Maire, Marcel (1891-1974)

1. Le témoin

Né à Besançon le 15 avril 1891, Marcel Maire était fils de commerçants aisés d’Ornans (Doubs). Caporal, puis sergent au cours du service militaire. En guerre avec le 172e RI en Alsace, en Champagne lors de l’offensive de septembre 1915. Sous-lieutenant en juin 1916. Blessé à Verdun le 4 juillet, il ne retourne pas au front. Marié en 1918. Après la guerre, il reprend le magasin de « Confections pour hommes et garçonnets, Chapellerie, Chaussures », dans la Grande Rue à Ornans. Capitaine en 1940, prisonnier à l’Oflag XVII-A, rapatrié début 1941. Décédé à Ornans le 10 juin 1974.

2. Le témoignage

Marcel Maire, Sac au dos, Chroniques de guerre 1914-1918, Sainte-Croix (Suisse), Les Presses du Belvédère, 2006, 235 p. Ce texte a été rédigé tardivement, à partir de son carnet de notes, il était destiné à ses enfants et petits-enfants. A l’origine de la publication, deux professeurs d’histoire et géographie, une classe de 3e, travaillant dans le cadre du concours sur les Poilus jurassiens organisé par Le Progrès, et un éditeur suisse.

3. Analyse

Le texte de Marcel Maire rapporte une altercation qu’il eut avec le colonel Nivelle en août 1914 ; une farce faite à Maurice Barrès en visite au front en novembre 1915… Marcel Maire semble dépourvu de sensibilité, mais c’est peut-être parce qu’il affiche l’intention d’écrire le JMO de sa section. Il est passionné par les décorations et s’étonne de voir un soldat refuser la Médaille militaire. Un récit de fraternisation à l’occasion de Noël en 1914. Vers la fin de la guerre, alors qu’il n’est plus sur le front, il décrit les ravages de la grippe espagnole, avec des enterrements de nuit « afin de ne pas démoraliser les habitants », et les grèves à l’arsenal de Roanne en mai 1918 au cours desquelles les femmes crient : « A bas la guerre ! Rendez-nous nos maris ! », « Vive les soldats ! A bas leurs chefs ! » Officier, Marcel Maire est giflé ; un prêtre est hué. On chante L’Internationale.

Rémy Cazals, 11/2007

Share