Lisbon conference on the Great War/Compte-rendu du colloque de Lisbonne, par/by Marco Pluviano (en anglais)

Marco Pluviano fait pour le Crid 14-18 le compte-rendu du colloque organisé en juin dernier à Lisbonne.

International Conference « From the trenches to Versailles. War and memory ».

From 22 to 26 of June the Universidade Nova de Lisboa (U.N.L.) has organized a Conference about: « From the trenches to Versailles. War and memory ». The Conference was held in the U.N.L.’s campus in Campolide.

The Conference’s program was very rich, with contributions from all around Europe. The papers were devoted both to the main fighting Countries and to the Portuguese war experience. This last had been intertwined with the birth of the Republic and with its very difficult life.

Some papers had pointed out that for many Portugueses the war was a « Republican war », because Lisbon new leadership’s war-aims were both international (defence and growth of the African colonies) and internal (Republic’s strengthening against monarchic nostalgia). Republican leadership also hoped to stop Country’s decadence, and to gain more autonomy by the traditional « protector »: Great Britain. Republican propaganda stressed the subjects of freedom, democratic solidarity and fighting against reactionary monarchies. Portuguese intervention had a double character: the European, in the Flanders’ fields, and the African, in Angola and Mozambique. While the first didn’t receive a general support (conservative and clerical milieu didn’t like the war against the Central Empires), the second had received the support from all the political sides. Portugueses felt that their colonial empire could be threatened by Germany, but also by some British and South African circles’ aims.

The Conference’s program was focused on two main fields: the memory of the war; the Paris Peace Conference.

About the first subject the contributors have explored both the intellectuals’ and the common people’s attitudes, with a special attention for the birth of the « civic and political religions and cults », both in the democratic Countries and in the reactionary regime. For these last, they analysed the transition from the post-war Liberal leaded governments’ « civic religions » to the building of the « political religions » by the reactionary governments (especially Italian Fascism and Portuguese Estado Novo). There also were papers about the war memory’s repression in some countries (for instance, Ireland and Turkey), because it was linked with oppressive and colonial regimes. Also military justice in the main fighting Countries had been considered.

About Paris Peace Conference and immediately post-war years, some papers had been presented about the different Countries’ strategies at the Conference, and about their attitude towards the worldwide public opinion. Also, there were papers about the « long demobilization » and the post war turmoils and conflicts.

In a nutshell, the Conference was able to draw an interesting picture about the building of war’s memory, and about the difficult to make this in some Countries experiencing heavy political divisions. It also showed as the Liberal governments tried to establish a less intrusive and more inclusive memory, with a less rhetorical and nationalistic attitude.

The papers were also able to explain some national leaderships’ efforts to use the war experience to establish new national and ethnical identities and to build a new model of society and social relationships. Also the extension of memory’s subsidence had been highlighted.

The main limits of the Conference were the inadequate space devoted to the Central Empires heirs States’ efforts to build a national memory; and to the worldwide building of a pacifist « alternative memory ».

Notwithstanding, the Conference was very interesting and stimulating, and it has had the great merits to have began to deal with the Versailles subject at European level, using both diplomatic and cultural and memorialistical sources.

Marco Pluviano

1914-1918, L’oeil en guerre Peinture publique, photographie privée (Journée d’étude et de débats à Laffaux, 27 juin 2009)

Conférence :  1914-1918, L’œil en guerre,

Peinture publique, photographie privée, à la mairie de Laffaux

Samedi 27 juin – 10 à 19 heures : Rencontres autour de la donation d’un tableau de guerre de Léon Printemps (1871-1945) à la commune de Laffaux.

>10 h : présentation du tableau de guerre de Léon Printemps, donné à la commune de Laffaux et inauguration par Jean-Pierre Leguiel, Maire et Jacques Noireau, petit-fils du peintre et auteur du catalogue Léon Printemps

>10h30 – 11h30 : inauguration et présentation de l’exposition « Raoul Berthelé, un photographe amateur, entre le front et l’arrière » par Rémy Cazals, Professeur à l’Université de Toulouse II.

>11h30 – 12h : dédicace par l’auteur, de 1914-1918 Images de l’arrière-front. Raoul Berthelé, lieutenant et photographe (2008).

>14 h – 18 h : Peinture publique, photographie privée, 1914-1918 conférences et discussion

-Introduction par Nicolas Offenstadt, Maître de Conférences à l’Université de Paris I ;

-Marie-Claude Genet-Delacroix, Professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Reims, « Le peintre et la guerre » ;

– Benjamin Findinier, Directeur des musées de Noyon, « La peinture de guerre au musée » ;

– Discussion ;

– Alexandre Lafon, Université de Toulouse II, « Regards sur la guerre : questions autour des photographies privées de soldats » ;

– Anna Fouquere, Université de Paris I, « Léon Lecerf, un médecin photographe dans la Grande Guerre ».
>18h30, projection de L’Aisne dévastée 1918, documentaire de 37 minutes réalisé à partir de séquences de 1918 et 1919.

>Toute la journée, stand librairie (Librairie Bruneteaux, Laon) et dédicaces.

>Tout le week-end l’exposition Raoul Berthelé accessible au public à la Mairie de Laffaux.

Organisé par la commune de Laffaux et le CRID 14-18 avec le soutien du Conseil général de l’Aisne.

Exposition : « Après la guerre. Aisne 1919…» (Caverne du Dragon)

L’exposition intitulée « Après la guerre. Aisne 1919…» sera présentée à la Caverne du Dragon, musée du Chemin des Dames, du 16 avril au 15 décembre 2009. 

Le 11 novembre 1918, à Rethondes est signé l’Armistice. Pour des millions de combattants et leurs familles, c’est un immense soulagement. Cet événement annonce la signature de la Paix, dont les réflexions commencent par la réunion de Commissions interalliées venues constater l’ampleur des dégâts dans les zones de combat.

Après la signature du Traité de Versailles avec l’Allemagne vaincue le 28 juin 1919, a lieu le 14 juillet 1919 un gigantesque défilé de la Victoire, hommage à l’ensemble des troupes alliées. Symboliquement, le cortège est ouvert par une délégation de mille mutilés de guerres et blessés, qui rappelle le coût humain de la Grande Guerre.

La paix, c’est aussi le retour tant attendu pour les soldats démobilisés, et la possibilité de rentrer au pays pour des centaines de milliers de civils chassés ou évacués par la guerre de la zone des combats. En France seule, deux millions de personnes sont concernées.

Les premiers réfugiés commencent ainsi à revenir sur l’ancienne ligne de front du département de l’Aisne. Ils y découvrent des villages en ruines, l’aspect lunaire du champ de bataille, les cimetières provisoires. Quelle fut leur expérience ? Comment s’organise la vie sur ces territoires ?

C’est à ces questions que tentera de répondre l’exposition organisée à la Caverne du Dragon. 

Celle-ci ne traite pas du thème de la Reconstruction à proprement parler mais suit des parcours humains dans l’après-guerre. Elle ne vise pas à présenter exhaustivement la situation d’après guerre, mais à faire des focus sur certains aspects de la vie quotidienne des populations à l’issue des hostilités.

Il s’agit de porter un autre regard sur la guerre, vue depuis la période postérieure : l’Aisne est encore un champ de bataille, un département à reconstituer. Toutes les questions posées aux autorités et aux populations sont celles qui ont trait à la guerre : que faire des morts ? Que faire des traces des combats? Que reconstruire, où, comment ?

Comment vit-on dans un pays tout juste sorti de la guerre, pas encore en paix au début de 1919, un pays ravagé, « aplati » selon l’expression de Roland Dorgelès, frappé par l’ampleur des destructions de la zone du front ?

C’est ce à quoi l’exposition présentée à la Caverne du Dragon, musée du Chemin des Dames, du 16 avril au 15 décembre 2009, tente de répondre.

Au choc des ruines qui frappe les réfugiés de retour dans leur petite patrie, succède l’accommodement à une vie au provisoire, fragile et précaire.

Avant la Reconstruction, il y a donc ce temps suspendu où la population revient, de manière inégale selon les villages, où l’on s’organise, où certains aussi, découragés, quittent pour toujours leur ancien pays.

Les défis sont multiples : il faut consolider ce qui tient encore debout, récupérer les matériaux là où ils se trouvent, soit sur le champ de bataille même ; lieu de tous les dangers pourtant, faire preuve d’imagination, obtenir réparation via les dossiers de dommages de guerre.

Au milieu de ce chaos, des éléments forts émergent : le maire s’emploie à trouver les solutions au relogement de sa population, les villageois s’organisent au sein des coopératives de reconstruction, le préfet et les députés s’attachent à faire parler l’Etat d’une voix forte.

C’est ce miracle de la reconstitution sociale, où émergent anciens et nouveaux notables (les entrepreneurs de la Reconstruction), qu’évoque l’exposition.

Y sont reconstitués des lieux emblématiques de cette vie au provisoire, mairie, café, bureau d’entrepreneur, église, baraques, pour mieux faire sentir ce que fut cette période de « Far West », front pionnier où tout devient possible.

Informations pratiques:

Ouverture 
avril et octobre à décembre : du mardi au dimanche
mai à septembre : tous les jours
Horaires
Toute l’année de 10h à 18h
Juillet-août : 10h à 19h
Visites guidées uniquement
Tarifs
Individuels : 6 € / réduit : 3 €
Groupes (> 30 personnes) : 5 €
Tarifs spéciaux : nous consulter

Accès Chemin des Dames – R.D. 18
02 160 Oulches la Vallée Foulon
Tél : 00 33 (0)3 23 25 14 18
Fax : 00 33 (0)3 23 25 14 11
caverne@cg02.fr

Soirée Conférence « 1914-1918 à Montauban et sa région : quelles traces ? »

Vendredi 28 novembre 2008  à 18h30

à l’Ancien collège (2, rue du Collège) – Montauban

Marie Llosa, doctorante à l’Université Toulouse Le Mirail, animatrice culturelle.

Que reste-t- il à Montauban de la Guerre de 14-18 en 2008?

En août 1914, les casernes ont accueillis de nombreux soldats et le passage de ces troupes de 1914 à 1919 a laissé des traces dans la ville. Un square, une avenue, portent le nom de personnalités de cette époque. De même, dans certains lieux publics, les monuments construits en la mémoire des disparus, font partis intégrante du paysage. 90 ans plus tard, les empreintes de cette période sont assez nombreuses. Ces traces visibles s’effacent au gré du temps et deviennent muettes pour l’éternité, comme le dit si bien Roland Dorgelès dans Les Croix de Bois : « On oubliera. Les voiles du deuil comme les feuilles mortes, tomberont. L’image du soldat disparu s’effacera lentement…Et tous les morts mourront pour la deuxième fois. ». Nous avons choisi de faire un tour d’horizon de ces témoignages laissés dans le paysage urbain pour rappeler 90 ans plus tard l’histoire de ce que fut la Grande Guerre à Montauban.

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Rémy Cazals, Professeur, Université Toulouse Le Mirail (Framespa – CNRS)

« Témoignages écrits de la Grande Guerre »

Chaque année, et pas seulement en 2008, sont publiés des témoignages écrits (lettres ou carnets) de combattants de 14-18. D’autres sont seulement transcrits dans le cadre familial ou mis en ligne. Le phénomène est intéressant à plusieurs titres. Il montre la présence actuelle de la Grande Guerre dans « l’espace public ». Comme il s’agit souvent d’écrits provenant de familles de milieux populaires, ils viennent rétablir un équilibre dans une documentation disponible qui faisait jusqu’ici trop de place aux intellectuels et aux officiers. Face à cette abondance de sources nouvelles, l’historien doit utiliser ses méthodes critiques pour établir le contexte de chaque témoignage : qui écrit ? quel âge avait l’auteur ? quel était son niveau d’études ? où se trouvait-il pendant la guerre ? Ainsi fera-t-il progresser la connaissance de ce phénomène d’une extrême complexité que fut la Grande Guerre.

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Cédric MARTY, Doctorant à l’Université Toulouse II Le Mirail, enseignant,

« Vaincre, c’est attaquer, planter sa baïonnette dans le ventre de l’ennemi :

Histoire d’un axiome (1870-1914) »

« Vaincre, c’est attaquer, planter sa baïonnette dans le ventre de l’ennemi. » Cet axiome du combat, posé par le capitaine breveté Billard en 1913 (Éducation de l’Infanterie), est pleinement en accord avec le règlement de manœuvres d’infanterie alors en cours. Pourtant, la guerre de 1870 avait mis l’armée française devant la prépondérance du feu au combat et la difficulté d’une troupe à progresser sous les tirs ennemis. Au moment où l’usage de l’arme blanche au combat se raréfiait et où l’on découvrait progressivement le visage meurtrier de la guerre moderne, la présence de la baïonnette au cœur des réflexions militaires de cet entre-deux guerres peut paraître curieuse. La Grande Guerre fera d’ailleurs de cette arme l’un des symboles des illusions d’avant-guerre.

Comment s’est construite une telle illusion? Telle sera la question à laquelle nous tenterons de répondre, pour comprendre comment les jeux de pouvoirs entre les différents pôles de réflexion et de décision de l’armée française, le poids de la tradition, du contexte culturel et de contraintes pratiques dans l’instruction des recrues, ont pu déboucher sur l’idée ainsi formulée par le règlement de manœuvre de l’infanterie à partir de 1913 : « la baïonnette est l’arme suprême du fantassin. Elle joue le rôle décisif dans l’abordage vers lequel doit tendre résolument tout mouvement offensif, et qui, seul, permet de mettre l’adversaire hors de cause. »

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Benoist COULIOU, Doctorant à l’Université Toulouse II Le Mirail, enseignant,

Nous serons de retour pour les vendanges. Genèse d’une illusion tragique (1870-1914).

Qu’elle soit considérée comme une simple éventualité ou une quasi-certitude, la menace d’un nouveau conflit contre l’Allemagne est omniprésente au tournant des 19e et 20e siècles en France. Après les désillusions de l’ « année terrible » vécues en 1870, il appartient aux militaires, et notamment à l’Etat-major, de préparer au mieux cette guerre annoncée. Des milliers de pages sont alors rédigées pour tenter de donner l’image la plus exacte possible des conditions dans lesquelles les armées en viendront à s’affronter. Et dans ce cadre, une certitude, très largement partagée, émerge : la guerre future sera de courte durée. « Le sort de la guerre sera décidé moins d’un mois après l’ouverture des hostilités » écrit ainsi le général Bonnal.

Quels arguments, militaires, économiques, politiques, ou encore psychologiques a-t-on développé pour contribuer à ancrer cette prédiction? A-t-il existé des voix discordantes, et si oui, pourquoi n’ont-elles pas été écoutées? Quel sort les terribles combats de l’été 1914 ont-ils réservé à cette croyance d’un conflit de courte durée?

Si l’argumentation en faveur d’une guerre courte s’appuie essentiellement sur des arguments « rationnels », on verra aussi tout ce que cette idée doit à l’imaginaire d’un groupe social, celui des officiers de l’armée française. Imaginaire pour lequel les premiers affrontements constitueront une douloureuse mise à l’épreuve.

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Les interventions seront ponctuées de lectures de témoignages locaux de la Première Guerre mondiale par des comédiens et de projections de documents et d’archives. Elles seront suivies d’une dédicace d’ouvrages.

24-25 octobre: colloque sur la Grande Guerre dans l’Oise

Colloque organisé par le Conseil général de l’Oise et la Ville de Noyon.
Coordination scientifique : Bruno Ricard, conservateur en chef du patrimoine, directeur des Archives départementales de l’Oise.
Jean-Yves Bonnard, directeur du Centre départemental de documentation pédagogique de l’Oise, président de la société historique, archéologique et scientifique de Noyon.

Le colloque se tiendra au théâtre du Chevalet à Noyon (centre-ville).

Avec notamment Thierry Hardier, Nicolas Offenstadt et Denis Rolland du Crid 14-18.

6e Journée du livre de Craonne, 9 novembre 2008

L’actualité bibliographique de la Grande guerre dans le cadre du 90e anniversaire  de la fin de la Grande Guerre

6e JOURNEE DU LIVRE DE CRAONNE – DIMANCHE 9 NOVEMBRE 2008

– 10h Ouverture de la 6e JOURNEE DU LIVRE DE CRAONNE par Noël Genteur,

– 10h30  Henri Romagny, Le journal d’un artilleur au Chemin des Dames en 14-18 , Editions André Sinet (02000 Aulnois sous Laon), 2008, présenté par André Sinet (son petit-fils) et Philippe Olivera, historien, Crid 14-18.

– 11h  La fabrique d´un révolutionnaire. Otto Wilhem Kuusinen.  (1881-1918). Réflexion sur l’engagement en politique d´un dirigeant social-démocrate finlandais. Editions Méridiennes, Framespa Toulouse, Janvier 2008, présenté par Maurice Carrez, Université de Bourgogne.

– 11h30  Présentation du N° de la revue Matériaux « Les Français dans la Grande Guerre : nouvelles approches, nouvelles questions » sous la direction d’André Bach, Crid 14-18 : présence de plusieurs auteurs ayant contribué à ce numéro, notamment Jean-François Jagielski, Alexandre Lafon, Frédéric Rousseau …

APRES-MIDI

14h Les profiteurs de guerre – 1914-1918 Editions Complexe , 2008  – présenté par François Bouloc, Crid 14-18.

– 14h30  Images de l’arrière-front. Raoul Berthelé, lieutenant et photographe, présenté par Rémy Cazals, Université de Toulouse Le Mirail, Collection « Témoignages pour l’histoire », Toulouse, Editions Privat, 2008.

– 15h La vie au quotidien dans les tranchées de 1914-1918, Pau, Editions Cairn, Collection « La vie au quotidien » (parution septembre 2008) – de Rémy Cazals et André Loez, présenté par André Loez, Université Montpellier III/Crid 14-18.

– 15h30 « Des Belges à l’épreuve de l’exil. Les réfugiés de la Première Guerre mondiale en France, en Angleterre, aux Pays-Bas »– Editions de l’Université de Bruxelles, 2008 – présenté par Michaël Amara, historien, Archives Générales du Royaume, Bruxelles.

-16h Présentation des Actes du Colloque Obéir, désobéir . Les mutineries de 1917 en perspective, Paris, La Découverte, Collection « Recherches », 2008, Nicolas Mariot et  André Loez (dir). Colloque organisé par le Crid 14-18  le 9 et 10 novembre 2007 à Craonne et Laon: présence de plusieurs auteurs.

-17h  Clôture de la 6e journée du livre de Craonne

Toute la journée : Dédicaces de livres sur 14/18 (livres d’histoire, albums, BD)

Les auteurs des interventions et les membres du CRID 14-18 pourront dédicacer leurs ouvrages qui seront disponibles à la vente. Des libraires présenteront également une large sélection d’ouvrages récents et anciens sur 1914-1918. Présence d’éditeurs et de bouquinistes …

Organisation : Mairie de Craonne La Cagna – Les Chemins de la mémoire sociale – Crid 14-18

Rendez-vous de l’Histoire de Blois du 9 au 12 octobre 2008

Plusieurs membres du Crid 14-18 participent aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois, où sera également présent un stand de librairie Crid / Edhisto diffusant nos ouvrages. N’hésitez pas à venir pour des discussions et dédicaces.

Débats organisés :

Vendredi 10 octobre

Café historique: Obéir et désobéir en temps de guerre.
De 20h30 à 22h30 – Café le Penalty ( 3, place de la Résistance)
Avec : Alya Aglan, maître de conférences à Paris X-Nanterre et Nicolas Mariot, chercheur au CNRS-CURAPP à Amiens.
Que représente la désobéissance en temps de guerre ? Réfléchir à la désobéissance, c’est aussi réfléchir, en creux, à ce qu’elle rompt : l’obéissance. Pour terrains d’études : les mutineries de 1917 et la Résistance durant le second conflit mondial.

Samedi 11 octobre

Pourquoi tant de guerres ?
De 10h à 11h30 – Amphi 1, antenne universitaire
De l’Antiquité au 20e siècle, l’histoire des Européens a été ponctuée de guerres de plus en plus dévastatrices. L’idéal de paix partagée, qui est à la source de la construction européenne, apparaît dans cette mesure comme une radicale nouveauté. Ce débat est consacré à la place longtemps majeure de la guerre dans l’histoire des Européens.
Intervenants : Patrice Brun, professeur d’histoire ancienne, Université de Bordeaux 3, Gerd Krumeich, professeur d’histoire moderne et contemporaine à Düsseldorf, Joël Cornette, professeur à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Nicolas Offenstadt,  maître de conférence en histoire médiévale à l’Université Paris I,  Laurent Wirth, inspecteur général de l’Education nationale.

La Grande guerre et ses représentations
De 10h à 11h30 – Amphi 3 de l’antenne universitaire
Débat proposé par les éditions Complexe à l’occasion de la publication des ouvrages Les profiteurs de guerre (1914-1918) (François Bouloc), Le Théâtre monte au front (dir. Chantal Meyer-Plantureux), Une guerre qui n’en finit pas : 1914-2008 (co-dir. Christophe Gauthier, David Lescot et Laurent Veray)
Intervenants : François Bouloc, docteur en histoire, Antoine de Baecque, éditeur, David Lescot, auteur et metteur en scène, Chantal Meyer-Plantureux, professeur en arts du spectacle à l’université de Caen, et Laurent Veray, maître de conférences à l’université de Paris-X Nanterre.
Le cinéma, le théâtre, les images en général, furent des acteurs importants de la Première guerre mondiale, qui fut ainsi un conflit des représentations, usant et abusant de la propagande par l’image, et à l’origine d’une descendance foisonnante dont le pouvoir d’évocation est encore bien présent de nos jours. Ces représentations sont les enjeux de vives querelles ou de troublants consensus, relevant indéniablement d’une forme d’identité blessée de la nation française.

Les enjeux de la Grande guerre sur Internet
De 18h à 19h30 – Amphi vert – campus de la CCI
« La Grande Guerre n’appartient à personne, pas même aux historiens ». On vérifie cette affirmation sur Internet, où les sites et ressources consacrés à 1914 – 1918 ont connu un essor spectaculaire, en France comme dans d’autres pays.
Intervenants : Daniel Letouzey, de l’APHG, André Loez, CRID 14-18, Nicolas Offenstadt, maître de conférences à l’université de Paris 1, Philippe Rygiel, maître de conférences à l’université de Paris 1.

Dimanche 12 octobre

La Grande Guerre, Entre pacifisme et patriotisme
De 14h à 15h30 – Amphi 3 de l’antenne universitaire
Débat proposé par les éditions Larousse à l’occasion de la sortie du Dictionnaire de la Grande Guerre (dir. Jean-Yves le Naour)
Intervenants : Nicolas Beaupré, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Clermont-Ferrand, Jean-Maurice de Montremy, journaliste, Philippe Foro, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Toulouse II-Le Mirail, Jean-Yves Le Naour, docteur en histoire, André Loez Crid 14-18, maître de conférences en histoire contemporaine à Sciences-Po.
De la fleur au fusil à la der des ders, la Première Guerre mondiale est toute entière parcourue par la fluctuation des opinions publiques et des combattants. Quel est le poids réel des deux camps ? Comment les clivages ont-ils évolué ? Quelles leçons en ont été tirées par les politiques ? Et quel a été, au quotidien de l’expérience de guerre, l’impact réel de ces mots d’ordre ou de ces convictions ?

La Grande Guerre aux Journées nationales de l’APHG

JOURNEES NATIONALES DE L’ASSOCIATION DES PROFESSEURS D’HISTOIRE-GEOGRAPHIE

AGORAS REIMS 2008

27-30 OCTOBRE 2008

Avec, le 30 octobre, 
Comment et pourquoi enseigner la Grande Guerre ? par Frédéric Rousseau, Professeur à l’Université de Paul Valéry Montpellier III

Le 90ème anniversaire de l’année 1918 et la question de la mémoire de la Grande Guerre par Serge Barcellini, Contrôleur Général des Armées, Conseiller auprès du secrétaire d‘Etat à la Défense et aux Anciens Combattants pour le 90e anniversaire de 1918.

Voir le site de l’APHG

Contact : Yohann Chanoir

Du nécessaire recours aux sources pour guider la mémoire

Décidément les Français ne sont pas prêts d’avoir une présentation historiquement apaisée des guerres passées si l’on en juge par deux réactions  apparues dernièrement suite à la déclaration de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants selon laquelle la situation des fusillés de 14-18 serait réexaminée.  L’historien n’intervient pas dans cette polémique mais il se doit de relever les approximations qui émaillent çà et là l’expression de ces opinions. Yves Lemoine  dans la série Rebonds de Libération du 29 Mai en commet quelques-unes. Dire qu’avant Pétain les poilus n’avaient qu’une permission de 36 h tous les 6 mois  est faux. Les permissions établies depuis juillet 1915 étaient de 7 jours tous les quatre mois et c’est d’ailleurs ce non-respect durant la préparation de l’offensive Nivelle qui fut un des aliments des contestations de 1917.

L’armée n’était pas composée comme décrite par Yves Lemoine de gamins de 16 à 20 ans, mais de  toute la population active de 20 à 45 ans qui était alors appelée sous les drapeaux; Mangin n’était pas polytechnicien, et les soldats « Tués par le feu trop court des canons de notre artillerie, avant que d’être fauchés par la mitraille allemande » ont difficilement pu être en même temps des fusillés…

Jean-Jacques Becker, d’un ton plus modéré, appuyé sur sa vaste connaissance de l’histoire de la Grande Guerre, défend toutefois une thèse qui mérite, après consultation des archives, d’être nuancée. Dans une lettre du 21 Mai 2008 à Jean-Marie Bockel, dont un extrait est paru sur le blog « La République des livres » de Pierre Assouline. Il affirme en effet : , je crois qu’on doit éviter d’employer la formule fusillés « pour l’exemple » historiquement fausse. Sauf de façon tout à fait marginale, il n’y a pas eu de condamnés  pour « l ‘exemple »

Mes recherches m’ont permis de constater que ce terme «  pour l’exemple » a eu officiellement cours durant la guerre, employé par les généraux sans qu’aucune remarque ne leur soit faite par le Haut Commandement ou l’exécutif. La fréquence d’emploi de ces termes  a certes décru à partir de 1917 mais sans disparition.

Pour appuyer mes dires, voici quelques exemples, naturellement non exhaustifs, repris majoritairement des archives du SHD à Vincennes

1914

31 Août 1914 :  Le Général Sarrail commandant la 3° armée, s’adressant au général Paul Durand qui lui parle de l’épuisement de ses hommes :

« Pas de si, pas de mais, vous attaquerez. Pas de repli, tenir jusqu’au dernier ; Faites des exemples ! » (Cité dans le cours du général Blanc à l’Ecole Supérieure de Guerre.)

1916

Juillet 1916

Il est absolument nécessaire de réprimer impitoyablement ces  défaillances pour 1 ‘exemple, pour la discipline des combats futurs , pour le renom de la Division.

Le Général L… cdt la 40ème DI    (SHD 19 N 41)

11 juillet  1916

Avis sur demande recours en grâce P…… ( La justice doit suivre son cours. Récidiviste. La situation générale exige des exemples pour le salut du pays)

Signé de Maud’huy (SHD 19 N 300)

3 août 1916

Demande grâce pour L…. : Avis défavorable à toute mesure de clémence pour l’exemple nécessaire.

Général Baret Cdt 14° Corps d’armée (SHD 19 N 300)

IIème ARMEE

N° 5.731/J

s.c. N° 3844

Exécution de la Note n° 4.724 du GQG du 5 février 1917

AVIS DU GENERAL COMMANDANT LA IIème ARMEE

Sur la proposition de Loi adoptée le 3 octobre 1916

Par la Chambre des Députés relativement

Au Code de Justice Militaire

« Ce n’est pas tant le coupable que l’on veut punir, c’est sur le moral vacillant de ceux qui l’entourent que l’on veut agir […]

Ceux qui ont connu les heures sombres du début de la guerre ne peuvent pas oublier la nécessité et l’efficacité des exemples qu’il a fallu faire, quoi qu’il en ait coûté. Qui peut répondre qu’il n’en sera pas encore de même à certains moments.

Signé Guillaumat( SHD 19 N 300)

VI°  ARMEE                                    QG le 3 Juin 1917

Etat-Major   18 N 37

3me Bureau

N° 2665/3  SECRET

Il est permis d’espérer toutefois que cette effer­vescence qui parait être un  moment de vertige, sera passagère. Des mesures énergiques sont prises pour arrêter un certain nombre de meneurs et faire des exemples. Je vous tiendrai au courant.­

Signé: Général MAISTRE, Cdt la VI° Armée ( SHD 18 N 37)

Exécution des prescriptions de la Note 6ème Armée n° 8520/1 du 12 juin 1917

27° Division                       QG le 15 Juin 1917

Etat-Major  19 N 991

1er Bureau

N° 102 P

Le caporal Truton a été incontestablement un des meneurs. Des exemples impitoyables sont nécessaires en ce moment.

Le Général R…. Commandant la 27ème DI ( SHD 19 N 991)

Un livre à paraître à l’automne aux éditions Autrement intitulé Eugène Bouret, le fusillé innocent de 1914 de Didier Callabre et Gilles Vauclair est à conseiller à ceux qui veulent avoir un aperçu un peu plus poussé sur cette question, ainsi que la lecture des ouvrages déjà parus Les fusillés de la Grande Guerre et Fusillés pour l’exemple.

André Bach

Actualité des « fusillés »

Les fusillés et les mutins de la Grande Guerre restent présents dans l’actualité et la mémoire.
Le 16 avril 2008, le Conseil Général de l’Aisne adoptait une résolution sollicitant la reconnaissance par la République, et l’inscription sur les monuments aux morts, des « fusillés pour l’exemple ».
Lire la résolution du Conseil Général.
Lire l’analyse par Nicolas Offenstadt. qui souligne l’aspect incertain, sur le plan mémoriel et juridique, de cette démarche qui prolonge des combats déjà menés dans l’entre-deux-guerres.
Enfin, il se dit que l’Elysée songe à une telle opération juridique (voir l’appel de l’article sur Mediapart).