Parution: Jünger dans la Pléïade

Les Journaux de guerre d’Ernst Jünger paraissent dans la Pléïade, accompagnés d’un important appareil critique. Saluée par les littéraires, cette parution permet de (re)découvrir des textes importants et parfois difficiles d’accès comme Orages d’acier, Le Boqueteau 125, et de nombreux autres courts textes méconnus. Personnage ambigu, Jünger illustre une des solutions adoptées par les anciens combattants pour faire sens de leur expérience: l’esthétisation de la violence et l’exaltation de l’honneur ou de l’héroïsme.

Journée d’étude: « Relire les témoins », 12 décembre 2007

Relire les témoins :
la mémoire de la Grande Guerre

Dans la France de ces dernières années, une place importante a semble-t-il été accordée aux témoins directs de la Grande Guerre (publication de carnets de combattants, de lettres…). Cette tendance éditoriale est peut-être un effet de mode ; elle est en tout cas concomitante de la disparition des témoins directs (le « dernier poilu ») et elle pourrait être une façon de conjurer la fatale relégation dans l’oubli d’une évènement déjà ancien, et, de bien des manières, déjà dépassé. Cette tendance semble par ailleurs témoigner d’une volonté de renouer avec une mémoire « humaine », vécue, immédiate, par delà les récits nationaux, les re-présentations des historiens — voeu pieux, quand on sait ce que cette guerre doit au mythe, à la fiction, dès ses débuts? Il ne s’agit pas ici de ranimer les querelles sur les témoins, mais bien plutôt d’interroger la mémoire de cette guerre dans le présent. Cette journée d’études voudrait réunir des spécialistes d’histoire, de littérature, de cinéma, d’histoire de l’art afin de voir si le témoignage a le même sens (la même valeur?) dans ces champs divers : il voudrait aussi s’ouvrir à une perspective comparatiste.

Journée d’études organisée par le département Littérature et langages de l’École normale supérieure

Mercredi 12 décembre 2007

École normale supérieure – 45, rue d’Ulm- 75005 PARIS
Salle d’Histoire (escalier D, premier étage)

Matinée
9 h Accueil par Michel Murat, directeur du département.
Introduction par Déborah Lévy-Bertherat (ENS) et Corinne François-Denève (University of Liverpool)

9 h 30 Rémy Cazals (Université de Toulouse II-Le Mirail / Crid 14-18)
« Chercher, publier, exploiter les témoignages de 1914-1918 »

10 h Luc Rasson (Université d’Anvers)
« Quand l’animal témoigne »

10 h 30 Discussion

11h 20 Carole Matheron (Université de Paris III-Sorbonne nouvelle)
« Témoins juifs de la Grande Guerre en Europe orientale »

11h 50 Christophe Mileschi (Université de Grenoble III-Stendhal)
« Le témoignage des « grands » écrivains italiens de la Première Guerre mondiale: silence, enthousiasme et remords. »

12h 20 Discussion

Après-midi

14 h 30 Philippe Dagen (Université de Paris IV-Sorbonne)
« Photographie de guerres : de la preuve au pieux mensonge. »

15h 00 Clément Puget (Université Bordeaux III (ARTES))
« D’Abel Gance à Bertrand Tavernier. (Re)lire les témoignages filmiques/filmés ».

15 h 30 Corinne François-Denève (University of Liverpool)
« Blackadder goes forth, Ben Elton, Anne Perry : témoignages de la Grande Guerre et culture populaire anglaise »

16 h 00 Discussion

16 h30 Conclusion de la journée (Corinne François-Denève et
Déborah Lévy-Bertherat)

Contacts :
Corinne François-Denève : c.francois-deneve@tiscali.fr
Déborah Lévy-Bertherat : levybert@ens.fr

Parution: un chirurgien dans la Grande Guerre

Parution du témoignage de Prosper Viguier, chirurgien, présenté par Rémy Cazals, aux éditions Privat : Prosper Viguier, Un chirurgien dans la Grande Guerre, Présentation de Rémy Cazals, Toulouse, Privat, 2007, 15 €.

Présentation de l’éditeur : 

Entre 1914 et 1918, Prosper Viguier, médecin-chef de l’ambulance 8/18, a pris des notes sur plusieurs cahiers : statistiques et bilans en vue d’établir les rapports officiels ; comptes rendus d’opérations chirurgicales, de lectures, d’échanges d’expériences ; remarques personnelles parfois critiques. L’ensemble fournit un éclairage précieux sur la vie d’une ambulance à l’avant pendant toute la durée de la guerre, avec ses semaines d’activité chirurgicale intensive (l’Aisne, Verdun, le Chemin des Dames, le secteur de Suippes…). Lors des moments d’accalmie relative, le médecin-chef s’informe, réfléchit sur les complications à redouter après
les opérations et les moyens d’en préserver les blessés, sur les améliorations à apporter au service de santé.
Prosper Viguier livre une vision réaliste et précise (par exemple sur les types de blessures et leurs origines, principalement les tirs d’artillerie), loin de toute fiction littéraire comme de toute surinterprétation hâtive. Il consacra ainsi quatre années à sauver des vies sacrifiées dans la sanglante catastrophe européenne du début du XXe siècle.