La Lettre du Chemin des Dames de mars 2015 (n° 34) a publié des documents concernant les frères Fangeaud d’Oran. Georges Creugnet y figure (p. 19-20) comme l’auteur de lettres adressées à Émile Fangeaud à propos de la mort de son frère François (voir la notice François Fangeaud). Ces six lettres, du 9 janvier au 4 février 1915, sont un bon exemple de la façon de faire connaitre une mauvaise nouvelle avec des ménagements. Ainsi, le 9 janvier, annonce-t-il que François a été blessé et qu’il ira le voir à Soissons où il a été évacué. Le 12 janvier, il écrit qu’il vient d’aller voir François, que sa blessure « est affreuse ». Le 13 janvier, le blessé serait à la dernière extrémité, mais il reste encore un espoir. Les autres lettres reconnaissent finalement que François a été tué dans l’attaque du 8 janvier. Le 4 février, Creugnet ajoute à l’intention du jeune frère en âge de participer à la guerre : « Ne fais pas l’imbécilité de venir. » Il rejoint ainsi une expression de François dans sa dernière lettre à Émile : « Ne fais pas l’imbécilité d’être volontaire en quoi que ce soit. »
On sait seulement que Georges Creugnet, d’Alger, était le caporal de l’escouade de François Fangeaud.
Rémy Cazals