Histoire de l’aéronautique et de la conquête spatiale, chaîne YouTube, parcours de Master et revue Nacelles

L’ Ecole nationale de l’Aviation civile – ENAC (Olivier Pontreau) et l’Université de Toulouse Jean Jaurès /Framespa (groupe Aéro de Toulouse) ont créé une chaîne YouTube . Elle est destinée à maintenir le lien avec les étudiants du parcours de Master « Histoire et patrimoine de l’aéronautique et de l’espace » et les doctorants travaillant sur ces thèmes.

Si vous souhaitez présenter votre recherche, quand elle touche à l’histoire de l’aéronautique et de la conquête spatiale, vous êtes les bienvenu.e.s.

Cela se fait d’abord via webex avec une conférence interactive en direct, puis cette présentation est enregistrée et mise en ligne sur la chaîne YouTube “Aero Masterclass”.

Vous pouvez aussi proposer des articles pour la revue Nacelles. Passé et présent de l’aéronautique et du spatial 

Parution : Athènes 1917, le regard de l’armée d’Orient

photos commentées par Tassos Anastassiadis, Lena Korma et Manolis Korres,
École française d’Athènes & Melissa Publishing House,
avec la participation de la Mission du Centenaire, 2017, 240 pages.

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Pour se souvenir d’André Bach (1943-2017), de nos travaux et de nos luttes communes au sein du Crid 14-18

Dès l’origine, André Bach fut l’un des piliers de cette curieuse bande d’historiens plus ou moins franc-tireurs qui, un beau jour de 2005, décidèrent de former le Crid 14-18 pour mener le combat contre un tour que prenait l’histoire de la Grande Guerre qui les indisposait au plus haut degré.

André était là comme par une évidence, comme historien des fusillés. Cette figure du fusillé de la Grande Guerre, durable, excessive et démesurée même – comme il le disait encore à l’occasion de la grande exposition de 2014 à l’Hôtel de Ville de Paris dont il avait dirigé la partie scientifique –, était celle à laquelle il avait consacrée l’essentiel de son travail d’historien. Et au Crid 14-18, face au courant dominant des historiens qui demandaient qu’on tourne la page des objets « brûlants » de la Grande Guerre, André Bach retrouvait ceux qui refusaient, comme lui, l’idée d’une contradiction entre l’histoire et le profond respect de ceux qui l’avaient vécue. Si les fusillés avaient à ce point occupé le terrain de la mémoire de la guerre et s’ils l’occupent encore, c’est qu’au-delà des chiffres, ils nous disent beaucoup de ce que fut la pire guerre vécue par les Français.

André avait, comme chacun de nous, ses raisons particulières pour s’intéresser aux révoltes et à la discipline. Mais de fait, il était le seul d’entre nous à avoir connu ce que voulaient dire le commandement, l’obéissance et la discipline sous les armes et sous le feu. Il en parlait très peu d’ailleurs, et pour le peu en question, avec beaucoup de pudeur. Mais en nous disant toujours combien cela avait pesé dans son intérêt d’historien pour le fusillé.

Était-ce pour cette raison d’une expérience un peu différente ? Ou parce qu’il était l’un de nos aînés ? André Bach, en tout cas, servait de point de référence lorsqu’il fallait discuter de la manière de monter au combat, puisque le Crid en était un.

Il était un peu notre sage. Qui répétait combien il fallait d’abord travailler, plutôt que de polémiquer. À ce sujet, c’était d’ailleurs un fin renard, qui nous expliquait après coup combien la stratégie de l’apaisement servait avant tout à déstabiliser l’adversaire. Car enfin, au moins autant que tous les autres membres du Crid 14-18, il menait son travail d’historien comme un combat.

Le preuve ? Alors qu’une vieille idée reçue (et bien souvent constatée) veut qu’avec l’âge vienne le temps du compromis et de l’oubli de la révolte, André a mené le chemin strictement inverse. Sans se disperser dans les effets de manche qu’il détestait, il n’a cessé d’être toujours plus intransigeant face aux personnes et aux idées en place. Ces derniers mois, il disait sans diplomatie sa profonde colère contre la vacuité des commémorations de 14-18. Il avait trouvé avec ses amis du groupe de Prisme 14-18 un lieu propice au prolongement du combat pour une histoire aussi rigoureuse qu’ancrée dans la vie.

Ces dernières années, André ne venait plus aux assemblées du Crid 14-18. En partie pour des raisons de santé. Mais il était toujours présent par l’écriture : les longs messages d’André, depuis sa « thébaïde arcachonienne » comme il disait ! Quel meilleure signe de sa totale générosité, de son optimisme indéfectible au nom des valeurs auxquelles il croyait fermement. Généralement, le message partait vers 1h50 du matin ; il nous rappelait – sans jamais faire la leçon – aux idéaux d’ouverture, de « science de plein air » comme le dit la charte du Crid qu’il aimait citer sur ce point, et d’esprit collectif. Jusqu’au bout, et même de loin, il nous faisait profiter de ce qu’il appelait son « utopie créatrice ».

Dans les mots qu’il écrivait et qui suivent, on peut remplacer avec la malice qui le caractérisait « interdisciplinarité » par « indiscipline », et retrouver toute la fougue de son combat d’historien :

L’interdisciplinarité est mon credo, j’aime embrasser l’histoire sous toutes ces facettes et dans toutes ces périodes, mais j’appelle de mes vœux un CRID regroupé, musclé, appelé à être un des acteurs de cette période où on parlera plus que jamais de 14-18, un 14-18 que j’espère dégagé de la gangue hagiographique qui l’enserre encore, dégagement auquel le CRID se devrait de contribuer.

Merci André. Et comme tu le disais à la fin de presque tous tes messages : « continuons le débat ».

P.Olivera

Hommage au général André Bach, 1943-2017

André Bach à Craonne. Photo : Chemins de Mémoire Sociale.

Le général André Bach est décédé dans la nuit du 18 mai 2017 au terme d’une maladie. Avec lui, la communauté des chercheurs et passionnés de la Grande Guerre perd un savant de premier plan et un homme remarquable. Ceux qui l’ont rencontré garderont le souvenir d’un militaire qui fut aussi un historien et un citoyen, à la fois humaniste, curieux et généreux. Le Crid 14-18 est en deuil et lui rend ici hommage.

Né en 1943 à Perpignan, André Bach sort de Saint-Cyr en 1966 comme officier d’infanterie parachutiste. Il connaît différentes responsabilités dans l’armée, aussi bien auprès d’états-majors que sur le terrain, en Nouvelle-Calédonie ou encore à Soissons, et au feu, en particulier en 1986 au Liban (bataillon français de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban). Cette même année il débute un long enseignement à l’école supérieure de guerre, nourri d’une passion précoce pour l’histoire, avant de faire partie de la direction du Service d’informations et de relations publiques des armées (SIRPA), puis de devenir le chef du Service Historique de l’Armée de Terre (devenu Service Historique de la Défense, à Vincennes) entre 1997 et 2000.

C’est là qu’il entame véritablement un parcours d’historien, au contact d’archives, en particulier celles de la Grande Guerre dont il éprouve la richesse, et dont il souhaite améliorer le classement et élargir l’accès. De très nombreux chercheurs lui doivent d’avoir pu consulter des dossiers longtemps difficilement consultables, pour la Justice militaire en particulier.

Ce domaine retient son attention pour un ouvrage majeur, paru en 2004 : Fusillés pour l’exemple (éd. Tallandier), première somme parfaitement documentée qui mesure et dévoile de façon systématique les mécanismes des exécutions militaires dans l’armée française en 1914-1915. Le livre est à la fois le fruit d’une très fine connaissance de l’institution militaire, et de l’interrogation d’un citoyen qui eut à commander des combattants sur la peine de mort en temps de guerre. L’enquête trouvera des prolongements dans un second volume tout aussi riche en citations de sources primaires, Justice militaire 1915-1916 (éd. Vendémiaire, 2013), puis dans une série de publications en ligne avec un groupe de travail composé pour partie de non-professionnels de la recherche, le « Prisme 14-18 ». Cette dernière démarche illustre aussi le souhait qui fut le sien de discuter largement questionnements et matériaux avec des chercheurs de tous horizons, au sein comme en dehors de l’université, ce qu’il accomplit aussi au sein du Crid 14-18, dont il fut l’un des fondateurs, une cheville ouvrière, et le vice-président depuis l’origine, en 2005. On doit aussi à l’historien l’une des rares synthèses sur l’institution militaire au XIXe siècle, L’armée de Dreyfus. Une histoire politique de l’armée de Charles X à l »Affaire » (éd. Tallandier, 2004). On pourra lire ici et ici deux entretiens récents qui illustrent les démarches, centres d’intérêt et méthodes du chercheur.

Par ses propres travaux d’ampleur et surtout par l’énergie mise à partager et rendre accessibles de précieux documents, stimulant pour toute une communauté savante de nouvelles interrogations, ses contributions à l’histoire de la Grande Guerre sont de première importance.

Le Crid 14-18 perd un de ses piliers, et avant tout un ami. Avec de très riches souvenirs de marches, de dialogues, de chansons, avec gratitude pour le savoir et les conseils partagés, avec surtout une profonde tristesse, l’association et ses membres s’associent à la douleur de ses proches.

Gaston Mourlot, un ouvrier-artisan en guerre

Un ouvrier-artisan en guerre – Les témoignages de Gaston Mourlot 1914-1919, édition Edhisto, 2012, 559 p.

Texte présenté par Jean-François JAGIELSKI, Alexandre LAFON et Marie LLOSA
Cartes réalisées par Philippe OLIVERA ; édité par Yann PROUILLET
Postface par Rémy CAZALS  aux éditions Edhisto

Gaston Mourlot, artisan-ouvrier parisien, combattant d’infanterie puis soldat du Génie mobilisé en première ligne, simple fantassin puis sergent, a laissé de sa guerre plusieurs témoignages : 10 carnets de guerre, des dizaines de croquis, des centaines de photographies mais aussi de l’artisanat de tranchée et même un herbier.
Mis à disposition d’un large public sous l’égide du CRID 14-18, ce corpus exceptionnel, révélant le parcours de guerre de Gaston Mourlot, devient un des témoignages les plus complets édités pour la période 1914-1919.

Un ouvrier-artisan en guerre est un livre de 559 pages, 315 illustrations et 4 cartes, format 21×30 cm
Prix unitaire : 25 € (port offert)

10e journée du livre de Craonne, le 11 novembre 2012

L’Histoire de la Grande Guerre  a rendez-vous à Craonne (Aisne) le dimanche 11 novembre 2012 en Mairie de Craonne

10h    Ouverture de la 10ème JOURNEE DU LIVRE par Noël Genteur,  Maire de Craonne

Matinée : L’actualité du témoignage  …

10h15 : 1914-1918 Le temps de nous aimer, Thierry Secrétan, Editions de la Martinière, 2012.

En septembre 1914 un père (62 ans) et son unique fils (26 ans) s’engagent comme simples soldats pour la durée de la guerre. Ils servent au même canon dans l’Aisne, en Champagne, en Argonne, dans la Somme, en Alsace. Thierry Secrétan, leur petit-fils et arrière petit-fils, a retrouvé intacts dessins, photographies, et correspondances.

11h : Reviens vite : La vie quotidienne d’une famille française pendant la guerre de 14, Marie Favre.

Le dimanche 2 août 1914, le mari, capitaine d’artillerie, est mobilisé. Commence alors avec sa femme une correspondance régulière qui va durer 4 ans et demi. Chronique d’une famille industrielle de l’Est de la France, notamment des Vosges. Marie Favre fait partie des 28 petits-enfants de ce couple.

11h30Écrire sa guerre : Témoignages de soldats canadiens-français, 1914-1919. Michel Litalien, Outremont, Athéna éditions, 2011

Mon journal. France-Belgique, 1915-1916 Francœur Georges-Ulric. Texte inédit, établi et annoté par Michel Litalien, Outremont, Athéna éditions, 2011.
Gestionnaire du réseau des musées des Forces canadiennes à la Direction Histoire et Patrimoine, Michel Litalien fait œuvre utile d’historien  avec ces livres présentant de rares et souvent inédits témoignages de soldats canadiens-français.

12h Un ouvrier-artisan en guerre. Les témoignages de Gaston Mourlot. 1914-1919. Moyenmoutier, Collectif CRID 14-18 Rémi Cazals, Jean-François Jagielski, Alexandre Lafon, Marie Llosa, Philippe Olivera, Yann Prouillet, Editions Edhisto, 2012.

Témoignage original d’un artisan-ouvrier parisien, qui donne à « lire » « sa » guerre à travers différentes productions : carnets, lettres, photographies, dessins et … un herbier.

Après-midi : Coup de projecteur sur un récit …

14h La bataille d’occident, Eric Vuillard, Actes sud Littérature, 2012 .

L’auteur revisite à sa manière historique, politique et polémique le premier conflit mondial: « un livre stimulant et au langage étincelant »  Le Magazine littéraire, juin 2012.

L’actualité du livre d’histoire de 14-18…

14h30 La première guerre d’Hitler, Thomas Weber, Perrin, 2012

Professeur d’histoire contemporaine (Universités d’Aberdeen et d’Harvard), l’historien britannique Thomas Weber bouscule la vulgate selon laquelle le premier conflit mondial serait la matrice de l’idéologie d’Hitler et du nazisme. Il nous invite à une relecture complète de la personnalité du Führer et de son ascension au pouvoir. Un ouvrage très documenté, un appareil scientifique irréprochable. Décapant !

15h30 Nivelle, l’inconnu du Chemin des Dames, Denis Rolland, Imago, 2012.

Présentation – Débat

Denis Rolland s’attache à retracer le parcours et la psychologie du Général Nivelle, considéré comme le responsable du désastre du Chemin des Dames. Spécialiste de la Grande Guerre et historien des mutineries de 1917, il appuie cette investigation sur une documentation militaire désormais pleinement accessible, enrichie par le recours à des archives privées.

16h30  Vivre et mourir dans les tranchées de la Grande Guerre, Rémy Cazals, André Loez, Texto, Editions Tallandier, 2012.

Ce livre s’intéresse aux hommes des tranchées, les fantassins, aux hommes ordinaires. Les valeurs qui apparaissent dans leurs récits sont celles de la vie civile en temps de paix, confrontée aux exigences d’une guerre inhumaine (voir pages suivantes).

17h Le Chemin des Dames (dir.) Nicolas Offenstadt, Editions Perrin, 2012

17 historiens, entre l’archive et le terrain, ont mené une enquête qui est un essai d’histoire totale : tous les aspects de l’expérience combattante sont passés au crible de l’analyse. Avec cette réédition, il s’agit TOUJOURS de lever et d’expliquer l’oubli qui frappa dans le passé un lieu de bataille de la Première Guerre mondiale : le Chemin des Dames (voir pages suivantes).

17h30 /18h Clôture de la  10ème Journée du livre de Craonne

Toute la journée: signatures de livres * sur 14/18 (livres d’Histoire, romans, albums, BD …). Les auteurs des interventions et les membres du Crid 14-18 dédicaceront leurs ouvrages qui seront disponibles à  la vente. Sur place, des libraires avec une large sélection d’ouvrages récents et anciens sur 1914-1918, des éditeurs, des bouquinistes …

Et … Présence de Thierry Bourcy, romancier et scénariste, qui dédicacera sa série policière « Les aventures de Célestin Louise, flic et soldat »

Boissons et petite restauration sur place.               Entrée libre et gratuite.

Parution: Le Chemin des Dames

L’ouvrage de référence sur la bataille du Chemin des Dames (1917) paraît en édition de poche, revue et mise à jour.

Nicolas Offenstadt (dir.), Le Chemin des Dames, Paris, Perrin, « Tempus », 2012, 12€.

« C’est l’enfer[ …]. II faut y être passé pour comprendre » écrit le simple soldat Clerfeuille en évoquant le Chemin des Dames après le début de la fameuse offensive du 16 avril 1917, Le conflit dure depuis plus de deux ans et demi et le plan grandiose du général Nivelle ne vise rien moins qu’à terminer la guerre en perçant le front à cet endroit. Malgré certaines réticences civiles et militaires, qui ne peuvent être rendues publiques, Nivelle est alors porteur des espoirs de toute la nation, à l’avant comme à l’arrière. Près d’un million d’hommes sont rassemblés pour cette immense opération qui se transforme, dès les premières heures, en un épouvantable calvaire pour les soldats, confrontés à des positions allemandes en contre-haut, bien organisées dans un dédale de galeries et de cavernes insuffisamment détruites par l’artillerie : plus de cent mille hommes sont hors de combat en quinze jours… Les assauts dans la boue et la neige, face à des pentes imprenables, transforment l’espoir en boucherie. L’échec de l’offensive ouvre rapidement la voie à de nombreux débats et discussions et rend la mémoire de l’événement particulièrement trouble. D’emblée honteuse, la bataille est difficilement baptisée ; elle est bataille de l’Aisne, bataille du Chemin des Dames, ou encore offensive Nivelle, en fonction de ce que l’on veut souligner… On nie d’abord l’échec évident du projet ; on écarte ou minimise l’événement dans l’écriture de la guerre. Son importance est pourtant considérable par les choix militaires qu’elle entraîne (la fin des grandes offensives), les mutineries qu’elle provoque (et qui sont ici revisitées), et, au-delà, par son rôle dans la construction du mythe Pétain (le « sauveur » qui redresse les erreurs de Nivelle). Pour saisir toute la portée de l’événement, une équipe d’historiens, entre l’archive et le terrain, a mené une enquête de grande ampleur abordant toutes les facettes du « Chemin des Dames », de 14-18 à nos jours : histoires, combats, traces, mémoires… Il fallait aussi entendre ces autres voix qui ont toujours fait la vigueur du récit de la Grande Guerre : celle du combattant au cœur des offensives (Paul Clerfeuille) ou celle du Chemin des Dames d’aujourd’hui (Noël Genteur), celle de l’image (Arlette Farge) ou celle du romancier (Didier Daeninckx livre ici une nouvelle inédite).

Parution : 14-18, vivre et mourir dans les tranchées

La vie quotidienne des combattants, racontée et analysée à travers leurs témoignages, au format « poche ».

Rémy Cazals et André Loez, 14-18 Vivre et mourir dans les tranchées, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2012, 9,5 €.

Alors que tous les combattants français de 1914-1918 ont disparu, ce livre s’attache à faire revivre et comprendre leur expérience. Rémy Cazals et André Loez s’intéressent aux hommes des tranchées, aux fantassins, ils explorent tous les aspects de leur terrible quotidien. Une telle plongée dans l’univers du conflit est rendue possible par les nombreux témoignages que ces hommes ont laissés, carnets, souvenirs et lettres, et qui sortent depuis quelques années des tiroirs où ils dormaient. Ce livre veut donner la parole à ces hommes directement : ils ne sont pas vus et racontés ici par leurs chefs, par des observateurs prudemment restés à l’arrière, ou par ceux qui étaient sur le front avec l’intention de produire une œuvre littéraire. Ces hommes ordinaires disent avec précision, parce qu’ils l’ont vécue, l’horrible réalité de la vie matérielle, dans la boue, sous les obus ou face aux balles des mitrailleuses, leurs réactions à la violence commandée et subie, l’expression de leurs sentiments, de leurs espoirs, de leur désespoir. Ce qu’ils pensent de la guerre et de la paix, de leurs chefs et des gens à l’arrière. Comment ils se comportent vis-à-vis de leurs ennemis. Les valeurs qui apparaissent dans leurs récits sont celles de la vie civile en temps de paix, confrontée aux exigences d’une guerre inhumaine.

Compte-rendu de la conférence de Merano : “Italia, Austria e Russia nella Grande Guerra. La memoria tirolese” (en italien)

“Italia, Austria e Russia nella Grande Guerra. La memoria tirolese”

Merano, 21-22 giugno 2012.

Recensione di Irene Guerrini

Il 21 e 22 giugno si è tenuto nella città termale sud tirolese di Merano questo convegno internazionale, promosso e organizzato (molto bene) dal “Centro Russo Borodina” di Merano e dal “Centro della gloria nazionale” di Mosca, con la partecipazione di studiosi dell’Accademia delle Scienze russa e dell’Associazione degli storici russi della prima Guerra Mondiale, dell’Università di Innsbruck, dell’associazione “Croce nera” per le onoranze ai caduti dell’esercito austro-ungarico, di studiosi italiani.

Il convegno si è posto l’obbiettivo di avviare un’analisi comparata sul conflitto mondiale, ponendo a confronto alcune esperienze di ricerca e il livello di elaborazione storiografica in tre Paesi che furono tra i principali protagonisti della Grande Guerra: Italia, Austria e Russia, appunto. In particolare è stato interessante il confronto con la scuola russa, che solo negli ultimi venti anni è ritornata ad analizzare la Prima guerra mondiale in modo autonomo, separandola dallo studio della Rivoluzione di Ottobre. Anche in questa occasione si sono potute apprezzare, nelle analisi condotte dagli studiosi russi, le diverse impostazioni e sensibilità relative a questo snodo storico fondamentale per la storia di quel Paese. Di particolare interesse le analisi sulla storiografia sovietica e russa relativa al conflitto di Vjacheslav Shatsillo e Evgeny Sergeev.

Uno degli argomenti cardine della conferenza è stato quello relativo ai prigionieri di guerra russi concentrati dagli austro-ungarici in Tirolo, su cui Evgeny Sergeev condusse uno studio pionieristico già nel 1993, che ebbe come corrispettivo italiano l’indagine sui prigionieri austro-ungarici di lingua italiana catturati dall’esercito zarista realizzata, negli stessi anni, da Marina Rossi, anch’essa presente a questa Conferenza.

In particolare, si è analizzato l’uso che di questi prigionieri fu fatto dalla Duplice Monarchia per costruire fortificazioni e linee ferroviarie nella provincia di Bolzano, in particolare la ferrovia della Val Gardena. L’articolazione organizzativa della Conferenza, che prevedeva appunto lo svolgimento di una sessione a S. Cristina di Val Gardena, ha consentito di coinvolgere anche studiosi locali, appartenenti alla comunità ladina che abita da sempre quella valle. In tal modo è stata analizzata la sedimentazione, nella memoria della comunità, dell’esperienza di convivenza tra le popolazioni locali ed i prigionieri di guerra. In sostanza è emersa la comune esperienza di lavoro obbligato, dato che anche gli abitanti rimasti nella valle (donne, anziani e giovanissimi) furono costretti a contribuire alla costruzione di strade, ferrovia e funivie. Da questa esperienza sembra essere nata una memoria solidale, nella quale i prigionieri russi vengono ricordati più come vittime che come nemici.

Gli organizzatori della Conferenza hanno il duplice obbiettivo di ampliare lo studio dell’impatto della guerra negli ambiti sociali, e in particolare sulle condizioni di vita degli strati più deboli (prigionieri, malati, comunità locali) e di dimostrare l’interdipendenza di tutte le regioni a diverso titolo coinvolte nel conflitto, per cui le cui conseguenze di un singolo evento influirono sulla vita quotidiana e sulla storia di comunità anche molto distanti e diverse tra loro. A tal fine si propongono di dare continuità all’iniziativa di quest’anno proponendo anche per il futuro, e in particolare per il 2014, l’organizzazione di iniziative internazionali di studio.

Questo progetto è di grande significato anche per il fatto di svolgersi, con l’appoggio dei poteri locali, in una provincia che in un ancor recente passato fu sede di dure contrapposizioni tra la comunità di lingue italiana e quella di lingua tedesca e che oggi ha invece l’ambizione di presentarsi, in un contesto europeo attraversato da tensioni e contrasti, come un luogo di riflessione e di elaborazione comune sulla storia del continente.

Parutions : colloque de Béziers / Mélanges Jules Maurin

Les Actes du colloque de Béziers (septembre-octobre 2010) viennent de paraître sous la direction de Hubert Heyriès, Histoire militaire, études de défense et politiques de sécurité, des années 1960 à nos jours, Paris, Economica et Institut de Stratégie et des Conflits, 2012, 497 pages, index, avec la participation de CRISES, Université Paul Valéry Montpellier 3. L’ouvrage est divisé en cinq parties : “L’histoire militaire en centres de recherche” ; “L’histoire militaire hors de France” ; “L’histoire militaire en arme” ; “L’histoire militaire sous d’autres cieux” ; “L’histoire militaire en marche”. Dans la première partie, on pourra lire la communication de Rémy Cazals sur “Le CRID 14-18”, faisant évidemment état de la situation du CRID à la date du colloque. Dans la quatrième partie, un texte de Julien Mary et Frédéric Rousseau, “Les musées militaires : objets d’histoire et de mémoires”. La conclusion générale est de Jules Maurin. Rappelons que, lors de ce colloque, a été remis à Jules Maurin le livre d’hommage intitulé Combats, préparé par Jean-François Muracciole et Frédéric Rousseau (Paris, Michel Houdiard éditeur, 2010, 492 pages) qui contient, entre autres, deux textes fondamentaux : “Pour en finir avec ‘le moral’ des combattants” par André Loez, et “Penser la Grande Guerre avec ou sans Jules Maurin, Retour sur Armée-Guerre-Société : soldats languedociens (1889-1919)”. Parmi les autres contributions touchant à la guerre de 14-18 dans ce livre d’hommage, notons celles de Rémy Cazals, Jean-Jacques Becker, Odon Abbal, Gérard Cholvy, Jean-Claude Hélas, Elie Pélaquier, François Cochet, Yves Pourcher, Rémy Pech, Giorgio Rochat, Antoine Prost.