Latzko, Andreas (1876-1943)

Cet écrivain hongrois de langue allemande, citoyen de l’empire des Habsbourg en 1914 a laissé un témoignage sous forme de pamphlet pacifiste : Menschen im Krieg publié en 1917 à Zurich pour échapper à la censure. Hommes en Guerre est traduit en français dès 1918, repris par les éditions Agone en 1999. Traduit aussi en anglais, néerlandais, hongrois, espagnol, suédois, russe, grec, bulgare, etc.

Pour une mise au point sur cet auteur, un colloque s’est tenu à l’université de Toulouse-Jean-Jaurès en 2017 dont les communications ont été réunies par Jacques Lajarrige en 2021 aux éditions Frank & Timme de Berlin sous le titre Andreas Latzko (1876-1943) – Ein vergessener Klassiker der Kriegsliteratur ? (un classique de la littérature de guerre oublié ?). Ce livre contient une introduction par Jacques Lajarrige et Kerstin Terler, dix articles en allemand sur l’auteur, la réception de ses œuvres, ses relations avec d’autres écrivains (Miroslav Krležas, Stefan Zweig, Alexander Moritz Frey), des annexes faisant la liste des œuvres de Latzko et de la bibliographie le concernant.

Cinq articles de ce livre sont en français :

– « La Suisse dans l’itinéraire d’Andreas Latzko (1916-1919) » par Landry Charrier.

– « La réception de l’œuvre de Latzko en Belgique » par Philippe Beck.

– « Andreas Latzko et les gauches littéraires françaises » par Alfred Prédhumeau.

– « Marcia Reale : la guerre après la guerre », par Jacques Lajarrige.

– « Hommes en guerre au miroir des témoignages français de 14-18 » par Rémy Cazals.

Ce dernier texte est évidemment en rapport étroit avec l’intérêt porté par le CRID 14-18 aux témoins. L’article reprend quatre thèmes, quatre expressions de Latzko lui-même :

– « L’enfer », mot qui fait l’unanimité parmi les fantassins français.

– « Le vainqueur de *** », équivalent du vainqueur de la Marne et du vainqueur de Verdun. Latzko fait une critique féroce des grands chefs et des officiers.

– « Les mots dévorateurs de vie », que les Français connaissaient bien et qu’ils ont stigmatisés sous le terme de « bourrage de crâne ».

– Les soldats se sentent « livrés, expédiés » au front par les autorités, par l’arrière, et sans que les femmes ne s’y soient opposées. Thème également fréquent chez les Français.

Rémy Cazals, août 2021

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