Journée d’étude sur la Grande Guerre, Agen, 17 octobre 2007


Le mercredi 17 octobre 2007 au CDDP, 48 bis rue René Cassin, 47000 Agen

Tel: 05.53.77.34.43 – cddp47@ac-bordeaux.fr

Avec la participation du CRID 14-18 et le soutien du Rectorat de Bordeaux, du Conseil Général de Lot et Garonne – Ouvert au public.

La matinée sera consacrée à une mise au point autour de l’histoire de l’événement, avec notamment l’intervention de Rémy Cazals, professeur d’Histoire à l’Université Toulouse II – Le Mirail intitulée Historiographie de la Grande Guerre et de Jean-Pierre Jourdan (Université Bordeaux III – Michel de Montaigne) portant sur Les femmes dans la Grande Guerre.

L’après-midi portera sur une approche plus didactique de l’événement. Quatre ateliers fonctionneront autour des interventions d’enseignants proposant leur approche du conflit et de sa mémoire (commémoration littérature) en rapport avec les programmes de l’Education Nationale, notamment :

M. AlexandreLafon , professeur d’Histoire Géographie, doctorant à l’Université de Toulouse II – Le Mirail : Mémoire(s) et histoire de la Grande Guerre : quel(s) enjeu(x) aujourd’hui?

Mme Marie Llosa Marie, doctorante à l’Université de Toulouse II – Le Mirail : La Littérature contemporaine pour enfants ayant pour thème la Première Guerre mondiale.

M. Denis Dessagne, professeur d’Histoire Géographie, IUFM d’Agen : Image et propagande.

Contact : Lafon Alexandre, membre du CRID 14-18,
carpediem16@wanadoo.fr

Télécharger le programme détaillé et l’invitation à la journée (format .pdf)

Parution: un chirurgien dans la Grande Guerre

Parution du témoignage de Prosper Viguier, chirurgien, présenté par Rémy Cazals, aux éditions Privat : Prosper Viguier, Un chirurgien dans la Grande Guerre, Présentation de Rémy Cazals, Toulouse, Privat, 2007, 15 €.

Présentation de l’éditeur : 

Entre 1914 et 1918, Prosper Viguier, médecin-chef de l’ambulance 8/18, a pris des notes sur plusieurs cahiers : statistiques et bilans en vue d’établir les rapports officiels ; comptes rendus d’opérations chirurgicales, de lectures, d’échanges d’expériences ; remarques personnelles parfois critiques. L’ensemble fournit un éclairage précieux sur la vie d’une ambulance à l’avant pendant toute la durée de la guerre, avec ses semaines d’activité chirurgicale intensive (l’Aisne, Verdun, le Chemin des Dames, le secteur de Suippes…). Lors des moments d’accalmie relative, le médecin-chef s’informe, réfléchit sur les complications à redouter après
les opérations et les moyens d’en préserver les blessés, sur les améliorations à apporter au service de santé.
Prosper Viguier livre une vision réaliste et précise (par exemple sur les types de blessures et leurs origines, principalement les tirs d’artillerie), loin de toute fiction littéraire comme de toute surinterprétation hâtive. Il consacra ainsi quatre années à sauver des vies sacrifiées dans la sanglante catastrophe européenne du début du XXe siècle.

22 septembre: inauguration du monument aux Sénégalais

croquis du monument (Christian Lapie)

Dans le cadre des manifestations du 90e anniversaire du Chemin des Dames, un monument aux tirailleurs sénégalais, réalisé par le sculpteur Christian Lapie, sera inauguré dans l’Aisne le 22 septembre 2007.

On peut consulter la page qui y est consacrée sur le portail du Chemin des Dames.

1er septembre 2007: Laffaux, Village mémoire de la Grande Guerre

Journée: LAFFAUX village mémoire de la Grande Guerre

Samedi 1er Septembre 2007
Laffaux, Aisne

Salle de la mairie, entrée libre
Informations : 06 82 92 44 67

10h-18h Exposition de photos : Laffaux et les environs en 1917 (à partir de
fonds inédits)

15h Conférence de Nicolas OFFENSTADT, historien, Université de Paris I :
Laffaux au cœur de la Grande Guerre.

15h 30 Présentation et dédicace de son dernier livre : La Grande Guerre en
30 questions ( Geste Editions)

16h Exposés de J.F JAGIELSKI et de T. HARDIER, historiens, enseignants :
Mémoires de pierres sur le Chemin des Dames (monuments familiaux et
monuments allemands)

17h Inauguration d’une plaque sur le monument Real Del Sarte.
(route de Neuville-sur-Margival)

17h 45 Concert de TICHOT
14-18 avec des mots, une vie d’bonhomme

Exposition à Montauban

Exposition « Hurtebise 1914 – La 1ère bataille du Chemin des Dames sous le crayon du capitaine Nougarède » du 15 septembre au 15 décembre 2007, musée de la Résistance et de la Déportation de Montauban.
Coordonnées : 33, grand’rue Villenouvelle 82000 MONTAUBAN,
tel : 05-63-66-03-11- email : musee-resistance@ville-montauban.fr
Lien site web ville de Montauban présentant l’exposition :

http://www.montauban.com/detente/detente_actualites/actu1.php

Présentation: Originaire du Tarn-et-Garonne, le capitaine Pierre-Alfred Nougarède a consigné ses croquis et notes pris sur le front en 1914 dans des carnets qui nous font entrevoir des paysages encore épargnés en ce début de guerre, mais déjà, des habitations dévastées et la mort qui rôde en permanence sur le champ de bataille. C’est ce travail de mémoire réalisé par le capitaine Nougarède que nous propose de découvrir le musée de la Résistance et de la Déportation, faisant ainsi écho en 2007, au dessein poursuivi par le soldat en entreprenant la rédaction de ses carnets : trouver un moyen pour que la France se souvienne, “pour que nos enfants, nos descendants connaissent bien les actes de dévouement, les actions d’éclat ou le sacrifice complet de chacun de ces héros”. En nous livrant ainsi,“ l’histoire véridique de faits, dits de “détail” (…) et qui sont tout à l’honneur des “petits”, des acteurs directs du drame, des simples et héroïques “poilus” ”, il nous restitue son souvenir dans toute sa force rendant imprescriptible ce témoignage rare et précieux sur ce que fut le quotidien des soldats sur le front de 1914. Attaché à développer ses échanges culturels en nouant de nouveaux partenariats, le musée de la Résistance et de la Déportation de la Ville de Montauban a collaboré à une première exposition en 2006 à Craonne, village proche du Chemin des Dames, organisée en partenariat avec la municipalité de Craonne et le Collectif de recherche international et de débat sur la Grande Guerre. Après ce “retour aux sources”, il était naturel que le musée de la Résistance et de la Déportation, propriétaire du fonds Nougarède depuis 1998, présente ce témoignage à Montauban, ville que le capitaine Nougarède a bien connue.

27-28 septembre 2007: colloque sur l’archéologie de la Grande Guerre

« Quelle Archéologie pour les traces de la Grande Guerre »
Colloque de Suippes et d’Arras, du 27 au 29 septembre 2007
Présentation: « Depuis près de 15 ans, quelques archéologues du Nord et de l’Est de la France ont engagé une réflexion sur la nécessité de prendre en compte les vestiges de la Grande Guerre, qui sont souvent omniprésents sur bien des chantiers d’archéologie préventive. Au terme d’expériences très diverses, il semble que certaines problématiques de recherche commencent à émerger dans cette discipline encore peu reconnue par la communauté scientifique. Mais cette dernière, ainsi que le grand public, montrent de plus en plus une curiosité et un intérêt certains pour ces recherches aux résultats souvent étonnants. Après avoir passé de nombreuses années à démontrer le bien fondé de cette démarche et au moment où elle commence à trouver un réel écho auprès de nombreuses personnes, il nous est apparu nécessaire de faire un premier point d’étape sur les problématiques archéologiques directement liées aux vestiges de la Première Guerre mondiale, mais aussi d’enrichir notre réflexion par des échanges avec des personnes étrangères à notre discipline et notamment avec des historiens de cette période, pour l’instant malheureusement absents de nos débats. »

Avec la participation de Rémy Cazals et Nicolas Offenstadt (Crid 14-18)

La Grande Guerre, figure de la présidentielle?

Alors que Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP, entend laisser comme dernière image de la campagne électorale d’avant le premier tour, celle du cavalier arpentant la Camargue, à l’image du Texas de George Bush, le candidat de l’UDF, François Bayrou se rend à Verdun le 20 avril pour rendre hommage aux combattants de 14-18. On peut trouver plus élégant, moins vulgaire ou démagogique, de saluer les morts de la Grande Guerre et les gestes de paix de Kohl et Mitterrand que de jouer les cow-boys suivi par des journalistes tirés par un tracteur… La visite de François Bayrou n’en mérite moins d’être située dans une perspective plus générale.
Il y a dans cette visite un trait commun avec les autres « grands » candidats, c’est l’usage incessant de références historiques dans les discours qui a marqué tous les observateurs de cette campagne électorale, jusqu’à voir dans la grande presse des articles consacrés au rapport des candidats à l’histoire. Le centriste avait, peu auparavant, à Bercy, mobilisé Aragon et la résistance.
Bayrou s’inscrit aussi dans une tradition qui remonte à la guerre même : la visite à Verdun comme un haut lieu de l’histoire et de la résistance française. Dès le conflit, en pleine bataille, de nombreuses personnalités se rendent sur les lieux. Depuis lors, plus que sur d’autres champs de bataille (Verdun est présenté comme une « victoire défensive », valorisable à la différence d’autres hécatombes), des cérémonies très politiques s’y déroulent. Il n’est qu’à rappeler récemment l’inauguration d’un mémorial pour les soldats musulmans, accompagnée d’un ample discours du président Chirac pour le 90e anniversaire de la bataille (juin 2006). En ce sens le geste de Bayrou est un rituel bien rodé qui permet de célébrer à la fois l’héroïsme français, et, depuis la Seconde Guerre mondiale, la paix. Car la symbolique de Verdun a largement évolué de la mémoire des combattants et de la célébration fondée sur le fameux « ils ne passeront pas », à la construction de la paix et de l’Europe : Verdun devient dans les années 60 « capitale de la Paix ». En témoignent aujourd’hui encore les activités du Centre mondial de la paix qui s’y trouve et qui participe à la mise en mémoire contemporaine de la bataille.
Le parcours emprunté par le candidat, comme dans tout rituel, est chargé de signification. Il visite ainsi
– Des lieux de mémoire juifs et musulmans (carrés militaires notamment)
– Le cimetière devant l’ossuaire (avec dépôt de gerbe)
– L’ Ossuaire
et il s’arrête devant la plaque commémorant la rencontre à Verdun de François Mitterrand et Helmut Kohl en septembre 1984.
Les propos tenus à cette occasion insistent sur l’hommage aux soldats tués en 14-18 et sur la dimension européenne du geste de Kohl et Mitterrand, la « réconciliation franco-allemande ». Le candidat établit un lien explicite entre l’élection et la mémoire de la guerre : « Au moment où le pays va faire un grand choix pour son avenir, j’ai voulu saluer tous ces jeunes hommes qui ont donné leur vie pour que la France puisse vivre… ». Il évoque encore l’ « horreur absolue » de leur expérience, leur sacrifice (« je suis très ému par leur sacrifice »), le « sillon de chagrin » causé à la France, faisant le lien entre les jeunes votants de 2007 et ces morts de 14/18 (« j’ai voulu penser à d’autres jeunes », dit le candidat).
L’ensemble appelle plusieurs remarques. D’abord que Bayrou a choisi ici Verdun pour sa dimension universelle, marquée depuis longtemps, on l’a dit : il a seulement visité l’ossuaire de Douaumont et les monuments qui l’entourent. Verdun ici ne parle ni vraiment de la bataille, ni du lieu Verdun, ni des traces ou des enjeux politiques de la guerre, mais sert seulement à souligner le deuil de la jeunesse en général. Ensuite, le choix d’intégrer à une courte visite, très ciblée, les tombes musulmanes et la mémoire juive est une claire inscription dans ce que l’on nomme la « communautarisation » des enjeux. Enfin, dans une campagne extrêmement stratégique chez le candidat, le choix ne relève pas, on l’imagine bien, seulement de bons sentiments. Bayrou et ses conseillers ont sans doute bien vu que la Grande Guerre aujourd’hui loin d’être un passé figé pour les manuels est, en France, une véritable pratique sociale et culturelle faites de patrimonialisation des traces mémorielles, de la multiplication d’oeuvres culturelles (romans, films, sculptures…) qui la prennent pour thème, de recherches généalogiques et familiales nombreuses. Aussi lorsque le candidat évoque le deuil des familles, il sait s’adresser quasiment à chaque famille française, dans une campagne qui se caractérise notamment par une extrême plasticité des références employées par les candidats bien conscients de ne pouvoir l’emporter sans rallier bien au-delà de leur propre camp. Verdun en ce sens reste un symbole à usage très oecuménique.

Nicolas Offenstadt

Références :

A. Prost, “ Verdun ”, in P. Nora éd , Les Lieux de mémoire. II. La Nation, 3, Paris, Gallimard, 1986.

S. Barcellini, « Mémoire et mémoires de Verdun 1916-1996 », Guerres mondiales et conflits contemporains, 182, avril 1996.

F. Cochet éd., 1916-2006. Verdun sous le regard du monde, s.l., 14/18 éditions, 2006.

Compte rendus de presse et communiqués accessibles sur le site de François Bayrou, et entretien filmé mis en ligne.