il appuie cette investigation sur une documentation militaire désormais pleinement accessible, enrichie par le recours à des archives privées.

16h30  Vivre et mourir dans les tranchées de la Grande Guerre, Rémy Cazals, André Loez, Texto, Editions Tallandier, 2012.

Ce livre s’intéresse aux hommes des tranchées, les fantassins, aux hommes ordinaires. Les valeurs qui apparaissent dans leurs récits sont celles de la vie civile en temps de paix, confrontée aux exigences d’une guerre inhumaine (voir pages suivantes).

17h Le Chemin des Dames (dir.) Nicolas Offenstadt, Editions Perrin, 2012

17 historiens, entre l’archive et le terrain, ont mené une enquête qui est un essai d’histoire totale : tous les aspects de l’expérience combattante sont passés au crible de l’analyse. Avec cette réédition, il s’agit TOUJOURS de lever et d’expliquer l’oubli qui frappa dans le passé un lieu de bataille de la Première Guerre mondiale : le Chemin des Dames (voir pages suivantes).

17h30 /18h Clôture de la  10ème Journée du livre de Craonne

Toute la journée: signatures de livres * sur 14/18 (livres d’Histoire, romans, albums, BD …). Les auteurs des interventions et les membres du Crid 14-18 dédicaceront leurs ouvrages qui seront disponibles à  la vente. Sur place, des libraires avec une large sélection d’ouvrages récents et anciens sur 1914-1918, des éditeurs, des bouquinistes …

Et … Présence de Thierry Bourcy, romancier et scénariste, qui dédicacera sa série policière « Les aventures de Célestin Louise, flic et soldat »

Boissons et petite restauration sur place.               Entrée libre et gratuite.

Parution: Le Chemin des Dames

L’ouvrage de référence sur la bataille du Chemin des Dames (1917) paraît en édition de poche, revue et mise à jour.

Nicolas Offenstadt (dir.), Le Chemin des Dames, Paris, Perrin, « Tempus », 2012, 12€.

« C’est l’enfer[ …]. II faut y être passé pour comprendre » écrit le simple soldat Clerfeuille en évoquant le Chemin des Dames après le début de la fameuse offensive du 16 avril 1917, Le conflit dure depuis plus de deux ans et demi et le plan grandiose du général Nivelle ne vise rien moins qu’à terminer la guerre en perçant le front à cet endroit. Malgré certaines réticences civiles et militaires, qui ne peuvent être rendues publiques, Nivelle est alors porteur des espoirs de toute la nation, à l’avant comme à l’arrière. Près d’un million d’hommes sont rassemblés pour cette immense opération qui se transforme, dès les premières heures, en un épouvantable calvaire pour les soldats, confrontés à des positions allemandes en contre-haut, bien organisées dans un dédale de galeries et de cavernes insuffisamment détruites par l’artillerie : plus de cent mille hommes sont hors de combat en quinze jours… Les assauts dans la boue et la neige, face à des pentes imprenables, transforment l’espoir en boucherie. L’échec de l’offensive ouvre rapidement la voie à de nombreux débats et discussions et rend la mémoire de l’événement particulièrement trouble. D’emblée honteuse, la bataille est difficilement baptisée ; elle est bataille de l’Aisne, bataille du Chemin des Dames, ou encore offensive Nivelle, en fonction de ce que l’on veut souligner… On nie d’abord l’échec évident du projet ; on écarte ou minimise l’événement dans l’écriture de la guerre. Son importance est pourtant considérable par les choix militaires qu’elle entraîne (la fin des grandes offensives), les mutineries qu’elle provoque (et qui sont ici revisitées), et, au-delà, par son rôle dans la construction du mythe Pétain (le « sauveur » qui redresse les erreurs de Nivelle). Pour saisir toute la portée de l’événement, une équipe d’historiens, entre l’archive et le terrain, a mené une enquête de grande ampleur abordant toutes les facettes du « Chemin des Dames », de 14-18 à nos jours : histoires, combats, traces, mémoires… Il fallait aussi entendre ces autres voix qui ont toujours fait la vigueur du récit de la Grande Guerre : celle du combattant au cœur des offensives (Paul Clerfeuille) ou celle du Chemin des Dames d’aujourd’hui (Noël Genteur), celle de l’image (Arlette Farge) ou celle du romancier (Didier Daeninckx livre ici une nouvelle inédite).

Parution : 14-18, vivre et mourir dans les tranchées

La vie quotidienne des combattants, racontée et analysée à travers leurs témoignages, au format « poche ».

Rémy Cazals et André Loez, 14-18 Vivre et mourir dans les tranchées, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2012, 9,5 €.

Alors que tous les combattants français de 1914-1918 ont disparu, ce livre s’attache à faire revivre et comprendre leur expérience. Rémy Cazals et André Loez s’intéressent aux hommes des tranchées, aux fantassins, ils explorent tous les aspects de leur terrible quotidien. Une telle plongée dans l’univers du conflit est rendue possible par les nombreux témoignages que ces hommes ont laissés, carnets, souvenirs et lettres, et qui sortent depuis quelques années des tiroirs où ils dormaient. Ce livre veut donner la parole à ces hommes directement : ils ne sont pas vus et racontés ici par leurs chefs, par des observateurs prudemment restés à l’arrière, ou par ceux qui étaient sur le front avec l’intention de produire une œuvre littéraire. Ces hommes ordinaires disent avec précision, parce qu’ils l’ont vécue, l’horrible réalité de la vie matérielle, dans la boue, sous les obus ou face aux balles des mitrailleuses, leurs réactions à la violence commandée et subie, l’expression de leurs sentiments, de leurs espoirs, de leur désespoir. Ce qu’ils pensent de la guerre et de la paix, de leurs chefs et des gens à l’arrière. Comment ils se comportent vis-à-vis de leurs ennemis. Les valeurs qui apparaissent dans leurs récits sont celles de la vie civile en temps de paix, confrontée aux exigences d’une guerre inhumaine.