Colloque international : L’Europe à la croisée des chemins. La conférence internationale de Gênes de 1922 (du 10 au 12 octobre 2022)

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(FRA) L’Europe à la croisée des chemins. La conférence internationale de Gênes de 1922 (10 au 12 octobre 2022)

Ce sont les dates de la prochaine conférence organisée à Gênes, dans le prestigieux bâtiment historique du Palazzo San Giorgio, pour commémorer le centenaire de la Conférence internationale de Gênes de 1922.

La conférence vise à fournir un aperçu inestimable du cadre géopolitique européen et international qui a donné lieu à la Conférence de 1922, avec un accent particulier sur la sphère d’influence du gouvernement italien et de la délégation italienne, et sur le rôle de Gênes dans l’après-guerre.

Des autorités locales, des universitaires et des chercheurs nationaux et internationaux seront présents.

L’événement est organisé par l’ILSREC, la DISPI, la Région Ligurie, la Ville de Gênes, l’Autorité portuaire maritime de la Ligurie occidentale/Ports de Gênes et l’Autorité éducative locale de la Ligurie.

(ITA) L’Europa a un bivio. La Conferenza internazionale di Genova del 1922 (10-12 ottobre 2022)

Ecco le date del prossimo convegno che si terrà a Genova, nella prestigiosa sede di Palazzo San Giorgio, in occasione del centenario della Conferenza Internazionale di Genova del 1922.

Il convegno intende approfondire dal punto di vista storico il quadro europeo e internazionale che rese necessaria la Conferenza del 1922, analizzando in particolare l’influenza del governo italiano e della delegazione italiana nonché la storia di Genova nel periodo postbellico.

Parteciperanno Autorità locali, Accademici e Studiosi italiani e stranieri.

L’evento è organizzato da ILSREC, DISPI, Regione Liguria, Comune di Genova, Autorità di Sistema Portuale del Mar Ligure Occidentale e Ufficio Scolastico Regionale per La Liguria.

(ENG) Europe at a Crossroads. The 1922 Genoa International Conference (10-12 October 2022)

These are the dates of the forthcoming conference hosted in Genoa, in the prestigious historic building of Palazzo San Giorgio, to commemorate the centenary of the Genoa International Conference of 1922.

The conference aims to provide an invaluable insight in the geo-political European and international framework that gave rise to the 1922 Conference, with a specific focus on the sphere of influence of the Italian government and of the Italian delegation, and on the role of Genoa in the post-war era.

Local Authorities, National and International University Academics and Scholars will attend.

The event has been organized by ILSREC, DISPI, the Liguria Region, the City of Genoa, the Western Liguria Sea Port Authority/Ports of Genoa and the Local Ligurian Education Authority.

Elsa Brändström, Parmi les prisonniers de guerre en Russie et en Sibérie 1914 – 1920, Paris, Éditions Turquoise, collection « Le temps des femmes », 2019, 237 pages.

Elsa Brändström (1888 – 1948) est une Suédoise qui a pris une part importante à l’aide humanitaire apportée par la Croix-Rouge aux prisonniers de guerre allemands et austro-hongrois de 1914 à 1920. L’ouvrage original a paru en 1921 et cette traduction française, qui date seulement de 2019, est fort bienvenue pour nous éclairer sur cette question mal connue en France. L’ouvrage, publié dans une collection des éditions Turquoise qui s’intéresse aux itinéraires féminins, apporte un point de vue atypique dans la production des témoignages des années d’après-guerre. L’auteure présente une synthèse documentée et chiffrée d’une question qu’elle connaît bien, puisqu’elle a été une des 77 délégués suédois visitant des camps dans toute la Russie.

L’introduction (2019) de Per Allan Olson, spécialiste de l’histoire de l’Humanitaire suédois, est éclairante sur la tentation pour la Suède, en 1914, d’entrer dans le conflit aux côtés du Reich, puis sur la prise de décision de neutralité, avec la conversion de l’énergie des  Scandinaves dans l’aide humanitaire. E. Bränström souligne ensuite (avant-propos de 1922) s’être efforcée à l’objectivité, et déclare que ses écrits s’appuient « sur les expériences qu’elle a pu vivre pendant cinq ans et demi en Russie et en Sibérie parmi les prisonniers de guerre. » Pour la lectrice ou le lecteur français contemporain, la synthèse se veut neutre, mais c’est une neutralité très empathique vis-à-vis de l’Alliance, on peut parler ici d’une neutralité « bienveillante » pour l’Allemagne et l’Autriche. Pour 1914 et 1915, le livre rapporte une masse d’informations dramatiques, avec le déplacement et l’internement de civils baltes, polonais, ou allemands de souche. Pour les soldats allemands et autrichiens capturés, l’improvisation est la règle, une telle masse de prisonniers n’avait jamais été envisagée par les Russes (environ 160 000 Allemands, 2 millions d’Austro-Hongrois et 50 000 Ottomans). La construction des camps est marquée par le manque de moyens, la corruption et parfois les mauvais traitements, et la sous-alimentation est la règle. Ces baraquements, sans couvertures et mobilier, sans organisation prophylactique en ce qui concerne l’hygiène, voient très vite le typhus prendre des dimensions catastrophiques. Par exemple, dans le terrible camp de Totskoïe, le typhus a tué plus de la moitié des 25000 internés. E. Brändström propose le chiffre, toutes causes confondues, de 600 000 prisonniers, essentiellement austro-hongrois, morts en Russie « de la misère et des privations ». Si l’auteure évoque la brutalité de certains chefs de camps, ou le travail forcé jusqu’à l’épuisement, elle mentionne souvent le dénuement russe global (p. 49) : « Il faut, pour être juste, préciser que les prisonniers, dans les hôpitaux moscovites, étaient pour la plupart logés à la même enseigne que beaucoup de soldats russes, eux aussi soignés de la manière la plus négligente, en raison du manque de personnel ou d’une grossière indifférence. » À la fin de 1915 et en 1916, les missions d’inspection, avec l’aide des États-Unis, se sont développées et la situation s’améliore nettement : les Russes (p. 131) « ont cessé de voir les prisonniers comme des créatures que chacun pouvait maltraiter impunément. ». Octobre 1917 apporte du changement, mais aussi un grand désordre ; les prisonniers « Internationalistes » ont toute latitude pour essayer de prendre le pouvoir dans les camps, et ceux qui restent fidèles à l’Autriche deviennent donc, en plus, des ennemis de classe. On voit aussi que beaucoup de travailleurs prisonniers ont acquis un rôle économique important. Après Brest-Litovsk, des accords amènent au rapatriement des prisonniers de Russie occidentale et centrale, mais il sera impossible en 1918 de rapatrier les 400 000 prisonniers restés au-delà de l’Oural et en Sibérie, et ils seront le jouet des factions, au gré de la Guerre Civile. C’est Fridtjof Nansen qui fera rentrer, via la SDN, les 200 000 derniers captifs en 1920 et 1921.

Ce qui frappe le lecteur contemporain, dans cet ouvrage des années vingt plutôt favorable, on l’a dit, aux puissances centrales, c’est la diversité des situations.  Un prisonnier peut mourir rapidement du typhus, végéter tristement dans un semi-esclavage pendant des années, être recruté, comme Tchèque, dans une Légion armée ou encore vivre convenablement d’un travail, qui diffuse dans des régions déshéritées, des valeurs de sérieux et d’organisation ; l’auteure insiste – est-ce seulement un cliché ? –  sur cette bénéfique « influence culturelle allemande ». La description du délabrement de la Russie tsariste est également impressionnante, et si le soldat russe est largement abandonné à son sort, on se doute bien alors qu’il n’y aura pas de traitement de faveur pour les captifs ennemis.

Vincent Suard

Dernières parutions (avril 2022) :

. Colin Miège, « Je te promets, je serai femme de soldat… », Correspondance de guerre (août 1914-mai 1917), Paris, L’Harmattan, 2022, 592 pages. Colin Miège est le petit-fils du sergent, puis lieutenant du génie Désiré Sic. Le compte rendu de ce livre figure en complément de la notice « Sic, Désiré » dans le dictionnaire des témoins sur ce même site du CRID 14-18.

. La paix dans la guerre, Espoirs et expériences de paix (1914-1919), sous la direction de Jean-Michel Guieu et Stéphane Tison, Paris, Éditions de la Sorbonne, collection « Guerre et Paix », 2022, 430 pages. Il s’agit des Actes du colloque qui s’est tenu à La Flèche, patrie du sénateur d’Estournelles de Constant, promoteur de l’arbitrage entre les nations et prix Nobel de la Paix en 1909. Les directeurs du volume précisent : « La guerre est loin d’anéantir tous les imaginaires et les pratiques forgés durant les longues décennies de paix qui l’ont précédée. C’est donc ce va-et-vient, dans un temps pétri par la guerre, entre le souvenir de la paix d’hier et l’impatience de son retour, que nous avons cherché à étudier, grâce à une grande variété d’approches. » Parmi les contributeurs, Anne Simon a écrit « Le sourire de Madelon. Chanter, une échappatoire à la guerre » (pp. 199-221), et Rémy Cazals « La paix dans Les carnets de guerre de Louis Barthas » (pp. 129-143).

. Justement, les éditions La Découverte viennent de publier en 2022 un 7e tirage de l’édition de 2013 des Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918 avec une nouvelle couverture.

. Enfin, il ne faut pas cesser de rappeler l’indispensable livre de Thierry Hardier, Traces rupestres de combattants (1914-1918), édité par le CRID 14-18 et Edhisto, 2021, 446 pages, superbement illustré.

Écrire… Publier… Réflexions sur les témoignages de 1914-1918 (par Rémy Cazals) (suite et fin)

Découvrez la nouvelle contribution de Rémy Cazals dans le cadre de ses réflexions sur le témoignage sur le site Studium (site rattaché à l’université Toulouse Jean-Jaurès et au CNRS) : ci-dessous le sommaire de la neuvième et dernière partie, dont le texte est accessible ici.

Annexes

Annexe 1 Le choix des titres

1. La présence ou l’absence des dates dans les titres

2. Un mot ou une expression caractéristique de  la guerre

3. Une phrase tirée du témoignage

4. Des titres sobres ou ronflants ?

Annexe 2 Témoignages classés par départements

Écrire… Publier… Réflexions sur les témoignages de 1914-1918 (par Rémy Cazals) (suite)

Découvrez la nouvelle contribution de Rémy Cazals dans le cadre de ses réflexions sur le témoignage sur le site Studium (site rattaché à l’université Toulouse Jean-Jaurès et au CNRS) : ci-dessous le sommaire de la huitième partie, dont le texte est accessible ici.

VIII – De l’humour : un florilège

1. Au risque d’être qualifié de « scatologique »…

2. Situations militaires comiques

3. Ironie sur les patriotes de l’arrière

4. Humour spontané, humour laborieux, humour involontaire

Les photographies de Raoul Berthelé (2) : exposition et atelier pédagogique à Amiens

Toujours autour de Raoul Berthelé et dans le cadre de son chef-d’œuvre, la classe de première baccalauréat professionnel mention Animation Enfance – Personnes Âgées (Lycée Édouard Gand – Cité Scolaire Amiens Sud) accueille une classe de l’école primaire Saint-Germain le 22 février 2022 à 14H00. Les élèves du premier degré visiteront l’exposition et bénéficieront d’un atelier pédagogique animé par les lycéens. Ce dernier prend appui sur un livret réalisé dans le cadre d’une collaboration avec la classe de seconde Métiers des Industries Graphiques et de la Communication (Lycée Montaigne – Cité Scolaire Amiens Nord).

Les descendants de Raoul Berthelé, soldat mort pour la France, seront présents lors de cet accueil.
La scénographie de l’exposition est co-établie avec une étudiante de l’UFR des ARTS (U.P.J.V.).

Les photographies de Raoul Berthelé (1) : conférence à Amiens

La bibliothèque Louis-Aragon propose une rencontre avec Louis Teyssedou autour du livre L’autre guerre. Les visages de l’arrière-front, qui présente les photographies de Raoul Berthelé. Raoul Berthelé est un officier de l’armée française qui fut en cantonnement à Amiens de mars à août1915. Il a pris, lors de cette période, 400 photographies qu’il a méticuleusement légendées. Ces clichés constituent un témoignage de première importance quant à la vie de l’arrière-front français lors du premier conflit mondial.

Écrire… Publier… Réflexions sur les témoignages de 1914-1918 (par Rémy Cazals) (suite)

Découvrez la nouvelle contribution de Rémy Cazals dans le cadre de ses réflexions sur le témoignage sur le site Studium (site rattaché à l’université Toulouse Jean-Jaurès et au CNRS) : ci-dessous le sommaire de la septième partie, dont le texte est accessible ici.

VII. Photos et dessins

Si la principale forme du témoignage est l’écrit, il faut aussi tenir compte d’autres moyens d’expression, plus ou moins en rapport avec du texte : dans une collection composée uniquement de photographies, on dispose quand même la plupart du temps de légendes.

1. Quelques corpus de photos

2. Dessinateurs, peintres, sculpteurs