Baron, Louis. Maurice Retour (1889-1915). Un modèle d’apostolat. Un entraîneur d’hommes. Paris, Mariage et famille, non daté (Ca 1937), 22 p.
Résumé de l’ouvrage :
Maurice Retour, né en 1889 à La Ferté-Macé dans l’Orne, est marié, père de famille et chef d’entreprise d’un tissage de 350 ouvriers. Il entre dans la guerre comme sous-lieutenant pour devenir capitaine en mars 1915. Le 27 janvier, il meurt dans un assaut sur la crête de Tahure avec le 205e R.I. Passionné d’apostolat, Louis Baron lui consacre une biographie mettant en avant son sacrifice consenti pour la France.
Eléments biographiques sur l’auteur :
Maurice Frédéric Michel Retour naît le 11 janvier 1889 à La Ferté-Macé dans l’Orne, où il demeure, de Léon Frédéric et de Berthe Marie Thédeville. Il se marie à Paris (7e) le 15 avril 1912 avec Yvonne Aline Angèle Huet, avec laquelle il a deux enfants, Michel et Emmanuelle, qui naîtra après sa mort. Il dirige un tissage comprenant 350 ouvriers. Engagé volontaire pour trois ans le 9 octobre 1908, au 104e R.I., où il est nommé caporal (le 9 février 1909), il est élève officier la même année et passe sous-lieutenant de réserve au 5e (1910). Il entre dans la guerre à ce grade, passe lieutenant dès septembre puis capitaine à titre temporaire en mars 1915. Le 19 juin, il est blessé à la main (arrachement de l’index et plaie au genou) par éclat d’obus au Labyrinthe, en Artois. Deux fois cité, il obtient la Légion d’Honneur le 4 juillet 1915. Le 27 septembre, il meurt dans un assaut sur la crête de Tahure avec le 205e RI Patron social, il dirige un tissage après la mort de son père. Il dit « Savoir que plus de 350 personnes attendent de vous le pain de chaque jour, être certain qu’avec du travail, de l’intelligence et de la patience on arrivera à les faire gagner d’avantage, que voulez-vous de plus pour vous donner la fièvre de chercher toutes les améliorations pratiques … ! » (p. 10). Particulièrement religieux, il est passionné d’apostolat et son biographe le considère comme un apôtre laïc. Il s’enrôle dans la Confrérie de Saint Vincent de Paul et est nommé par son évêque délégué cantonal de l’œuvre des écoles libres du canton de La Ferté.
Commentaires sur l’ouvrage :
Ce livret est le résumé d’une biographie plus conséquence, publiée chez le même éditeur, intitulée L’un d’eux, Maurice Retour, d’abord chez Pierre Téqui, dans la collection « Aux cadets de la jeune France » en 1927, puis aux éditions Mariage et Famille dix ans plus tard. Louis Baron met ainsi en avant son apostolat religieux, véritable apôtre laïc, qui consent, heureux, à son sacrifice ultime pour la France en 1915.
Renseignements tirés de l’ouvrage :
Maurice Retour part au front avec un « Manuel d’Instruction Religieuse » ; Louis Baron dit de lui : « Son âme n’attend plus que le suprême holocauste » (p. 15) ou « La mort peut venir ! Il est prêt. « Être tué à la guerre, c’est une belle mort » (p. 19). Manifestement patron social, il démontre les mêmes sentiments auprès de ses hommes en guerre. Pendant la retraite de La Marne, il porte le sac d’un homme « déprimé » qui a du mal à marcher « puis l’entraîne lui-même « bras-dessus bras-dessous » et parvient ainsi à lui faire achever la route ». Plus loin : « N’ayant pu obtenir la grâce d’un soldat condamné à mort, il obtient du moins la permission de passer la dernière nuit auprès de lui. Il l’exhorte à mourir courageusement, en chrétien, et l’assure qu’il va lui-même écrire à sa famille pour défendre sa mémoire ». Enfin, il fait dire des messes aux morts de son régiment (p. 18). A l’assaut devant Tahure, il dit à ses hommes : « Si je marche à l’assaut à votre tête, suivez-moi. Si je tombe, dépassez-moi, et toujours en avant ! » (p. 21).
Yann Prouillet, septembre 2025