Barbé, Frisia (1894-1968)

Joséphine Marie Frisia Barbé est née à Bassoues (Gers) le 25 mai 1884 dans une famille de cultivateurs. Fiancée de Fris Cabos pendant la guerre. La famille a conservé 149 lettres adressées à Fris entre le 10 avril 1916 et le 8 juillet 1919. Elles se trouvent dans le fonds Cabos (mais aucune lettre de Fris). Voir dans ce dictionnaire la notice Cabos Fris pour l’explication des prénoms (Fris, Frisia) et la description du fonds. Voir aussi les notices Rolland Maria et Rolland Caroline pour des compléments sur la vie à Bassoues pendant la guerre. L’exploitation agricole des Barbé était gérée par Frisia et sa mère. Fris et Frisia se sont mariés à Bassoues le 29 janvier 1920. Ils ont eu deux fils et une fille.
Ci-dessous, quelques extraits des lettres de Frisia :
– 29 mai 1916. Beaucoup de travail en cette saison. Une fillette de 13 ans « nous fait grand service ».
– 10 juin. Un souci pour la fenaison alors que la main-d’œuvre manque. « Mais c’est toujours vous autres les plus malheureux qui ne savez guère quand finira votre dure épreuve. »
– 24 juin. Après un terrible orage de grêle, « les vendanges sont terminées pour cette année ».
– 13 août. Elle souhaite la fin « de cette interminable et misérable guerre ».
– 29 août. Un certain Lamothe aurait eu le bras droit déchiré et coupé par la batteuse à Bassoues. Ce Lamothe était-il un soldat en permission ?
– 3 mars 1917. « Hier et aujourd’hui je faisais les labours pour les patates et je te dirai que hier soir j’avais la main un peu dure pour écrire. » Cette lettre contient sur deux pages le récit de l’apparition de Jeanne d’Arc à une jeune fille du Gers.
– 23 juillet. « C’est demain que je vais commencer de m’exercer à faire marcher la lieuse. »
– 4 octobre. Vendanges terminées, pas très bonnes.
– 7 octobre. « Dans trois mois reviendra ce bonheur [la permission] s’il plait au tout puissant. »
– 30 novembre. « Il faut bien croire que ce sera le dernier hiver que vous y passez et ce ne serait pas à regret sans doute que vous quitterez ces malheureux paysages tant maudits. »
– 12 septembre 1918. Difficultés à vendre les cochons.
– 25 octobre, elle signale une victime de la grippe espagnole à Bassoues, « emportée par cette épidémie qui est très barbare et il y a grand nombre de cas ».
– 27 avril 1919. Sa mère a engagé un domestique récemment démobilisé. « J’aurai moins de fatigue », écrit Frisia.
– 8 juillet. « Le soir du 6, il a fait plus que pleuvoir. Ça a été des grêlons qui sont tombés qui ont ravagé les vignes et ainsi que blé et avoine. Il y en avait de beaucoup plus gros que des noix, ce que je n’avais jamais vu encore, mais je ne crois pas qu’elle soit passée partout car il y a des parcelles qui n’ont pas été prises. Enfin, il nous manquait encore ce malheureux fléau. » Voir un complément dans la notice Rolland Maria.
Rémy Cazals, août 2020

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